Les temps d’attente pour la chirurgie au Canada en 2024 restent en deçà des niveaux d’avant COVID

Olivia Carter
6 Min Read
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Alors que la lumière matinale traverse les fenêtres des hôpitaux à travers le Canada, des milliers de patients continuent leur attente anxieuse pour des chirurgies qui demeurent frustrantes hors de portée. Quatre ans après les perturbations initiales de la pandémie de COVID-19, le système de santé canadien continue de lutter contre des arriérés chirurgicaux qui sont devenus une condition chronique à part entière, laissant les patients dans une douleur et une incertitude prolongées.

Les données récentes de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) révèlent une réalité troublante : malgré des efforts concentrés pour réduire les arriérés chirurgicaux, les temps d’attente pour les procédures prioritaires restent nettement plus longs qu’avant la pandémie. En 2023-2024, seulement 67% des Canadiens ont reçu des remplacements de la hanche dans le délai recommandé de six mois, comparativement à 75% avant que la pandémie ne frappe.

“Le système de santé ressent encore les répliques de la COVID-19,” explique le Dr Michael Gardam, spécialiste des maladies infectieuses et administrateur hospitalier à Toronto. “Nous faisons face à une tempête parfaite de pénuries de personnel, de complexité accrue des patients et de limitations d’infrastructure qui ont été exacerbées par la pandémie mais qui n’ont certainement pas été créées par elle.”

La situation varie considérablement selon les provinces. La Colombie-Britannique a réalisé des progrès notables dans la résolution de son arriéré chirurgical, avec environ 85% des patients recevant maintenant leurs procédures dans les délais cliniques pour les chirurgies non urgentes. Pendant ce temps, le système de santé de l’Ontario continue de faire face à des défis importants, avec près de 250 000 patients actuellement en attente de diverses procédures.

Les économistes de la santé soulignent des problèmes systémiques qui précèdent la pandémie. “Le Canada a historiquement sous-investi dans la capacité hospitalière par rapport à d’autres nations développées,” note la Dre Katharine Smart, ancienne présidente de l’Association médicale canadienne. “Nous exploitions notre système à près de 100% de capacité en temps normal, ne laissant aucune marge pour absorber des chocs comme une pandémie.”

Le coût humain de ces retards s’étend au-delà de la douleur physique. Une enquête récente menée par l’Association médicale canadienne a révélé que 65% des patients en attente de chirurgie signalaient une détérioration de leur santé mentale, tandis que 42% indiquaient que leur état s’était aggravé au point de nécessiter des interventions médicales supplémentaires.

Les ministères provinciaux de la santé ont mis en œuvre diverses stratégies pour faire face à la crise. L’Alberta a conclu des contrats avec des cliniques privées pour effectuer des chirurgies financées par le public, tandis que le Québec a établi des centres chirurgicaux dédiés exclusivement aux procédures à haut volume comme les cataractes et les chirurgies orthopédiques. La Saskatchewan a prolongé les heures d’opération des salles et mis en place des chirurgies de fin de semaine pour réduire son arriéré.

Le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, a récemment annoncé un financement supplémentaire de 2 milliards de dollars ciblé aux provinces spécifiquement pour remédier aux temps d’attente chirurgicaux, bien que les critiques soutiennent que cela représente un pansement plutôt que la réforme structurelle complète nécessaire.

“La pandémie n’a pas brisé notre système de santé,” dit Emily Jenkins, analyste des politiques de santé à l’Université de la Colombie-Britannique. “Elle a simplement exposé et accéléré des fractures qui étaient déjà là. Sans changements fondamentaux dans la façon dont nous finançons, dotons en personnel et organisons la prestation des soins de santé, nous continuerons à voir ces problèmes persister.”

Pour les patients comme Robert McIntyre, 68 ans, de Halifax, qui attend depuis 14 mois pour un remplacement du genou, les statistiques offrent peu de réconfort. “Chaque jour est une lutte,” explique McIntyre. “Je suis passé d’un retraité actif à quelqu’un qui peut à peine se rendre à la boîte aux lettres. La douleur est constante, mais l’incertitude quant au moment où je recevrai de l’aide est peut-être encore pire.”

Les experts médicaux suggèrent que l’arriéré prendra au moins deux ans à résoudre, même avec une intervention agressive. Ce calendrier suppose qu’il n’y aura pas d’autres perturbations dues aux variants de COVID, aux épidémies de grippe ou à d’autres crises de santé qui pourraient faire dérailler les efforts de récupération.

Alors que le système de santé canadien lutte pour retrouver son équilibre, la question demeure : cette crise prolongée catalysera-t-elle enfin les réformes structurelles nécessaires pour construire un système plus résilient, ou les Canadiens continueront-ils à accepter des attentes de plus en plus longues comme la nouvelle normalité pour accéder aux soins médicaux essentiels?

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