Le Canada riposte aux tarifs douaniers américains et provoque un changement de stratégie

Olivia Carter
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Dans un bras de fer économique à haut risque qui met les responsables canadiens en alerte, les contre-mesures prévues par Ottawa face aux tarifs américains sur l’aluminium et l’acier se transforment rapidement en une partie d’échecs diplomatique complexe. Ce qui avait commencé comme une simple réponse du tac au tac s’est transformé en une stratégie nuancée qui évalue l’impact économique par rapport au message politique, alors que le Canada navigue sur le terrain imprévisible des relations commerciales de l’ère Trump.

“Nous entrons en territoire inconnu avec ces mesures de représailles,” a déclaré Dr. Élaine Thompson, directrice de l’Institut canadien de politique commerciale. “Le gouvernement tente d’équilibrer l’impact sur les points de pression politiques américains sans infliger de dommages collatéraux aux entreprises et consommateurs canadiens.”

Les plans initiaux de représailles dollar pour dollar sur 3,6 milliards de dollars d’importations américaines sont en cours de recalibrage après que des consultations intensives avec les parties prenantes de l’industrie ont révélé des complications inattendues. Des sources au sein d’Affaires mondiales Canada confirment que la liste préliminaire des produits ciblés subit d’importantes révisions suite aux commentaires des entreprises canadiennes dépendantes des chaînes d’approvisionnement américaines.

Les enjeux ne pourraient être plus élevés pour la reprise économique du Canada. Avec les défis liés à la pandémie qui pèsent déjà sur les ressources, ce différend commercial ajoute une couche supplémentaire d’incertitude à une situation déjà précaire. Les données de Statistique Canada indiquent que les chaînes d’approvisionnement transfrontalières soutiennent environ 1,7 million d’emplois canadiens, soulignant l’équilibre délicat que les responsables doivent maintenir.

Ce qui émerge est une approche plus chirurgicale des représailles. Plutôt que de cibler largement les marchandises américaines, Ottawa semble se concentrer sur les produits qui peuvent être sourcés auprès de fournisseurs alternatifs ou qui touchent spécifiquement les circonscriptions républicaines avant les élections américaines de novembre.

“Le gouvernement adopte une approche beaucoup plus calculée qu’en 2018,” a noté Jennifer Baker, économiste principale chez RBC Marchés des Capitaux. “Ils regardent au-delà de la réaction immédiate pour considérer les effets secondaires et tertiaires sur les entreprises canadiennes, particulièrement celles ayant des opérations nord-américaines intégrées.”

Les consultations avec l’industrie ont révélé des complexités surprenantes. Plusieurs fabricants canadiens ont fait du lobbying en privé contre les tarifs sur certains intrants américains qu’ils considèrent comme irremplaçables dans leurs chaînes d’approvisionnement. Pendant ce temps, les groupes de défense des consommateurs ont exprimé des préoccupations concernant les potentielles augmentations de prix pour les articles du quotidien si certains biens de consommation sont ciblés.

La vice-première ministre Chrystia Freeland, qui supervise la réponse, a souligné que les mesures du Canada seront “parfaitement réciproques” tout en reconnaissant le besoin de précision. “Nous ne nous laisserons pas intimider, mais nous serons stratégiques,” a-t-elle déclaré lors d’une récente conférence de presse.

La stratégie révisée semble également avoir une dimension politique plus sophistiquée. Des sources familières avec la planification indiquent qu’Ottawa coordonne ses actions avec d’autres partenaires commerciaux américains affectés par des tarifs similaires, notamment l’Union européenne, pour amplifier l’impact de leur réponse collective.

“On reconnaît qu’une pression coordonnée de multiples partenaires commerciaux a de meilleures chances de changer le calcul à Washington,” a déclaré Michael Kergin, ancien ambassadeur canadien aux États-Unis.

Le calendrier des contre-mesures canadiennes demeure incertain. Bien qu’initialement prévues pour mi-septembre, les responsables envisagent maintenant une mise en œuvre progressive qui donnerait aux négociateurs américains des opportunités de résoudre le différend avant que l’ensemble complet des mesures de représailles ne prenne effet.

Cette approche plus mesurée représente un changement par rapport à la riposte rapide et décisive du Canada lors du différend tarifaire de 2018. Ce virage reflète à la fois les leçons tirées de cette expérience et la nature de plus en plus complexe de l’intégration économique canado-américaine.

Les leaders d’entreprises à travers le Canada ont exprimé un soutien prudent à l’approche plus délibérée du gouvernement. “Nous apprécions que les responsables prennent le temps de comprendre les effets d’entraînement potentiels sur les chaînes d’approvisionnement,” a déclaré Catherine Swift, présidente de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Alors que cette partie de bras de fer économique se déroule dans le contexte d’une pandémie et d’une élection présidentielle américaine, une question demeure primordiale : le Canada peut-il élaborer une réponse qui protège ses intérêts économiques tout en envoyant un message clair que les tarifs unilatéraux ne resteront pas sans réponse? La réponse pourrait déterminer non seulement l’issue de ce différend, mais aussi le futur modèle des relations commerciales nord-américaines.

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