Les modifications fiscales américaines impactent les investisseurs canadiens

Sarah Patel
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L’ombre de la politique américaine s’étend sur les portefeuilles d’investissement canadiens cet automne, alors que les gestionnaires de patrimoine s’empressent de positionner leurs clients face aux potentiels changements sismiques dans la politique fiscale américaine. Avec la promesse de Donald Trump de réductions massives d’impôts pour les entreprises qui gagne du terrain dans les sondages électoraux, les investisseurs canadiens se retrouvent à naviguer dans des courants transfrontaliers inhabituels qui pourraient soit dynamiser, soit couler leurs stratégies financières.

“Nous observons un intérêt sans précédent de la part des clients préoccupés par l’impact des changements de politique américaine sur leur épargne-retraite,” affirme Daniel Chen, stratégiste en chef des investissements chez Meridian Wealth à Toronto. “Beaucoup de Canadiens ne réalisent pas à quel point leurs portefeuilles sont profondément liés aux décisions fiscales américaines, même s’ils n’ont jamais investi directement sur les marchés américains.”

Les chiffres racontent une histoire convaincante. Près de 60% des fonds de pension canadiens détiennent d’importantes positions en actions américaines, tandis que le portefeuille équilibré moyen des investisseurs canadiens contient environ 30% d’exposition aux titres américains. Cette interconnexion signifie que la réduction d’impôt des sociétés proposée par Trump, de 21% à 15%, pourrait injecter une volatilité inattendue dans les comptes d’investissement canadiens.

Les conseillers financiers à travers le Canada rapportent la mise en œuvre de stratégies défensives qui se protègent contre les fluctuations potentielles des devises. Le huard s’est historiquement affaibli face au dollar américain pendant les périodes de réforme fiscale majeure américaine, chutant en moyenne de 4,3% au cours des six premiers mois suivant les précédentes réformes fiscales.

L’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, a noté lors d’un récent forum économique à Vancouver que “les investisseurs canadiens devraient être particulièrement attentifs aux débats sur la politique fiscale américaine, car ils déclenchent souvent des réactions asymétriques du marché qui affectent de façon disproportionnée les économies basées sur les ressources comme celle du Canada.”

Pour les investisseurs ordinaires, les implications exigent une réflexion approfondie. Les actions technologiques canadiennes avec d’importantes opérations américaines pourraient voir leurs avantages concurrentiels s’éroder si les rivaux américains jouissent soudainement de charges fiscales considérablement réduites. À l’inverse, les banques et compagnies d’assurance canadiennes avec une présence étendue aux États-Unis pourraient bénéficier de taux d’imposition des sociétés plus bas au sud de la frontière.

Le potentiel de nouveaux tarifs présente une autre couche de complexité. L’administration précédente de Trump a mis en place des tarifs qui ont gravement affecté les exportations canadiennes d’aluminium et d’acier, déclenchant une volatilité du marché qui a pris de nombreux investisseurs au dépourvu. Des mesures similaires pourraient à nouveau cibler les industries canadiennes, les experts identifiant la foresterie, les pièces automobiles et les produits agricoles comme les secteurs les plus vulnérables aux futures tensions commerciales.

“Nous conseillons aux clients de revoir leurs allocations sectorielles et d’envisager d’augmenter leur exposition aux entreprises ayant des sources de revenus internationales diversifiées au-delà des États-Unis,” explique Janet Williams, gestionnaire de portefeuille chez RBC Dominion Securities. “L’objectif n’est pas d’abandonner les investissements américains mais d’assurer que les portefeuilles ont une résilience intégrée contre les perturbations liées aux politiques.”

Les spécialistes fiscaux soulignent qu’au-delà des rendements d’investissement, les Canadiens avec des avoirs directs aux États-Unis devraient se préparer à d’éventuels changements dans l’imposition des dividendes et les exigences de planification successorale. Les traités fiscaux transfrontaliers pourraient faire l’objet de renégociations, modifiant potentiellement des arrangements de longue date sur lesquels les investisseurs canadiens se sont appuyés pendant des décennies.

Des analyses récentes indiquent que les investisseurs institutionnels canadiens ont commencé des ajustements subtils de portefeuille, augmentant les réserves de trésorerie d’environ 2,3% depuis juin tout en réduisant l’exposition aux actions américaines de moyenne capitalisation qui pourraient faire face à une volatilité accrue pendant une transition vers de nouvelles politiques fiscales.

Pour les investisseurs axés sur la retraite, les planificateurs financiers suggèrent de maintenir une perspective au milieu de l’incertitude. Les données historiques montrent que, bien que les perturbations du marché liées aux politiques puissent créer une volatilité à court terme, les rendements à long terme ont systématiquement renoué avec une performance basée sur les fondamentaux dans les 14-18 mois suivant des changements fiscaux majeurs.

À l’approche des élections américaines de novembre, une certitude émerge pour les investisseurs canadiens : la préparation, et non la prédiction, offre la voie la plus fiable pour avancer. La relation financière transfrontalière entre le Canada et son plus grand partenaire commercial garantit que les décisions fiscales américaines continueront de se répercuter sur les comptes d’investissement canadiens, quelle que soit l’administration qui prendra ses fonctions.

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