Appel à l’unification des normes nationales de la main-d’œuvre au Canada

Olivia Carter
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Dans un discours audacieux prononcé hier au Cercle économique du Canada, le ministre fédéral du Travail, Jacques Desjardins, a dévoilé une vision ambitieuse visant à harmoniser les normes du travail à travers le paysage provincial fragmenté du Canada. Cette proposition, baptisée “Une économie, une main-d’œuvre, un Canada“, représente peut-être l’initiative fédérale la plus importante depuis des décennies pour rationaliser les réglementations du travail qui varient actuellement considérablement d’une province à l’autre.

“La mosaïque des normes d’emploi à travers notre nation n’est pas seulement bureaucratiquement encombrante—elle est économiquement inefficace et injuste pour les travailleurs”, a déclaré Desjardins devant un auditoire comble de chefs d’entreprise et d’experts en politiques. “Un travailleur canadien ne devrait pas avoir des droits fondamentaux différents selon la province qu’il habite.”

L’initiative propose des normes nationales de base pour le calcul du salaire minimum, les droits aux congés de maladie payés et les dispositions relatives aux congés parentaux—des domaines où les disparités provinciales ont créé ce que le ministre a décrit comme un “arbitrage réglementaire” qui désavantage les travailleurs tout en créant des complexités de conformité inutiles pour les entreprises opérant au-delà des frontières provinciales.

L’analyse économique du ministère des Finances suggère que cette approche fragmentée coûte à l’économie canadienne environ 3,7 milliards de dollars annuellement en frais administratifs et en pertes de productivité. Les petites entreprises ayant des activités dans plusieurs provinces sont touchées de manière disproportionnée, dépensant environ 17% de plus en coûts de conformité que leurs homologues opérant dans une seule province.

La proposition a prévisiblement suscité des réactions mitigées. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante a exprimé un optimisme prudent, sa PDG Martine Lafontaine notant que “la standardisation pourrait réduire les coûts de conformité, bien que nous soyons préoccupés par le niveau auquel ces normes pourraient finalement être fixées.” Pendant ce temps, le Congrès du travail du Canada a fortement appuyé ce cadre, le qualifiant de “reconnaissance depuis longtemps attendue que les droits du travail ne devraient pas dépendre des codes postaux.”

Les experts constitutionnels préviennent des défis juridictionnels potentiels à venir. “Les normes d’emploi ont traditionnellement relevé du domaine provincial”, explique Dr. Helena Singh, professeure de droit constitutionnel à l’Université McGill. “Bien que le gouvernement fédéral puisse établir des cadres et inciter à leur adoption, des normes nationales obligatoires feraient probablement face à d’importants obstacles juridiques sans l’adhésion des provinces.”

L’initiative propose un calendrier de mise en œuvre sur trois ans, avec des consultations provinciales débutant le mois prochain. Les domaines d’intérêt initiaux comprennent la standardisation des méthodes de calcul du salaire minimum (bien que pas les taux de salaire eux-mêmes), l’établissement de droits minimums aux congés de maladie payés, et l’harmonisation des dispositions relatives aux congés parentaux pour correspondre à la norme fédérale.

Le Québec a déjà signalé sa résistance à ce que le premier ministre Marc Thériault a qualifié d'”ingérence fédérale dans une juridiction clairement provinciale.” Cependant, d’autres dirigeants provinciaux, y compris le premier ministre de l’Ontario, David Chen, se sont montrés ouverts aux discussions tout en soulignant la nécessité de respecter les différences économiques régionales.

Pour les Canadiens ordinaires, la proposition représente une simplification potentielle d’un système souvent déconcertant. Sarah Nguyen, qui a récemment déménagé de la Colombie-Britannique au Nouveau-Brunswick pour le travail, a décrit sa confusion : “J’ai découvert que mes droits aux congés de maladie étaient complètement différents, et le calcul de mon indemnité de vacances est devenu incroyablement compliqué. Ce ne devrait pas être si difficile de comprendre vos droits fondamentaux en tant que travailleur simplement parce que vous avez franchi une frontière provinciale.”

Les groupes d’affaires préconisent depuis longtemps une plus grande harmonisation réglementaire, bien que les opinions divergent sur le niveau auquel les normes devraient finalement être fixées. Le Conseil canadien des affaires a approuvé le concept tout en insistant sur le fait que “les normes doivent refléter les réalités économiques à travers les diverses régions plutôt que d’adopter simplement la norme provinciale existante la plus élevée.”

Alors que cette initiative ambitieuse va de l’avant, une question fondamentale émerge pour tous les Canadiens : Pouvons-nous vraiment fonctionner comme une économie nationale unique tout en maintenant des droits et protections en milieu de travail radicalement différents basés uniquement sur les frontières provinciales?

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