Fermeture du Centre de Désintoxication de Williams Lake en raison d’une Crise du Personnel

Olivia Carter
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Dans un coup dur pour les services de lutte contre les dépendances dans l’intérieur de la Colombie-Britannique, le Centre de désintoxication pour la santé mentale et la toxicomanie de Williams Lake a temporairement fermé ses portes, laissant des résidents vulnérables sans soutien essentiel à un moment où les décès par surdose continuent de ravager la province. L’Autorité sanitaire de l’Intérieur a confirmé hier que de graves pénuries de personnel ont forcé l’établissement à suspendre ses activités pour une durée indéterminée.

“Nous avons épuisé toutes les options de recrutement et ne pouvons simplement pas maintenir des niveaux de personnel sécuritaires,” a déclaré Miranda Compton, vice-présidente des opérations cliniques de l’Autorité sanitaire de l’Intérieur. “Cette décision n’a pas été prise à la légère, mais la sécurité des patients doit rester notre priorité.”

L’établissement de six lits, qui a ouvert ses portes en 2019 après des années de mobilisation communautaire, offrait des services de désintoxication sous supervision médicale aux résidents de toute la région de Cariboo-Chilcotin. Sa fermeture représente une autre victime de la crise persistante de personnel de santé en Colombie-Britannique, qui a touché de façon disproportionnée les communautés rurales.

Le maire de Williams Lake, Surinderpal Rathor, a exprimé sa profonde déception, qualifiant la fermeture de “dévastatrice pour les citoyens les plus vulnérables de notre communauté.” Dans une déclaration à CO24 News, Rathor a souligné que le moment ne pourrait être pire : “Avec l’hiver qui approche, nous sommes profondément préoccupés pour ceux qui n’auront maintenant nulle part où se tourner lorsqu’ils cherchent à se rétablir.”

L’Autorité sanitaire de l’Intérieur rapporte que les clients actuels ont été transférés vers des établissements à Kamloops et Prince George—des communautés situées à environ 285 et 240 kilomètres, respectivement. Cette distance crée des obstacles importants pour les personnes en quête de traitement et leurs réseaux de soutien, selon les spécialistes en toxicomanie.

La Dre Natasha Collins, spécialiste en médecine de la toxicomanie à l’Université de la Colombie-Britannique, a indiqué à CO24 que les barrières géographiques réduisent considérablement les taux de réussite des traitements. “Lorsque nous retirons les gens de leurs communautés pour la désintoxication, nous observons des taux d’abandon plus élevés et plus de défis pour maintenir le rétablissement après la sortie,” a expliqué Collins. “C’est particulièrement vrai pour les clients autochtones, qui bénéficient énormément de soins culturellement adaptés au sein de leurs communautés d’origine.”

La fermeture met en lumière la crise plus large de personnel de santé à laquelle font face les communautés rurales canadiennes. Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, les zones rurales comptent environ 30% moins de professionnels de la santé par habitant par rapport aux centres urbains, l’écart se creusant pour les services spécialisés comme la médecine de la toxicomanie.

Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances rapporte que les décès liés aux opioïdes dans les communautés rurales ont augmenté de 41% depuis 2019, rendant l’accès aux services de désintoxication plus crucial que jamais. À Williams Lake spécifiquement, les ambulanciers ont répondu à 113 appels pour surdose en 2022—une augmentation de 28% par rapport à l’année précédente.

Les leaders autochtones locaux ont également exprimé leur inquiétude. Le chef de la Première Nation de Williams Lake, Willie Sellars, a décrit la fermeture comme “une autre défaillance du système qui nuit de manière disproportionnée aux peuples autochtones.” Environ 40% des clients du centre de désintoxication s’identifiaient comme autochtones, selon les registres de l’établissement.

L’Autorité sanitaire de l’Intérieur s’est engagée à rouvrir l’établissement “dès que les niveaux de personnel le permettront,” mais n’a pas fourni de calendrier. L’autorité sanitaire explore diverses stratégies de recrutement, notamment des primes à la signature plus importantes et une aide au logement pour le personnel potentiel.

Entre-temps, les organismes communautaires s’efforcent de combler le vide. La Société d’amitié de Cariboo a élargi ses services de sensibilisation à la réduction des méfaits, tandis que la Division de médecine familiale de Williams Lake coordonne avec les médecins locaux pour fournir un soutien limité à la désintoxication en consultation externe.

Alors que l’hiver approche et que la crise des opioïdes se poursuit sans relâche à travers le Canada, une question demeure au premier plan des préoccupations de cette communauté : dans un système de santé déjà poussé à ses limites, que faudra-t-il pour prioriser les services spécialisés dont ont besoin les personnes aux prises avec la toxicomanie dans les communautés rurales?

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