La technologie canadienne de la construction relève le défi de la pénurie de main-d’œuvre

Sarah Patel
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Le chantier de construction détrempé par la pluie au centre-ville de Vancouver raconte une histoire familière dans tout le secteur de la construction canadien. Moins de casques de sécurité en vue, plus de tablettes numériques et une dépendance croissante à l’automatisation. Selon une nouvelle enquête révélatrice de KPMG publiée mardi, près de 80 % des entreprises de construction canadiennes accélèrent leurs investissements technologiques pour contrer un écart critique de main-d’œuvre qui continue d’entraver la croissance de l’industrie.

“Nous assistons à un changement fondamental dans la façon de construire,” explique Mahesh Krishnan, leader national de l’industrie du bâtiment, de la construction et de l’immobilier chez KPMG. “L’époque où l’on se contentait d’ajouter plus de personnel sur un projet est révolue. Les entreprises déploient stratégiquement des solutions technologiques qui leur permettent de faire plus avec moins de personnes.”

L’enquête nationale auprès de 131 dirigeants de la construction brosse un tableau saisissant d’une industrie à la croisée des chemins. Un impressionnant 78 % déclarent augmenter leurs investissements technologiques spécifiquement pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre, tandis que 72 % reconnaissent qu’ils manquent actuellement de personnel adéquat pour répondre aux exigences des projets. Ce pivot technologique représente à la fois une nécessité et une opportunité dans un secteur traditionnellement résistant à la transformation numérique.

Sur le dernier projet de condominium de Westbrook Development à Toronto, les preuves sont indéniables. Des drones bourdonnent au-dessus du site pour capturer des données quotidiennes sur l’avancement, les travailleurs consultent des écrans de réalité augmentée pour les spécifications d’installation, et les gestionnaires de projet suivent les livraisons de matériaux via des plateformes logicielles intégrées.

“Il y a cinq ans, nous aurions eu 40 personnes de plus sur ce site,” note la superviseure Jasmine Chen. “Aujourd’hui, nous complétons les phases plus rapidement avec une équipe réduite parce que la technologie gère ce qui nécessitait autrefois plusieurs spécialistes.”

L’enquête révèle que les entreprises de construction privilégient trois domaines technologiques clés : les logiciels de gestion de projet (82 %), la modélisation des informations du bâtiment (76 %) et les technologies de préfabrication (68 %). Ces investissements permettent aux entreprises de rationaliser les flux de travail, de réduire les erreurs et de compléter des projets avec des équipes plus petites.

Cette évolution technologique ne concerne pas uniquement l’efficacité. Avec le Canada ayant besoin d’environ 304 000 nouveaux travailleurs de la construction d’ici 2030 selon BuildForce Canada, et les départs à la retraite dépassant les nouveaux arrivants, l’industrie fait face à une menace existentielle sans intervention.

“Nous voyons les entreprises de construction réaliser que la technologie n’est plus simplement un luxe,” dit Krishnan. “C’est une question de survie. Les entreprises qui résistent à la transformation numérique ne seront tout simplement plus compétitives dans trois à cinq ans.”

Les implications financières sont substantielles. Le rapport KPMG indique que 64 % des entreprises de construction ont augmenté leurs budgets technologiques de plus de 20 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Le marché canadien de la technologie de construction dépasse maintenant 3,8 milliards de dollars annuellement, croissant d’environ 14 % par an.

Cependant, des défis demeurent. L’enquête souligne que 58 % des entreprises luttent avec l’implémentation technologique, citant des difficultés d’intégration avec les systèmes existants et la résistance des travailleurs expérimentés. De plus, 49 % signalent des difficultés à trouver du personnel possédant à la fois des connaissances en construction et une littératie technologique.

“L’écart de compétences évolue,” explique Krishnan. “Nous avons besoin de personnes qui comprennent à la fois la science du bâtiment et les systèmes numériques. Les établissements d’enseignement s’efforcent de développer des programmes qui produisent cet ensemble de compétences hybrides.”

L’adoption technologique ne se limite pas aux grands entrepreneurs nationaux. Les entreprises régionales de taille moyenne affichent le taux de croissance le plus élevé en matière de dépenses technologiques, augmentant leurs budgets de 24 % en moyenne par an. Ces entreprises se concentrent généralement sur des outils d’automatisation qui offrent des gains d’efficacité immédiats comme le suivi des équipements, les logiciels avancés de planification et les systèmes de documentation numérique.

Pour une industrie qui a historiquement accusé un retard dans la croissance de la productivité par rapport à la fabrication et d’autres secteurs, la transformation actuelle représente un moment potentiellement décisif. L’enquête de KPMG suggère que les entreprises de construction qui adoptent la technologie rapportent des améliorations de productivité entre 14 et 23 % dans les deux ans suivant la mise en œuvre.

Alors que le Canada fait face à une pression croissante pour résoudre les pénuries de logements et le vieillissement des infrastructures, la révolution technologique de l’industrie de la construction ne pourrait pas arriver à un moment plus critique. La question n’est plus de savoir si la technologie transformera la construction, mais plutôt quelles entreprises réussiront à naviguer dans la transition numérique – et lesquelles seront laissées dans la poussière de béton.

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