Le décor majestueux des Rocheuses canadiennes sert de toile de fond à ce qui s’annonce comme une journée diplomatique cruciale, alors que le Premier ministre Mark Carney accueille les dirigeants mondiaux pour la deuxième journée du Sommet du G7 en Alberta. L’agenda d’aujourd’hui comprend des rencontres bilatérales de haute importance avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, signalant l’engagement renouvelé du Canada à renforcer les alliances internationales en période de bouleversements mondiaux.
“Les discussions d’aujourd’hui porteront sur les défis géopolitiques pressants qui nécessitent des réponses unifiées des plus grandes démocraties du monde,” a déclaré un haut responsable canadien sous couvert d’anonymat. “Le Premier ministre considère ces rencontres comme essentielles pour faire avancer les intérêts stratégiques du Canada tout en abordant les préoccupations mondiales communes.”
La rencontre avec Modi marque un effort diplomatique significatif pour réparer les relations canado-indiennes, qui se sont fortement détériorées l’automne dernier suite aux allégations d’implication du gouvernement indien dans l’assassinat du leader sikh Hardeep Singh Nijjar sur le sol canadien. Bien que les deux dirigeants aient maintenu une relation de travail professionnelle lors des forums internationaux, la rencontre bilatérale d’aujourd’hui représente le premier engagement substantiel depuis l’émergence de ce différend diplomatique.
Selon des sources proches des préparatifs, les discussions commerciales occuperont une place prépondérante, avec un accent particulier sur les minéraux critiques et la coopération énergétique. Le secteur des affaires canadien est impatient d’élargir l’accès au marché de l’économie indienne en pleine croissance, surtout alors que les chaînes d’approvisionnement mondiales continuent de se réaligner.
La deuxième journée du sommet verra également Carney s’entretenir avec le Président Zelenskyy, arrivé tard hier sur le site albertain. Cette rencontre se déroule dans le contexte de la lutte défensive continue de l’Ukraine contre l’agression russe, qui entre maintenant dans sa troisième année.
“L’Ukraine a besoin d’un soutien international soutenu, et le Canada reste déterminé à se tenir aux côtés du peuple ukrainien,” a déclaré Carney aux journalistes hier. Le gouvernement canadien a récemment annoncé une aide supplémentaire de 500 millions de dollars pour l’Ukraine, soulignant son soutien indéfectible malgré l’évolution des paysages politiques dans d’autres nations alliées.
Au-delà de ces rencontres bilatérales de haut niveau, les dirigeants du G7 devraient aborder les préoccupations de sécurité dans l’Indo-Pacifique, en particulier l’influence croissante de la Chine dans la région. Le Premier ministre japonais Fumio Kishida aurait préparé un briefing détaillé sur les défis de sécurité maritime en mer de Chine méridionale, recherchant une action collective du G7 pour contrer ce que Tokyo décrit comme “un comportement de plus en plus affirmé” dans la région.
Les participants européens, dont le Président français Emmanuel Macron et le Chancelier allemand Olaf Scholz, poussent pour un message unifié sur la résilience démocratique et la protection des processus électoraux contre les ingérences étrangères—des enjeux particulièrement pertinents alors que plusieurs nations du G7 font face à des élections dans l’année à venir.
Le sommet albertain représente le premier grand événement diplomatique international de Carney depuis qu’il est devenu Premier ministre, et les analystes observent attentivement sa performance sur la scène mondiale. Son parcours en tant qu’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre a suscité des attentes élevées concernant son leadership dans les discussions de politique économique prévues pour demain.
Des manifestants locaux se sont rassemblés près du périmètre sécurisé, se concentrant principalement sur les questions de politique climatique et de droits autochtones. La sécurité reste stricte dans tout le site, la GRC supervisant ce que les responsables décrivent comme “l’opération de sécurité la plus complète pour un événement diplomatique canadien de mémoire récente.”
Alors que les dirigeants mondiaux naviguent à travers ces discussions complexes aujourd’hui, une question fondamentale émerge: le G7, représentant moins de 10% de la population mondiale mais plus de 40% de sa production économique, peut-il encore façonner efficacement la gouvernance mondiale dans un monde de plus en plus multipolaire?