Une étude en Colombie-Britannique révèle l’insécurité alimentaire des étudiants internationaux au Canada

Olivia Carter
6 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Derrière les sourires et les réussites académiques des étudiants internationaux du Canada se cache une réalité troublante dont beaucoup de Canadiens ne sont pas conscients. Une étude novatrice de l’Université de la Colombie-Britannique Okanagan a révélé des taux alarmants d’insécurité alimentaire parmi les étudiants internationaux, remettant en question la réputation du Canada comme destination privilégiée pour l’éducation mondiale.

La recherche, menée par l’École de travail social de l’UBCO, a découvert qu’un pourcentage stupéfiant de 56,4 % des étudiants internationaux interrogés souffrent d’insécurité alimentaire—un taux nettement supérieur à celui de la population canadienne générale. Plus inquiétant encore, 22,5 % ont signalé une insécurité alimentaire grave, ce qui signifie qu’ils manquaient régulièrement d’une nutrition adéquate.

“Ces résultats devraient servir de signal d’alarme pour les décideurs politiques et les établissements d’enseignement”, déclare Dre Gina Marini, chercheuse principale et professeure associée à l’UBCO. “Alors que le Canada se présente comme une destination accueillante pour les étudiants internationaux, nous constatons que beaucoup d’entre eux luttent pour satisfaire les besoins les plus fondamentaux.”

L’étude identifie plusieurs facteurs contributifs, notamment les frais de scolarité exorbitants auxquels font face les étudiants internationaux—souvent trois à cinq fois plus élevés que ceux payés par les étudiants canadiens. Ce fardeau financier est encore aggravé par l’augmentation du coût de la vie dans les grandes villes canadiennes où se trouvent la plupart des universités.

“De nombreux étudiants internationaux arrivent avec des plans financiers basés sur des informations obsolètes ou trompeuses concernant le véritable coût de la vie au Canada”, explique Marini. “Lorsqu’ils découvrent la réalité de notre marché du logement et des prix alimentaires, ils sont souvent forcés de faire des choix impossibles entre payer le loyer et manger correctement.”

La recherche a également mis en évidence les mécanismes d’adaptation préoccupants que les étudiants emploient, allant de sauter des repas à dépendre fortement d’aliments de faible qualité, riches en calories. Certains ont déclaré travailler à plusieurs emplois malgré les restrictions de visa les limitant à 20 heures par semaine pendant les périodes académiques.

Le moment de cette étude est particulièrement pertinent alors que le programme d’étudiants internationaux du Canada fait l’objet d’un examen accru. Les récents changements de politique, notamment un plafond temporaire sur les permis d’études internationaux annoncé plus tôt cette année, reflètent les préoccupations croissantes concernant la durabilité du système actuel.

D’un point de vue politique, cette situation crée un dilemme complexe. Les étudiants internationaux contribuent environ 22 milliards de dollars annuellement à l’économie canadienne, ce qui en fait une source cruciale de revenus tant pour les établissements d’enseignement que pour l’économie en général. Cependant, les implications éthiques du recrutement d’étudiants qui par la suite luttent pour satisfaire leurs besoins fondamentaux soulèvent de sérieuses questions sur le devoir de diligence du Canada.

“Les universités et les collèges bénéficient énormément des frais de scolarité des étudiants internationaux, mais de nombreux établissements fournissent des systèmes de soutien inadéquats”, note Dr Ethan Chen, un expert en politique éducative non affilié à l’étude. “Cela crée une situation où le Canada semble exploiter des jeunes vulnérables qui viennent ici avec des rêves d’un avenir meilleur.”

L’étude recommande plusieurs solutions potentielles, notamment l’expansion des banques alimentaires sur les campus, des programmes d’aide financière d’urgence et des informations plus transparentes sur les véritables coûts de la vie durant le processus de recrutement. Toutefois, les chercheurs soulignent qu’il s’agit de solutions temporaires à un problème systémique nécessitant une réforme politique complète.

Pour les observateurs du milieu des affaires, les implications s’étendent au-delà du monde académique. Les économies locales qui sont devenues dépendantes des dépenses des étudiants internationaux pourraient devoir s’adapter si le Canada met en œuvre des réglementations plus strictes ou si la réputation du Canada comme destination étudiante en souffre.

Alors que cette question gagne en visibilité dans le discours national, les universités à travers le pays sont forcées de faire face à leurs responsabilités envers les étudiants internationaux. Certains établissements ont déjà commencé à mettre en œuvre des services de soutien élargis, mais les experts suggèrent qu’il reste beaucoup à faire.

La question qui se pose maintenant à la société canadienne est profonde : pouvons-nous concilier notre désir d’attirer des talents internationaux avec notre obligation éthique de garantir que ces mêmes étudiants puissent vivre dans la dignité tout en poursuivant leurs études ? La réponse façonnera non seulement l’avenir du système d’enseignement supérieur du Canada, mais aussi sa position dans la communauté mondiale.

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *