Les feux de prairie affectent la qualité de l’air au Canada

Olivia Carter
6 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Un épais voile de fumée s’est abattu sur de vastes régions du centre du Canada cette semaine alors que des dizaines de feux de forêt continuent de faire rage dans les provinces des Prairies, créant une crise sanitaire en cascade qui s’étend bien au-delà des zones de danger immédiat.

Les incendies, principalement concentrés en Saskatchewan et au Manitoba, ont déclenché des alertes sur la qualité de l’air dans des communautés situées à des centaines de kilomètres des brasiers, démontrant les conséquences environnementales étendues de ces catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes.

“Ce que nous observons est un inquiétant modèle d’intensification,” explique Dre Sarah Michaels, spécialiste en santé environnementale à l’Université de Regina. “La combinaison des conditions de sécheresse, des températures supérieures à la moyenne et des changements dans les régimes de vent a créé des conditions parfaites pour la propagation des feux et la distribution de la fumée au-delà des frontières provinciales.”

À Regina, où la visibilité a été réduite à moins d’un kilomètre par moments, les résidents signalent une odeur persistante de bois et de cendres qui pénètre même dans les maisons bien isolées. Les indices de qualité de l’air ont atteint des niveaux “à très haut risque” dépassant 150 dans plusieurs communautés, incitant les autorités sanitaires à conseiller aux populations vulnérables de rester à l’intérieur.

Le Centre interservices des feux de forêt du Canada rapporte que plus de 85 feux actifs brûlent actuellement dans les provinces des Prairies, dont près de 40% sont classés comme “hors de contrôle”. Particulièrement préoccupants sont les incendies à grande échelle près des zones peuplées, notamment un brasier de 8 000 hectares qui s’approche de la frontière Manitoba-Saskatchewan et qui a forcé l’évacuation de trois petites communautés.

“Ce ne sont plus des événements simplement locaux,” a noté Raj Bhardwaj, météorologue en chef au bureau d’Environnement Canada à Winnipeg. “Le transport atmosphérique des particules signifie que des communautés en Ontario et même dans certaines parties du Québec connaissent une qualité d’air réduite malgré qu’elles se trouvent à des centaines de kilomètres de tout feu actif.”

Les impacts économiques s’accumulent parallèlement aux préoccupations sanitaires. Les exploitations agricoles de toute la région signalent des perturbations importantes, les problèmes de visibilité entravant les opérations de récolte et la fumée affectant potentiellement la qualité des cultures. Le tourisme a également subi un coup dur, avec des réservations en baisse de près de 40% dans les destinations de plein air populaires des régions touchées.

Les autorités provinciales ont mobilisé des ressources supplémentaires pour combattre les incendies, notamment en déployant des avions-citernes et des unités spécialisées de lutte contre les incendies des provinces voisines. Le gouvernement fédéral a également autorisé le soutien militaire pour les efforts d’évacuation et de lutte contre les incendies dans les zones les plus touchées.

“Cela nécessite une réponse coordonnée à tous les niveaux de gouvernement,” a déclaré la ministre de la Protection civile Anita Anand lors d’un point de presse à Ottawa hier. “Nous allouons des ressources supplémentaires pour soutenir les efforts provinciaux et nous assurer que les communautés disposent de ce dont elles ont besoin pour protéger leurs résidents.”

Les climatologues considèrent ces saisons de feux de forêt qui s’intensifient comme la preuve des impacts plus larges du changement climatique affectant le paysage canadien. Des recherches publiées dans le Journal canadien de la recherche forestière indiquent que les saisons des feux se sont allongées de près de trois semaines au cours des quatre dernières décennies, avec des périodes de combustion plus intenses devenant de plus en plus courantes.

Les responsables de la santé exhortent les résidents des zones touchées à surveiller les rapports locaux sur la qualité de l’air, à limiter les activités extérieures lorsque les conditions se détériorent et à s’assurer que les systèmes de filtration fonctionnent correctement dans les maisons et les entreprises. Les populations particulièrement vulnérables – notamment les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de problèmes respiratoires – sont invitées à prendre des précautions supplémentaires.

Alors que les Canadiens de plusieurs provinces continuent de faire face à cette menace invisible, beaucoup se demandent: ces saisons prolongées de feux de forêt et leurs impacts étendus deviendront-ils la nouvelle normalité pour nos étés, et quelles adaptations à long terme les communautés devront-elles mettre en place pour protéger la santé publique dans ce paysage environnemental en mutation?

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *