Doug Ford conteste les tarifs américains lors de sa visite à Washington en 2024

Olivia Carter
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Dans une démarche diplomatique audacieuse, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, se rend à nouveau à Washington cette semaine, déterminé à protéger les intérêts canadiens contre la menace imminente de tarifs punitifs de l’administration Trump. Cette visite à enjeux élevés survient à un moment critique alors que les tensions économiques entre les alliés de longue date menacent de perturber des milliards d’échanges transfrontaliers.

“Nous n’allons pas rester les bras croisés et laisser quiconque nous malmener,” a déclaré Ford lors d’une conférence de presse à Queen’s Park lundi. “L’économie de l’Ontario est profondément intégrée à celle des États-Unis, et ces tarifs nuiraient aux travailleurs des deux côtés de la frontière.”

Le prochain voyage du premier ministre marque son deuxième déplacement dans la capitale américaine ces derniers mois, soulignant la gravité de la situation pour la province la plus peuplée du Canada. La mission de Ford est simple mais exigeante : convaincre les législateurs républicains clés et les alliés de Trump que l’imposition de tarifs généralisés dévasterait les chaînes d’approvisionnement complexes qui se sont développées au cours des décennies sous les accords de libre-échange.

Les analystes économiques de la Banque Royale du Canada estiment que les tarifs de 10 à 25% proposés par Trump sur les produits canadiens pourraient mettre en péril près de 300 milliards de dollars d’échanges annuels entre l’Ontario et les États-Unis uniquement. Le secteur automobile, qui emploie des milliers de personnes dans le sud de l’Ontario, est particulièrement vulnérable car les composants traversent souvent la frontière plusieurs fois avant qu’un véhicule ne soit terminé.

“Il ne s’agit pas seulement de protéger les emplois canadiens, bien que ce soit certainement ma priorité absolue,” a souligné Ford. “Les consommateurs américains paieront des prix plus élevés, les usines américaines feront face à des pénuries de pièces, et les travailleurs américains pourraient aussi perdre leur emploi. C’est une proposition perdant-perdant.”

L’offensive diplomatique de Ford intervient alors que les dirigeants politiques canadiens de tous bords se mobilisent pour faire face à ce que beaucoup considèrent comme la plus importante menace pour les relations économiques canado-américaines depuis une génération. Le premier ministre Justin Trudeau se serait coordonné avec les premiers ministres provinciaux pour présenter une réponse canadienne unifiée.

Ce qui distingue l’approche de Ford, c’est son ciblage délibéré des législateurs républicains des États ayant des liens économiques forts avec l’Ontario. Le premier ministre prévoit de rencontrer des sénateurs et des représentants du Michigan, de l’Ohio et de New York—des États où la chaîne d’approvisionnement automobile intégrée soutient des centaines de milliers d’emplois.

“Je parle leur langage,” a dit Ford, faisant référence à son expérience dans les affaires. “Ce n’est pas une question de politique, mais de prospérité. Les chiffres ne mentent pas, et j’apporte ces chiffres à Washington.”

Le premier ministre sera accompagné d’une délégation de chefs d’entreprise ontariens, notamment des représentants des secteurs automobile, sidérurgique et agricole—tous des industries qui subiraient de graves perturbations sous de nouveaux régimes tarifaires. Leurs témoignages directs seront essentiels pour illustrer les conséquences réelles des politiques protectionnistes.

Les experts en commerce notent que l’approche de Ford en matière de diplomatie au niveau des États pourrait s’avérer efficace compte tenu des complexités du fédéralisme américain et des intérêts économiques importants en jeu. Dr. Margaret Chen de l’École Munk des affaires mondiales de l’Université de Toronto a expliqué : “Lorsque les gouverneurs et les législateurs des États entendent directement de leurs principaux partenaires commerciaux parler des pertes d’emplois potentielles dans leurs districts, cela crée une pression politique qui peut influencer la politique fédérale.”

Les enjeux ne pourraient être plus élevés pour l’Ontario, avec environ 1,3 million d’emplois directement liés au commerce avec les États-Unis. La province exporte tout, des automobiles et des machines aux minéraux et aux produits agricoles à travers la frontière, générant environ 400 milliards de dollars d’activité économique annuellement.

Alors que le Canada se prépare à d’éventuelles turbulences économiques, la question demeure : la diplomatie provinciale peut-elle réussir là où les efforts fédéraux ont peiné, ou sommes-nous témoins du début d’une refonte fondamentale des relations commerciales nord-américaines qui transformera les deux économies pour les générations à venir?

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