Les obstacles à la mobilité de la main-d’œuvre au Canada : l’intensification des difficultés des petites entreprises

Olivia Carter
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Les propriétaires de petites entreprises canadiennes se retrouvent confrontés à un environnement d’embauche de plus en plus difficile, alors que les obstacles à la mobilité de la main-d’œuvre créent d’importants blocages dans leur recherche de travailleurs qualifiés. Malgré un taux de chômage national de 6,4 % et plus d’un million de chercheurs d’emploi, les entreprises à travers le pays signalent d’importantes difficultés à pourvoir des postes critiques—un paradoxe qui menace la croissance économique dans les communautés partout au pays.

“Nous avons des postes ouverts depuis des mois avec des candidats qualifiés à seulement une province de distance, mais les exigences de certification rendent pratiquement impossible de les embaucher,” explique Miranda Chen, propriétaire d’un service de soins de santé spécialisé à Halifax. “C’est comme si nous avions créé des murs invisibles entre les provinces que ni les travailleurs ni les entreprises ne peuvent facilement franchir.”

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a récemment souligné que près de 60 % des petites entreprises citent les pénuries de main-d’œuvre comme leur défi le plus pressant. Cette situation découle largement des différences réglementaires provinciales créant ce que les économistes appellent une “friction de mobilité”—des barrières inutiles empêchant les travailleurs de se déplacer là où les emplois existent.

Au cœur du problème se trouvent des exigences de licences professionnelles incohérentes entre les frontières provinciales. Un hygiéniste dentaire certifié en Colombie-Britannique pourrait avoir besoin de suivre une formation supplémentaire substantielle ou de passer des tests pour exercer la même profession en Ontario. De même, les électriciens, plombiers et divers métiers spécialisés font face à des obstacles de certification qui les confinent effectivement à l’intérieur des frontières provinciales.

“Nous fonctionnons dans une économie nationale avec des barrières provinciales,” note Dr. Marcus Williams, économiste à l’Institut C.D. Howe. “Ces différences réglementaires n’ont pas été conçues pour être protectionnistes, mais c’est ce qu’elles sont devenues en pratique. Elles empêchent l’efficacité du marché du travail à un moment où les entreprises ont désespérément besoin de flexibilité de main-d’œuvre.”

L’impact économique s’étend au-delà des entreprises individuelles. Selon des recherches, ces barrières coûtent à l’économie canadienne environ 8,5 milliards de dollars annuellement en perte de productivité et de production économique—un chiffre qui continue de croître alors que le vieillissement de la population accentue les pénuries de main-d’œuvre.

Les gouvernements fédéral et provinciaux ont pris des engagements répétés pour résoudre ces problèmes par divers accords de mobilité de la main-d’œuvre, notamment l’Accord de libre-échange canadien. Cependant, la mise en œuvre a été lente, avec des exceptions et des exemptions qui minent les progrès vers un marché du travail interne véritablement ouvert.

Les petites entreprises dans les régions rurales et éloignées font face à des conséquences particulièrement graves. “Quand nous ne pouvons pas pourvoir les postes, nous ne pouvons pas grandir—c’est aussi simple que ça,” dit Jean Tremblay, qui exploite une installation de fabrication dans le nord du Québec. “Nous avons dû refuser des contrats parce que nous n’avons tout simplement pas la main-d’œuvre pour répondre à la demande, tout en sachant que des personnes qualifiées sont disponibles dans d’autres provinces.”

La situation crée un décalage troublant dans le paysage économique canadien. Alors que certaines régions luttent contre le chômage, d’autres ne peuvent pas trouver de travailleurs pour les postes disponibles. Cette inadéquation mine la productivité et limite la croissance économique précisément au moment où la reprise post-pandémique exige une efficacité maximale.

Les groupes de défense des entreprises font pression pour une reconnaissance accélérée des titres de compétences entre les provinces, des systèmes de vérification numérique des qualifications et des exigences de certification standardisées dans les professions réglementées. Ces mesures réduiraient considérablement les frictions sur le marché du travail interne du Canada.

“Il ne s’agit pas seulement de la commodité des entreprises—il s’agit de créer des opportunités pour les travailleurs et de renforcer les communautés,” souligne Saanvi Patel, directrice des politiques à la Chambre de commerce du Canada. “Quand quelqu’un qualifié pour un emploi ne peut pas l’accepter en raison de différences réglementaires arbitraires, tout le monde y perd.”

Alors que la politique canadienne continue de s’attaquer à ces défis, la question demeure : à l’ère de la concurrence mondiale pour les talents, le Canada peut-il se permettre de maintenir des barrières internes qui empêchent les travailleurs de se déplacer là où ils sont le plus nécessaires? La réponse pourrait déterminer si les petites entreprises peuvent survivre et prospérer dans un paysage économique en évolution.

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