Début de la crise alimentaire de l’Aïd à Gaza 2024 en raison des pénuries

Olivia Carter
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Le premier jour de l’Aïd al-Adha, traditionnellement une période de célébration et de festins dans le monde musulman, a commencé dans une austérité frappante à Gaza ce week-end, alors que les Palestiniens font face à ce que les experts qualifient de crise alimentaire la plus grave de mémoire récente.

Dans les rues bondées de Rafah et du centre de Gaza, où plus de 2 millions de Palestiniens sont désormais concentrés, les familles peinent à observer même les traditions minimales de cette fête. Muhammad Al-Najjar, père de quatre enfants déplacés du nord de Gaza, décrit la situation comme “méconnaissable”.

“Ce n’est pas l’Aïd tel que nous le connaissons”, m’a confié Al-Najjar lors d’un appel vidéo depuis un abri de fortune. “Il n’y a pas de viande pour le sacrifice, pas de nouveaux vêtements pour les enfants, et le plus douloureux, pas de repas réguliers. Nous survivons avec ce qui passe au compte-gouttes par les points de contrôle.”

Selon le Programme alimentaire mondial, plus de 96% de la population de Gaza est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Le directeur régional de l’organisation a qualifié la situation de “sans précédent en termes d’ampleur et se détériorant rapidement”.

Le sacrifice traditionnel de l’Aïd al-Adha, où les familles abattent du bétail et distribuent la viande à la famille et aux personnes dans le besoin, est devenu pratiquement impossible. Le prix du bétail a été multiplié par dix depuis l’intensification du conflit, le mettant hors de portée pour la plupart des familles. Même celles disposant de ressources financières trouvent les marchés vides alors que les restrictions d’Israël sur l’aide et les importations commerciales persistent.

Les organisations humanitaires qui tentent de livrer de l’aide alimentaire signalent des défis considérables. Sarah Hashim, directrice régionale de Mercy Corps, m’a expliqué : “Nos camions attendent des jours aux passages, souvent refoulés ou retardés jusqu’à ce que la nourriture périssable se gâte. Les obstacles bureaucratiques sont aussi redoutables que les obstacles physiques.”

Les enfants ont été particulièrement touchés par cette crise. L’UNICEF rapporte que les cas de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans ont quadruplé depuis octobre, les établissements médicaux documentant les premiers décès directement attribués à la malnutrition en avril.

Le Dr Khalil Darwish, qui travaille à l’hôpital Al-Aqsa, décrit le traitement d’enfants souffrant des effets d’une faim prolongée. “Nous observons des symptômes cliniques que nous ne lisions auparavant que dans les manuels médicaux — carence sévère en protéines, marasme, retard de développement. Ces conditions auront des conséquences à vie.”

La crise va au-delà de la faim physique. Les coutumes traditionnelles de l’Aïd qui renforcent la résilience communautaire — repas partagés, visites aux proches, échange de cadeaux — sont devenues impossibles, érodant les liens sociaux précisément au moment où ils sont le plus nécessaires.

Dans des zones comme Khan Younis, des résidents ont rapporté attendre jusqu’à 12 heures pour des distributions de pain qui s’épuisent parfois avant que tout le monde ne soit servi. “Nous sommes forcés de choisir quel membre de la famille mange chaque jour”, a déclaré Amal Saadeh, mère de six enfants. “Aucune mère ne devrait faire face à de tels choix.”

La communauté internationale a appelé à l’expansion immédiate des corridors humanitaires et à l’application des récentes décisions de la Cour internationale de Justice exigeant un accès sans entrave à l’aide. Cependant, la mise en œuvre reste insaisissable alors que la pression diplomatique ne se traduit pas par des améliorations cohérentes sur le terrain.

À la tombée de la nuit du premier jour de l’Aïd al-Adha à Gaza, les lumières festives traditionnelles étaient absentes, remplacées par des lampes de poche occasionnelles et des bougies dans des maisons obscurcies. Les sons de célébration ont cédé la place à la détermination silencieuse d’une population luttant pour maintenir sa dignité au milieu des privations.

Alors que le monde observe une autre fête se dérouler dans des conditions humanitaires catastrophiques, la question demeure : que faudra-t-il pour que la crise alimentaire de Gaza reçoive la réponse d’urgence dont elle a si désespérément besoin, et quel traumatisme durable cette génération de Palestiniens portera-t-elle d’un Aïd défini non par l’abondance, mais par son absence?

Reportage avec la contribution du bureau du Moyen-Orient de CO24 et des services de presse. Pour une couverture continue de la situation humanitaire à Gaza, visitez notre portail dédié.

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