Dans un prélude diplomatique au prochain sommet du G7, le Premier ministre britannique Keir Starmer a atterri à Ottawa jeudi matin, marquant sa première visite officielle au Canada depuis son entrée en fonction en juillet dernier. Cette visite souligne l’alliance grandissante entre les deux nations du Commonwealth alors qu’elles se préparent à aborder des défis mondiaux pressants aux côtés d’autres dirigeants mondiaux en Alberta la semaine prochaine.
Le Premier ministre Justin Trudeau a accueilli son homologue britannique avec une réception protocolaire sur la Colline du Parlement, où les deux dirigeants ont engagé ce que les officiels ont décrit comme des “discussions substantielles” sur les relations commerciales, la coopération en matière de défense et les engagements environnementaux communs. Leur rencontre intervient à un moment charnière pour les deux nations, alors qu’elles naviguent dans un paysage international de plus en plus complexe marqué par des conflits persistants et des incertitudes économiques.
“La relation entre le Royaume-Uni et le Canada demeure l’un de nos partenariats les plus durables,” a déclaré Starmer lors d’une conférence de presse conjointe. “Nos nations partagent non seulement des liens historiques, mais aussi une vision commune pour lutter contre les changements climatiques, promouvoir les valeurs démocratiques et bâtir des avenirs économiques durables pour nos citoyens.”
Trudeau a souligné l’importance de renforcer les relations bilatérales, particulièrement alors que le Canada s’apprête à accueillir le sommet du G7 dans le cadre pittoresque des Rocheuses du parc national Banff. “La visite du Premier ministre Starmer renforce notre engagement à travailler en collaboration sur la scène mondiale,” a noté Trudeau, ajoutant que leurs discussions ont fourni “des bases précieuses” pour les délibérations du prochain sommet.
Des sources au sein du gouvernement canadien ont révélé que les dirigeants ont consacré un temps considérable à discuter du récent Partenariat d’innovation verte Royaume-Uni-Canada, une initiative de 50 millions de livres sterling visant à accélérer le développement de technologies propres et à réduire les émissions de carbone dans les deux pays. La sécurité énergétique figurait également en bonne place à l’ordre du jour, avec un accent particulier sur la réduction de la dépendance aux régimes autoritaires pour les approvisionnements énergétiques.
Le moment choisi pour la visite de Starmer est particulièrement remarquable car il suit l’annonce récente par son gouvernement d’une révision complète de la défense, signalant l’intention de la Grande-Bretagne d’accroître la coopération militaire avec des alliés clés, dont le Canada. Les analystes de la défense suggèrent que cet alignement reflète les préoccupations croissantes concernant les activités russes dans l’Arctique et l’influence grandissante de la Chine dans les affaires mondiales.
“Nous assistons à un recalibrage de la politique internationale qui nécessite une coopération plus forte entre les démocraties partageant les mêmes idées,” a expliqué Dre Helena Fraser, directrice du Centre d’études sur la sécurité internationale de l’Université de Toronto. “Les entretiens Starmer-Trudeau représentent une étape importante dans la consolidation de l’alliance démocratique avant ce qui s’annonce comme un sommet du G7 conséquent.”
La coopération économique a dominé la dernière partie de leurs discussions, avec des responsables commerciaux présents lors de pourparlers élargis axés sur l’augmentation des investissements bilatéraux et l’élimination des obstacles restants au commerce transatlantique. L’Accord de continuité commerciale Royaume-Uni-Canada, qui a préservé la plupart des aspects des relations commerciales après la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, doit être renégocié l’année prochaine, offrant aux deux nations une opportunité d’approfondir leurs liens économiques.
Après ses réunions à Ottawa, Starmer doit visiter le quartier financier de Toronto vendredi, où il s’adressera aux leaders d’entreprises et investisseurs canadiens au Board of Trade de Toronto. Des sources familières avec son itinéraire indiquent qu’il exposera la stratégie économique de son gouvernement et soulignera les opportunités d’investissement dans le secteur britannique croissant des technologies vertes.
Le dirigeant britannique se rendra ensuite en Alberta samedi, rejoignant les autres chefs d’État et de gouvernement du G7 pour le sommet qui débute dimanche. La réunion du G7 devrait aborder des questions cruciales, notamment les efforts de reconstruction de l’Ukraine, les cadres de gouvernance de l’IA et des stratégies coordonnées pour lutter contre les changements climatiques sans compromettre la sécurité énergétique.
Alors que les dirigeants mondiaux se préparent à se réunir en Alberta, une question plane sur leurs délibérations : ces démocraties établies peuvent-elles forger une réponse cohérente et efficace aux défis mondiaux croissants, ou les divisions internes et les intérêts nationaux concurrents saperont-ils leur influence collective dans un ordre mondial de plus en plus fragmenté?