Alors que les dirigeants mondiaux descendent aujourd’hui dans la pittoresque vallée de Kananaskis en Alberta, le Premier ministre Justin Trudeau s’apprête à accueillir ce que les analystes considèrent comme le sommet du G7 le plus déterminant de ces dernières années. Le magnifique décor des Rocheuses contraste avec le climat géopolitique tendu que ces leaders doivent naviguer, avec des conflits mondiaux qui s’intensifient, des incertitudes économiques et des défis climatiques exigeant une action immédiate et coordonnée.
“Ce sommet représente un moment critique pour la communauté internationale,” a déclaré Dre Eleanor Winters, experte en relations internationales à l’Université de Toronto. “Les décisions prises à Kananaskis se répercuteront sur les marchés mondiaux et les canaux diplomatiques pendant des mois.”
Cette rencontre de trois jours rassemble les chefs d’État du Canada, des États-Unis, du Japon, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni à un moment où la coopération multilatérale fait face à des défis sans précédent. La présidente Harris arrive après le récent programme de relance économique de son administration, tandis que le Premier ministre britannique nouvellement élu, Keir Starmer, fait ses débuts au G7 dans un contexte de défis persistants liés à la mise en œuvre du Brexit.
Les mesures de sécurité autour du sommet sont extraordinaires, la GRC coordonnant une opération multi-agences comprenant des restrictions de l’espace aérien et des protocoles de contrôle renforcés. Le budget de sécurité estimé à 400 millions de dollars a suscité des critiques de la part des partis d’opposition, bien que les responsables soutiennent que cet investissement est nécessaire compte tenu de l’environnement actuel des menaces.
Pendant ce temps à Ottawa, les députés entrent dans la dernière ligne droite de la session parlementaire printanière avec un programme législatif chargé. Le gouvernement s’efforce de faire avancer le projet de loi C-47 sur le logement abordable et le controversé programme de réforme de la protection des données numériques avant que le recès estival ne commence le 25 juin.
“Nous voyons un gouvernement qui tente d’équilibrer le leadership international avec les priorités nationales,” a remarqué l’analyste politique Maria Gonzalez. “Le calendrier du G7 crée à la fois des opportunités et des défis pour l’agenda législatif de Trudeau.”
L’action climatique demeure une pièce maîtresse du sommet, le Canada devant dévoiler un nouveau cadre ambitieux de réduction des émissions qui pourrait inciter d’autres nations à renforcer leurs engagements. La proposition comprend apparemment des investissements importants dans les infrastructures vertes et les technologies de captage du carbone.
L’agenda économique du sommet se concentre fortement sur les stratégies de relance post-pandémique, la résilience des chaînes d’approvisionnement et les cadres de taxation numérique. Les ministres des Finances ont pré-négocié un accord préliminaire sur les taux d’imposition minimums des sociétés que les dirigeants devraient officialiser pendant les réunions.
“Les discussions économiques ne pourraient pas arriver à un moment plus critique,” a déclaré l’économiste Patrick Chen de la Banque Royale du Canada. “Avec des préoccupations persistantes concernant l’inflation et un ralentissement de la croissance dans plusieurs économies membres, trouver un consensus sur les approches fiscales et monétaires sera essentiel.”
Les chefs autochtones des Premières Nations du Traité 7 participeront à des sessions spéciales portant sur la réconciliation et l’intendance environnementale, marquant un rôle élargi pour les voix autochtones au sommet par rapport aux précédentes réunions du G7.
Le public canadien reste divisé sur la valeur d’accueillir des événements internationaux de si haut niveau. Un récent sondage Angus Reid a révélé que 52% des Canadiens estiment que les avantages du sommet l’emportent sur ses coûts, tandis que 38% ont exprimé leur scepticisme quant aux résultats tangibles.
Alors que des groupes de protestataires organisent des manifestations près du périmètre de sécurité, se concentrant principalement sur l’action climatique et l’inégalité économique, une question émerge : cette réunion de nations puissantes peut-elle transformer la bonne volonté diplomatique en politiques concrètes qui répondent à nos défis mondiaux les plus pressants, ou sera-t-elle considérée comme une autre occasion manquée de changement significatif?