Le projet GNL de la nation Haisla stimule le développement économique autochtone

Olivia Carter
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À l’aube, le soleil se lève sur le littoral accidenté de la Colombie-Britannique tandis que Crystal Smith, conseillère en chef de la Nation Haisla, observe le territoire où des générations de son peuple ont vécu—et où un projet révolutionnaire de gaz naturel liquéfié de 3 milliards de dollars prend forme sous leadership autochtone.

“Il ne s’agit pas seulement de construire des infrastructures,” explique Smith, regardant les eaux du chenal Douglas près de Kitimat. “Il s’agit de bâtir notre avenir, selon nos conditions.”

Le projet Cedar LNG représente un moment décisif dans le développement des ressources canadiennes. En tant que plus grand projet d’infrastructure à majorité détenue par des Premières Nations au pays, il remet fondamentalement en question l’idée que les communautés autochtones doivent choisir entre le développement économique et la gérance environnementale.

La Nation Haisla détient une participation de 50% dans cette installation flottante de GNL, en partenariat avec l’entreprise d’infrastructure énergétique Pembina Pipeline Corp. Devant être opérationnel d’ici 2028, Cedar LNG traitera environ 400 millions de pieds cubes de gaz naturel quotidiennement, créant des centaines d’emplois tout en générant des revenus durables pour les Haisla.

“Nous avons vu l’industrie aller et venir sur notre territoire pendant des décennies,” a confié Smith à CO24 lors d’une entrevue exclusive. “La différence maintenant, c’est que nous ne sommes plus simplement des participants—nous sommes des décideurs.”

Ce virage vers un développement dirigé par les Autochtones marque une évolution significative dans le paysage économique canadien. Pendant des générations, les projets d’exploitation des ressources se déroulaient avec une participation autochtone minimale, laissant souvent les communautés supporter les coûts environnementaux sans recevoir beaucoup d’avantages. Cedar LNG représente un nouveau modèle où la réconciliation économique rejoint le sens pratique des affaires.

Les considérations environnementales demeurent au cœur de la conception du projet. L’installation sera alimentée par l’électricité du réseau de BC Hydro—parmi les plus propres en Amérique du Nord—plutôt que par le gaz naturel, réduisant les émissions de gaz à effet de serre d’environ 80-90% par rapport aux installations équivalentes.

“Nous avons toujours été les gardiens de ces terres et de ces eaux,” affirme Smith. “Notre projet prouve que le développement responsable et la protection de l’environnement peuvent coexister lorsque les valeurs autochtones guident le processus.”

L’impact économique s’étend au-delà de la Nation Haisla. Selon les estimations du projet, Cedar LNG créera jusqu’à 500 emplois pendant la construction et 100 postes permanents pendant l’exploitation, tout en générant d’importantes recettes fiscales pour tous les paliers de gouvernement.

Karen Ogen-Toews, PDG de la First Nations LNG Alliance, y voit des implications plus larges. “Ce que les Haisla ont accompli fournit un modèle pour les communautés autochtones à travers le Canada et au-delà,” note-t-elle. “C’est la réconciliation économique en action—pas seulement en paroles, mais en actes concrets.”

Le projet n’a pas été sans défis. Les approbations réglementaires, les complexités de financement et l’équilibre entre diverses perspectives communautaires ont tous présenté des obstacles. Pourtant, le leadership Haisla a su naviguer ces difficultés tout en maintenant un fort soutien communautaire.

Ellis Ross, ancien conseiller en chef Haisla et actuel député provincial de Skeena, souligne la nature transformatrice de cette approche. “Pendant trop longtemps, on a dit à notre peuple qu’il devait choisir entre les opportunités économiques et les valeurs culturelles,” affirme Ross. “Cedar LNG démontre que les communautés autochtones peuvent déterminer leur propre destin économique tout en honorant leurs responsabilités traditionnelles.”

Le projet survient alors qu’on reconnaît de plus en plus que l’autonomisation économique autochtone représente l’une des plus grandes opportunités économiques inexploitées du Canada. Un rapport de 2023 du Conseil national de développement économique des Autochtones estime que combler l’écart de participation économique entre les Canadiens autochtones et non autochtones pourrait ajouter 27,7 milliards de dollars annuellement au PIB du Canada.

Alors que la demande mondiale pour des solutions énergétiques plus propres augmente, Cedar LNG positionne la Nation Haisla à l’avant-garde d’une opportunité de marché importante. L’installation approvisionnera les marchés asiatiques cherchant à passer du charbon à des sources d’énergie à faibles émissions, contribuant potentiellement à réduire les émissions de carbone mondiales tout en créant une prospérité durable pour une communauté autochtone.

“Nos ancêtres n’auraient pas pu imaginer ce projet spécifique, mais ils nous ont toujours enseigné à être innovants et adaptables,” réfléchit Smith. “Ils ont survécu en comprenant leur environnement et en prenant des décisions judicieuses concernant l’utilisation des ressources. Nous faisons de même, mais dans un contexte du 21e siècle.”

Alors que le Canada navigue à travers des questions complexes concernant le développement des ressources, les engagements climatiques et la réconciliation avec les peuples autochtones, le projet Cedar LNG offre une étude de cas convaincante sur la façon dont ces priorités peuvent s’aligner sous leadership autochtone.

La question qui se pose maintenant au secteur des ressources canadien et aux décideurs politiques est profonde : l’approche de la Nation Haisla en matière de développement économique pourrait-elle représenter non seulement une réussite isolée, mais un modèle transformateur pour la construction d’une économie plus inclusive et durable au pays?

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