Controverse sur le changement de nom des écoles en Ontario bloque les modifications des noms historiques

Olivia Carter
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La tension croissante entre la reconnaissance historique et la réconciliation a atteint son paroxysme dans le système éducatif ontarien, alors que le ministre de l’Éducation Stephen Lecce intervient pour arrêter les projets de la Commission scolaire du district de Toronto (TDSB) visant à renommer des écoles portant les noms de personnalités historiques controversées.

Dans une décision sans précédent, Lecce a émis mercredi une directive ministérielle, gelant effectivement les initiatives du TDSB pour retirer des noms comme Sir John A. Macdonald, Egerton Ryerson et Henry Dundas des écoles torontoises. Ces personnages, bien qu’importants dans l’histoire canadienne, sont de plus en plus critiqués pour leurs rôles dans l’établissement des pensionnats autochtones et leurs liens avec l’esclavage.

“Les écoles nommées d’après des individus qui ont apporté des contributions significatives au Canada ne devraient pas être renommées sans une large consultation communautaire et un consentement”, a déclaré Lecce dans sa directive. Le ministre a souligné que les figures historiques devraient être comprises dans le contexte de leur époque plutôt que jugées exclusivement selon les normes contemporaines.

Le TDSB avait précédemment approuvé le changement de nom de trois écoles : l’école publique junior Dundas, l’école communautaire Ryerson et l’institut collégial Sir John A. Macdonald. Cette décision faisait suite à un processus d’examen approfondi initié en réponse aux appels croissants à la réconciliation avec les communautés autochtones et à la reconnaissance des injustices historiques.

La présidente du TDSB, Rachel Chernos Lin, a exprimé sa frustration face à l’intervention de la province, soulignant que la commission avait mené une vaste consultation communautaire avant de prendre ces décisions. “Notre processus de changement de nom a impliqué des mois de consultation avec les élèves, les parents, les éducateurs et les membres de la communauté”, a-t-elle déclaré à CO24 News. “Ce n’étaient pas des décisions hâtives, mais des réponses réfléchies aux préoccupations de la communauté.”

La controverse reflète des tensions plus larges qui se manifestent partout au Canada alors que les institutions sont aux prises avec la façon de reconnaître les contributions des figures historiques tout en reconnaissant leurs héritages problématiques. Macdonald, premier premier ministre du Canada, a joué un rôle déterminant dans l’établissement du système des pensionnats qui a causé des torts incommensurables aux communautés autochtones. Ryerson a également influencé la création de ce système, tandis que Dundas a retardé l’abolition de la traite des esclaves dans l’Empire britannique.

Les défenseurs autochtones ont exprimé leur déception face à la décision du ministre. Cynthia Wesley-Esquimaux, présidente de la Vérité et Réconciliation à l’Université Lakehead, a déclaré : “Renommer les institutions ne consiste pas à effacer l’histoire, mais à reconnaître toute la vérité de notre passé et à créer des espaces où tous les élèves se sentent respectés.”

Les partisans conservateurs de la directive soutiennent que le maintien des noms historiques offre des opportunités d’éducation plutôt que d’effacement. “Nous pouvons enseigner ces personnages dans toute leur complexité sans retirer leurs noms des espaces publics”, a déclaré l’historien Michael Bliss lors d’une entrevue avec CO24 Politics.

La directive exige que toutes les commissions scolaires de l’Ontario mettent en œuvre des procédures détaillées pour la dénomination et le changement de nom des écoles, incluant une consultation publique approfondie, une documentation détaillée de l’importance historique et la prise en compte de la valeur éducative. Toute décision de changement de nom doit être approuvée par le ministre avant de procéder.

Des experts en éducation notent que cette controverse soulève des questions fondamentales sur qui contrôle les décisions éducatives locales. “Cela représente une centralisation significative du pouvoir”, a expliqué l’analyste en politique éducative Kelly Peters. “Les commissions scolaires ont traditionnellement maintenu leur autonomie concernant les décisions de dénomination, car elles comprennent mieux les besoins de leurs communautés locales.”

Alors que cette situation évolue, les élèves de ces écoles se retrouvent au centre d’un débat politique et historique complexe. Aisha Morales, élève de terminale du Collégial Sir John A. Macdonald, a confié à CO24 News : “Nous avons eu des conversations importantes sur l’histoire canadienne et la réconciliation. Quel que soit le nom que portera l’école, j’espère que ces discussions continueront.”

Le différend soulève des questions fondamentales sur la mise en œuvre pratique de la réconciliation dans les institutions publiques. Alors que le Canada continue de naviguer dans l’équilibre délicat entre honorer les contributions historiques et reconnaître les torts du passé, nous devons nous demander : comment créer des environnements éducatifs qui confrontent honnêtement notre histoire complexe tout en favorisant l’inclusion pour tous les élèves?

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