Gérer Seul Vos Investissements REER au Canada : Devriez-vous le Faire Vous-Même ?

Sarah Patel
9 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Le matin où Linda Chen a découvert que son portefeuille REER avait perdu 12% en frais de gestion au cours de la dernière décennie, elle a pris une décision qui allait transformer son avenir à la retraite. “J’ai failli renverser mon café quand j’ai calculé les chiffres,” raconte cette enseignante de Vancouver âgée de 58 ans. “Plus de 60 000 $ disparus—non pas à cause des fluctuations du marché, mais à cause de frais que je comprenais à peine.”

L’histoire de Linda fait écho dans de nombreux foyers canadiens, alors que de plus en plus d’investisseurs se demandent si la gestion professionnelle de leur épargne-retraite offre une valeur proportionnelle à son coût. Avec un REER canadien moyen détenant environ 112 300 $, selon les données récentes de Statistique Canada, les enjeux de cette décision n’ont jamais été aussi importants.

Le paysage des investissements autogérés s’est transformé de façon spectaculaire au cours des cinq dernières années. Autrefois domaine des professionnels de la finance et des passionnés dévoués, la gestion de son propre portefeuille REER est devenue de plus en plus accessible grâce à des plateformes conviviales, des options de négociation sans commission et une explosion de ressources éducatives.

“La démocratisation des outils d’investissement a été révolutionnaire,” explique Maya Rodriguez, spécialiste en technologie financière chez CO24 Business. “Ce qui nécessitait un logiciel spécialisé et des connaissances approfondies il y a dix ans peut maintenant être accompli avec un téléphone intelligent et les bonnes applications.”

Les économies potentielles de l’autogestion sont substantielles. Prenons un investisseur avec un REER de 400 000 $ payant la moyenne canadienne de 2,1% en frais de gestion annuels. Sur 25 ans, en supposant des rendements de 7% avant frais, il cédera environ 453 000 $ en frais seulement—dépassant presque son investissement initial. En revanche, un portefeuille autogéré utilisant des FNB à faibles coûts pourrait encourir des frais de seulement 0,2-0,3%, préservant potentiellement plus de 350 000 $ de ce montant.

Toutefois, les conseillers financiers avertissent que les comparaisons de frais ne racontent qu’une partie de l’histoire. “La proposition de valeur ne concerne pas seulement la minimisation des coûts,” soutient Darren Matsumoto, planificateur financier certifié avec 22 ans d’expérience. “Il s’agit de coaching comportemental, d’optimisation fiscale et de création d’un plan intégré qui s’aligne sur vos objectifs de vie.”

La recherche appuie cette perspective. Une étude de Vanguard de 2022 estimait que les bons conseillers financiers peuvent ajouter environ 3% de rendements nets annuellement grâce à une combinaison de rééquilibrage de portefeuille, de stratégies fiscalement efficientes et—peut-être le plus crucial—de prévention des décisions émotionnelles pendant la volatilité du marché.

L’effondrement du marché dû à la pandémie en mars 2020 a fourni une illustration frappante de cette dynamique. Les données des principales maisons de courtage canadiennes ont montré que les investisseurs autonomes étaient 41% plus susceptibles que les clients conseillés de vendre des actions aux creux du marché—une décision qui a coûté à beaucoup leur participation à la reprise subséquente qui a vu le S&P/TSX Composite gagner plus de 65% l’année suivante.

Pour les Canadiens qui envisagent l’approche autogérée, les experts recommandent une stratégie hybride. “Commencez par gérer une plus petite portion de votre portefeuille—peut-être 20%—tout en maintenant votre relation avec votre conseiller,” suggère Rodriguez. “Cela crée une expérience naturelle où vous pouvez comparer vos résultats à la gestion professionnelle avant de prendre un engagement plus important.”

La courbe d’apprentissage pour une autogestion efficace varie considérablement selon la littératie financière, le temps disponible et la discipline émotionnelle. Les plateformes d’investissement comme Questrade, Wealthsimple et les courtiers à escompte appartenant aux banques ont développé d’importantes ressources éducatives pour aplanir cette courbe, y compris des webinaires, des comptes simulateurs et des communautés où les investisseurs partagent leurs stratégies.

“L’auto-évaluation critique ne concerne pas l’intelligence—mais plutôt le tempérament et le temps,” note Wei Zhang, chercheur en finance comportementale à l’Université de la Colombie-Britannique. “La stratégie d’investissement la plus sophistiquée échoue si vous manquez de discipline émotionnelle pour l’exécuter de façon cohérente ou de temps pour surveiller l’évolution des conditions du marché.”

Pour ceux qui s’engagent dans l’autogestion, les experts recommandent de commencer par un portefeuille de base de FNB largement diversifiés à faible coût qui correspondent à votre tolérance au risque et à votre horizon temporel. Cette approche, souvent appelée “portefeuille couch potato” dans les cercles d’investissement canadiens, a régulièrement offert des rendements compétitifs tout en minimisant la complexité.

“Votre stratégie d’investissement devrait être suffisamment sophistiquée pour atteindre vos objectifs, mais assez simple pour que vous puissiez l’expliquer clairement à quelqu’un d’autre,” conseille Matsumoto. “Quand les investisseurs autonomes éprouvent des difficultés, c’est rarement parce que leur stratégie n’était pas assez complexe—c’est parce qu’elle était trop compliquée à maintenir de façon cohérente.”

L’environnement réglementaire ajoute une autre dimension à la décision. Bien que les comptes autogérés au Canada fonctionnent dans les mêmes cadres fiscaux et de contribution que les comptes conseillés, les investisseurs autonomes doivent personnellement naviguer dans le respect des limites de contribution, des placements admissibles et des exigences de déclaration fiscale que les conseillers gèrent habituellement.

Comme l’a rapporté CO24 Breaking News le mois dernier, l’Agence du revenu du Canada a accru la surveillance des REER autogérés, particulièrement concernant les placements non admissibles et les contributions excédentaires, avec des pénalités fiscales atteignant parfois 50% des montants concernés.

La décision repose finalement sur une équation personnelle équilibrant les connaissances financières, la disponibilité de temps, la discipline émotionnelle et la complexité de votre situation financière globale. Pour des investisseurs comme Linda Chen, qui a finalement transféré 60% de son portefeuille vers un compte autogéré, le parcours a apporté à la fois des défis et des récompenses.

“J’ai sous-estimé la discipline émotionnelle requise pendant les baisses du marché,” réfléchit-elle. “Mais trois ans plus tard, mes rendements ont dépassé mon portefeuille conseillé d’environ 1,8% par an après tous les coûts. Plus important encore, je comprends exactement ce que je possède et pourquoi je le possède—et cette clarté a une valeur au-delà des chiffres.”

L’investissement autogéré continuera-t-il sa trajectoire de croissance parmi les détenteurs de REER canadiens? Les preuves suggèrent un avenir hybride où davantage d’investisseurs prennent des rôles actifs dans leurs portefeuilles tout en maintenant des relations avec des conseillers pour des besoins de planification complexes. La question n’est pas de savoir si les Canadiens devraient gérer eux-mêmes leurs REER, mais plutôt quelles parties de leur vie financière bénéficient le plus des conseils professionnels par rapport à la gestion personnelle.

Alors que le paysage de l’investissement continue d’évoluer, l’approche la plus sage n’est peut-être pas de choisir entre l’autodirection et la gestion professionnelle, mais plutôt de déterminer comment tirer parti des forces de chacun pour construire un avenir de retraite plus sécurisé.

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *