Le PDG de WestJet exhorte le gouvernement à soutenir le voyage aérien abordable au Canada

Sarah Patel
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Dans la salle de conférence lambrissée du Centre des congrès et du commerce de Vancouver, le PDG de WestJet, Alexis von Hoensbroech, a livré une critique passionnée du paysage actuel des politiques aériennes canadiennes. « Il est fondamentalement incorrect de traiter le transport aérien comme un luxe », a déclaré von Hoensbroech devant une salle comble, remettant en question le cadre réglementaire actuel qui, selon lui, fait grimper les coûts pour les voyageurs canadiens.

Le discours du dirigeant de la compagnie aérienne devant la Chambre de commerce du Grand Vancouver n’a pas mâché ses mots concernant les obstacles auxquels fait face l’industrie aéronautique canadienne. Von Hoensbroech a souligné une tendance inquiétante : les aéroports canadiens perdent environ deux millions de passagers chaque année au profit d’installations américaines concurrentes de l’autre côté de la frontière. Cette « fuite », comme l’appellent les initiés de l’industrie, représente non seulement une perte de revenus, mais aussi un handicap économique important pour les entreprises et les communautés canadiennes.

« Lorsque nous imposons des taxes et des frais qui rendent les voyages prohibitifs, nous ne taxons pas seulement le luxe, mais aussi les opportunités économiques et les connexions », a argumenté von Hoensbroech. Ses données ont montré que les coûts imposés par le gouvernement représentent maintenant près de 40 % du prix des billets d’avion au Canada, un fardeau qui pèse directement sur les consommateurs déjà aux prises avec l’inflation.

La critique du leader de WestJet va au-delà des structures tarifaires. Il a souligné l’infrastructure aéroportuaire « extrêmement coûteuse » au Canada, se demandant si ces installations somptueuses servent vraiment les besoins des voyageurs ou augmentent simplement les coûts opérationnels. « Avons-nous besoin de sols en marbre et de boutiques haut de gamme dans nos terminaux, ou avons-nous besoin d’un accès abordable au transport aérien pour tous les Canadiens ? » a-t-il demandé.

WestJet a répondu à ces défis en recentrant sa stratégie commerciale vers l’Ouest canadien, où la compagnie a historiquement maintenu sa présence la plus forte. Ce virage stratégique survient alors que l’entreprise fait face à une concurrence intense de la part des transporteurs établis et des nouvelles compagnies aériennes à très bas prix.

Les analystes de l’industrie notent que les critiques de von Hoensbroech correspondent aux préoccupations de longue date des groupes de défense des consommateurs concernant les coûts de l’aviation au Canada. L’économiste des transports Martin Ferguson a déclaré : « Les voyageurs canadiens font face à certains des coûts de transport aérien les plus élevés du monde développé, et il y a de plus en plus de preuves que cela entrave la croissance économique, particulièrement dans les marchés régionaux. »

Le moment de ces commentaires est particulièrement significatif alors que le gouvernement fédéral envisage des changements de politique qui pourraient remodeler le paysage aérien. Transports Canada a lancé des consultations sur d’éventuelles réformes de la gouvernance des aéroports et des structures tarifaires, bien que des propositions concrètes n’aient pas encore émergé.

Pour les voyageurs comme Melissa Chen, résidente de Vancouver, ces discussions politiques de haut niveau se traduisent par des conséquences concrètes. « Je conduis régulièrement jusqu’à Seattle pour prendre des vols parce que ça fait économiser des centaines de dollars à ma famille, même en comptant l’essence et le stationnement », a-t-elle expliqué. « Quelque chose semble défaillant dans cette équation. »

L’appel au changement du PDG de WestJet représente plus qu’un simple positionnement d’entreprise—il exploite une frustration croissante parmi les voyageurs canadiens qui ont vu les tarifs aériens grimper alors que les niveaux de service restent incohérents. La reprise des voyages post-pandémie au Canada a pris du retard par rapport à d’autres pays, la sensibilité aux prix étant citée comme un facteur majeur.

Von Hoensbroech a conclu son discours par un défi aux décideurs politiques : « La question n’est pas de savoir si nous pouvons nous permettre de réduire ces obstacles au transport aérien, mais plutôt si nous pouvons nous permettre de ne pas le faire. » Pour un pays avec la vaste géographie du Canada, cette question pourrait être plus pressante que jamais.

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