Croissance des emplois dans le secteur public en Colombie-Britannique déclenche une alerte

Olivia Carter
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L’expansion rapide de l’emploi dans le secteur public en Colombie-Britannique suscite de sérieuses inquiétudes parmi les analystes économiques et les observateurs politiques, car les postes gouvernementaux ont augmenté à un rythme presque triple de celui des emplois du secteur privé au cours des sept dernières années. Ce changement dramatique dans le paysage de l’emploi de la province soulève des questions fondamentales sur la durabilité économique et l’équilibre approprié entre les effectifs publics et privés.

Les données publiées la semaine dernière par Statistique Canada révèlent que les emplois dans l’administration publique en C.-B. ont augmenté de façon stupéfiante de 30,1 pour cent entre 2017 et 2023, tandis que l’emploi dans le secteur privé n’a progressé que de 11,3 pour cent durant la même période. Cette disparité représente l’un des déséquilibres d’emploi public-privé les plus prononcés au Canada, selon le Conseil des affaires de la Colombie-Britannique.

“Ce que nous observons en Colombie-Britannique n’est pas simplement une expansion gouvernementale routinière, mais plutôt une restructuration fondamentale de l’écosystème d’emploi de la province,” explique Dr. Margaret Chen, économiste en chef à l’Institut économique de Vancouver. “Lorsque les emplois du secteur public dépassent constamment la croissance du secteur privé par de telles marges significatives, cela crée des pressions structurelles sur les finances provinciales qui deviennent de plus en plus difficiles à inverser.”

Le gouvernement provincial défend cette expansion comme étant nécessaire pour combler les lacunes critiques dans les services de santé, d’éducation et de gestion des infrastructures. Le ministre de la Santé, Adrian Dix, a souligné les besoins en personnel liés à la pandémie et une population vieillissante comme facteurs clés de l’augmentation des postes dans les soins de santé publics, qui représentent environ 40 pour cent des nouveaux rôles gouvernementaux.

“Nous avons fait des investissements stratégiques dans la fonction publique pour garantir que les Britanno-Colombiens reçoivent les services qu’ils méritent,” a déclaré Dix lors d’une conférence de presse à Victoria. “Ce sont des postes essentiels qui soutiennent le bien-être communautaire et la résilience économique.”

Cependant, les conservateurs fiscaux et les défenseurs des entreprises avertissent que cette tendance pose de sérieux risques à long terme pour les finances provinciales. La Fédération canadienne des contribuables estime que chaque poste supplémentaire dans le secteur public coûte aux contribuables une moyenne de 98 500 $ par année en tenant compte du salaire, des avantages sociaux et des obligations de retraite. Avec environ 37 000 nouveaux postes gouvernementaux ajoutés depuis 2017, cela représente une dépense annuelle supplémentaire de plus de 3,6 milliards de dollars.

“Les mathématiques sont simples mais sobres,” note Franco Terrazzano, directeur fédéral de la Fédération canadienne des contribuables. “Chaque nouveau poste du secteur public doit être financé soit par une augmentation des impôts, soit par des emprunts gouvernementaux, qui imposent tous deux des fardeaux supplémentaires au secteur privé qui génère ultimement la richesse nécessaire pour soutenir les opérations gouvernementales.”

L’écart croissant entre la rémunération des secteurs public et privé complique davantage la situation. Selon les recherches de l’Institut Fraser, les employés gouvernementaux en C.-B. gagnent maintenant environ 7,5 pour cent de plus que leurs homologues du secteur privé dans des postes comparables, tout en bénéficiant de prestations de retraite supérieures et d’une plus grande sécurité d’emploi.

Les experts du marché du travail soulignent plusieurs facteurs qui stimulent l’expansion du secteur public, notamment la demande accrue de services gouvernementaux, les priorités politiques du gouvernement NPD actuel, et les changements démographiques nécessitant plus de travailleurs de la santé et de soutien social. La pandémie de COVID-19 a accéléré cette tendance, car les mesures d’intervention d’urgence et les initiatives de santé publique ont nécessité des augmentations rapides de personnel.

“La pandémie a créé des besoins légitimes de services publics élargis,” reconnaît Dr. Sanjay Sharma, professeur de politique publique à l’Université de la Colombie-Britannique. “La question n’est pas de savoir si une certaine croissance était nécessaire, mais plutôt si la trajectoire actuelle est durable et si une analyse coûts-bénéfices suffisante guide ces décisions d’embauche.”

Les leaders d’entreprises expriment leur inquiétude que cette tendance reflète un changement plus large dans les priorités provinciales qui pourrait miner la compétitivité économique. Greg D’Avignon, président du Conseil des affaires de la C.-B., avertit qu’une croissance excessive du secteur public peut évincer l’investissement privé et l’entrepreneuriat.

“Quand le gouvernement devient l’employeur de premier recours plutôt que l’employeur de dernier recours, cela modifie fondamentalement le paysage économique,” soutient D’Avignon. “Une économie saine nécessite un équilibre, avec un secteur privé dynamique créant de la richesse qui peut soutenir les services publics essentiels.”

Le gouvernement provincial maintient que les investissements dans la capacité du secteur public génèrent des rendements significatifs grâce à l’amélioration de la prestation de services et des résultats sociaux. La ministre des Finances, Katrine Conroy, a souligné que de nombreux nouveaux postes soutiennent des initiatives de développement économique et des fonctions réglementaires qui facilitent la croissance du secteur privé.

Alors que la Colombie-Britannique approche d’une élection provinciale en octobre 2024, la taille et la portée appropriées du gouvernement émergeront probablement comme un enjeu central de la campagne. Les partis d’opposition ont déjà signalé leur intention d’examiner minutieusement la croissance du secteur public et de proposer des approches alternatives à la prestation de services qui s’appuient davantage sur des partenariats privés et à but non lucratif.

Alors que les citoyens et les décideurs politiques examinent ces visions concurrentes, ils doivent faire face à une question fondamentale : quel est l’équilibre optimal entre l’emploi public et privé qui maximise à la fois la prospérité économique et le bien-être social dans le contexte unique de la Colombie-Britannique?

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