Alors que des panaches de fumée provenant des feux de forêt canadiens dérivent vers le sud à travers la frontière, créant des ciels brumeux et des problèmes de qualité de l’air pour des millions d’Américains, les responsables canadiens reconnaissent l’impact international de la crise croissante des feux de forêt au pays.
Le député Terry Duguid, secrétaire parlementaire du ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a abordé les préoccupations croissantes des États-Unis concernant la fumée des feux de forêt canadiens qui affecte les communautés au-delà de la frontière lors d’un récent point de presse à Ottawa.
“C’est quelque chose que nous devons tous gérer,” a déclaré Duguid, soulignant la nature transfrontalière des défis environnementaux. “La fumée ne respecte pas les frontières, tout comme les émissions de gaz à effet de serre ne respectent pas les frontières.“
Les commentaires du député surviennent alors que les images satellite montrent d’immenses nuages de fumée s’étendant des zones de feu actives au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique vers des régions densément peuplées du nord-est des États-Unis. Des grandes villes américaines comme New York, Boston et Philadelphie ont connu une détérioration de la qualité de l’air, certaines régions émettant des avis sanitaires pour les populations vulnérables.
Les climatologues soulignent que la fréquence et l’intensité croissantes des feux de forêt canadiens font partie d’une tendance inquiétante liée au changement climatique. Selon les données de la Base de données nationale sur les forêts du Canada, la superficie annuelle brûlée par les feux de forêt a doublé depuis les années 1970, les saisons des feux particulièrement graves devenant plus fréquentes.
“Ce que nous observons est la conséquence directe des températures plus chaudes, des changements dans les régimes de précipitations et des saisons des feux plus longues,” explique Dre Melissa Weston, chercheuse en climatologie à l’Université de Toronto. “L’impact transfrontalier de ces événements souligne notre vulnérabilité environnementale commune.”
Le gouvernement canadien s’est engagé à augmenter les ressources pour la prévention, la détection et la suppression des feux de forêt. Le premier ministre Justin Trudeau a récemment annoncé un investissement de 170 millions de dollars dans l’équipement de lutte contre les incendies et la formation du personnel pour faire face à cette menace croissante.
Cependant, les critiques soutiennent que ces mesures, bien que nécessaires, traitent les symptômes plutôt que les causes. Les groupes de défense de l’environnement réclament une action climatique plus ambitieuse, notant que les deux pays partagent la responsabilité de réduire les émissions qui contribuent aux tendances au réchauffement.
Les données de l’Agence américaine de protection de l’environnement indiquent que la fumée des feux de forêt canadiens a affecté la qualité de l’air dans au moins 20 États rien que cet été, soulevant des questions sur la coopération internationale en matière de gestion environnementale et d’intervention d’urgence.
“Nous travaillons étroitement avec nos homologues américains pour améliorer les systèmes de prévision et d’alerte,” a ajouté Duguid. “Ce n’est pas seulement un problème canadien ou américain—c’est un défi commun qui nécessite des solutions collaboratives.”
Alors que les communautés des deux côtés de la frontière font face à la réalité de saisons des feux de plus en plus graves, la fumée transfrontalière sert de rappel visible de la nature sans frontières du changement climatique. La question demeure : cette vulnérabilité partagée se traduira-t-elle par une action bilatérale plus forte pour s’attaquer aux causes profondes de notre climat changeant?