Rona Ambrose exhorte Ottawa à aborder l’aliénation de l’Ouest en Alberta

Olivia Carter
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Alors que la frustration de l’Alberta face aux politiques fédérales atteint son paroxysme, l’ancienne cheffe intérimaire des Conservateurs, Rona Ambrose, tire la sonnette d’alarme sur ce qu’elle décrit comme l’échec chronique d’Ottawa à reconnaître les griefs légitimes de l’Ouest.

“Quand l’aliénation de l’Ouest se transforme en séparatisme occidental, c’est un vrai problème,” a averti Ambrose lors d’une récente entrevue. “Nous avons vu ce sentiment se développer pendant des décennies, mais le décalage actuel entre les politiques fédérales et la réalité économique de l’Alberta a accéléré le sentiment qu’Ottawa s’en fiche complètement.”

Cette vétérane politique chevronnée, qui a représenté la région d’Edmonton pendant plus d’une décennie, a souligné que l’aliénation de l’Ouest n’est pas simplement une rhétorique politique mais reflète des préoccupations profondes concernant l’équité économique et la représentation. Selon un récent sondage de l’Institut Angus Reid, près de 60 pour cent des Albertains estiment que la province retire si peu de la Confédération qu’ils pourraient être mieux servis en faisant sécession—un chiffre qui devrait susciter une sérieuse réflexion dans la capitale nationale.

La première ministre albertaine Danielle Smith a capitalisé sur ce sentiment avec sa Loi sur la souveraineté de l’Alberta, qui permet à la province de refuser l’application des lois fédérales jugées préjudiciables aux intérêts de l’Alberta. Les critiques la qualifient d’inconstitutionnelle, mais ses partisans la considèrent comme une protection nécessaire contre des politiques fédérales trop envahissantes.

“Le problème n’est pas que les Albertains ne veulent pas faire partie du Canada,” a expliqué Ambrose. “La frustration vient du sentiment que leurs contributions économiques sont tenues pour acquises alors que leurs industries de ressources font face à ce que beaucoup perçoivent comme des réglementations ciblées.”

Le secteur énergétique de la province, qui a contribué à plus de 20 milliards de dollars aux coffres fédéraux l’année dernière seulement, est devenu un point particulier de discorde. Les politiques environnementales comme la taxe carbone fédérale et les plafonds d’émissions sont perçues par de nombreux Albertains comme délibérément nuisibles à leur principal moteur économique, sans consultation adéquate ni soutien à la transition.

“D’autres provinces reçoivent des paiements de péréquation financés en partie par les revenus des ressources de l’Alberta, mais ces mêmes provinces s’opposent souvent aux projets d’infrastructure qui aideraient l’Alberta à mettre ses produits sur le marché,” a noté Ambrose, faisant référence aux batailles prolongées autour des projets de pipelines.

Les analystes politiques soulignent que cette dynamique crée des conditions parfaites pour les tensions provinciales-fédérales. Le Dr Jared Wesley, politologue à l’Université de l’Alberta, suggère que le gouvernement fédéral a systématiquement sous-estimé les conséquences politiques des politiques perçues comme hostiles aux intérêts de l’Ouest.

“Il ne s’agit pas simplement de désaccords politiques,” a déclaré Wesley. “Il y a un sentiment fondamental qu’Ottawa ne comprend pas ou ne respecte pas les réalités économiques de l’Ouest.”

Ambrose a proposé plusieurs mesures concrètes qu’Ottawa pourrait prendre pour répondre à ces préoccupations, notamment la réforme de la formule de péréquation, l’accélération des approbations d’infrastructure pour les projets de ressources critiques, et l’établissement de mécanismes de consultation significatifs qui donnent aux provinces de l’Ouest une voix plus forte dans les politiques affectant leurs économies.

“La frustration n’est pas partisane—elle transcende les clivages politiques en Alberta,” a insisté Ambrose. “Il s’agit d’équité au sein de la confédération et de respect de la compétence provinciale.”

Alors que le Canada navigue à travers des transitions économiques complexes et des engagements climatiques, la question demeure: les dirigeants fédéraux peuvent-ils trouver la volonté politique nécessaire pour s’attaquer à l’aliénation de l’Ouest avant que le sentiment séparatiste ne gagne davantage de terrain, ou les divisions régionales continueront-elles à s’approfondir dans un paysage national de plus en plus fracturé?

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