Dans un développement controversé qui menace d’assombrir les élections provinciales de la Colombie-Britannique, le chef conservateur John Rustad a soulevé de sérieuses préoccupations concernant d’éventuelles irrégularités de vote, ciblant spécifiquement les bulletins de vote par correspondance des bureaux de vote anticipé du week-end dernier.
Les allégations ont émergé mercredi alors qu’Élections C.-B. continue de traiter et de compter les votes de l’élection de samedi, qui montre actuellement le NPD du premier ministre David Eby avec 46 sièges, les Conservateurs de la C.-B. avec 44, et les Verts de la C.-B. avec 2 sièges dans l’assemblée législative de 93 sièges.
“Nous avons reçu de nombreux rapports de scrutateurs concernant des irrégularités dans les bulletins de vote par correspondance,” a déclaré Rustad lors d’une conférence de presse organisée à la hâte à Vancouver. “Cela inclut des bulletins arrivant en lots avec des écritures similaires et des enveloppes dépourvues de documentation de vérification appropriée.”
Élections C.-B. a répondu rapidement à ces allégations, le directeur général des élections Anton Boegman soulignant que des mesures de protection rigoureuses sont en place pour prévenir la fraude. “Chaque bulletin de vote par correspondance fait l’objet d’un processus de vérification rigoureux, comprenant la correspondance des signatures et la confirmation de l’admissibilité des électeurs,” a expliqué Boegman. “Nous prenons l’intégrité électorale très au sérieux.”
La controverse survient alors qu’environ 170 000 bulletins de vote par correspondance et d’absence restent à compter, un processus qui commence vendredi et pourrait potentiellement modifier les positions actuelles. Les analystes politiques notent que dans certaines circonscriptions, particulièrement celles du Lower Mainland et de l’île de Vancouver, les marges sont très serrées, certains candidats étant séparés par moins de 100 voix.
La politologue de l’Université de la Colombie-Britannique, Dre Kathryn Harrison, estime que ces allégations pourraient nuire à la confiance du public. “Les allégations d’irrégularités électorales, particulièrement lorsqu’elles sont faites sans preuve substantielle, peuvent éroder la confiance dans nos institutions démocratiques,” a déclaré Harrison à CO24 News. “C’est particulièrement préoccupant étant donné le climat politique polarisé que nous vivons actuellement.”
Les Conservateurs de la C.-B. n’ont pas encore déposé de plainte formelle auprès d’Élections C.-B., mais indiquent qu’ils rassemblent des preuves et pourraient engager des contestations juridiques selon le décompte final. Entre-temps, le premier ministre Eby a exhorté à la patience, déclarant que “chaque vote admissible mérite d’être compté” et exprimant sa confiance dans les procédures de l’autorité électorale.
Ce différend fait écho à des controverses similaires dans d’autres juridictions, y compris les récentes élections aux États-Unis où les allégations de fraude par vote postal sont devenues une question divisive. Cependant, les autorités électorales canadiennes ont constamment maintenu que nos systèmes de vote demeurent sécuritaires et fiables.
Les responsables d’Élections C.-B. confirment que tout décompte des bulletins est effectué sous la supervision de représentants de chaque parti politique, avec des procédures transparentes conçues pour prévenir la manipulation. “Notre processus comprend plusieurs étapes de vérification et est ouvert à l’examen par toutes les parties impliquées,” a noté Boegman.
Pour les électeurs des circonscriptions disputées comme Coquitlam-Burke Mountain, Richmond-Steveston et North Vancouver-Seymour, où les résultats sont en suspens, ce différend ajoute une autre couche d’incertitude à une période d’attente déjà tendue.
Alors que la Colombie-Britannique navigue dans cette controverse électorale, la question fondamentale demeure : Comment équilibrer les préoccupations légitimes concernant l’intégrité électorale avec la nécessité de maintenir la confiance du public dans nos processus démocratiques? La réponse pourrait bien déterminer non seulement qui formera le prochain gouvernement, mais aussi le niveau de confiance que les citoyens accordent aux futures élections.