Un homme de Surrey acquitté grâce à la défense d’intoxication par champignons hallucinogènes au Canada

Olivia Carter
5 Min Read
Disclosure: This website may contain affiliate links, which means I may earn a commission if you click on the link and make a purchase. I only recommend products or services that I personally use and believe will add value to my readers. Your support is appreciated!

Dans une décision juridique historique qui a provoqué des remous dans le système judiciaire canadien, un homme de Surrey a été acquitté d’accusations d’agression sexuelle après avoir réussi à prouver qu’il était dans un état d’intoxication extrême après avoir consommé des champignons magiques. Ce jugement controversé a déclenché un débat intense parmi les experts juridiques, les défenseurs des victimes et le public sur les limites de la responsabilité criminelle lorsque des substances sont impliquées.

L’accusé, dont le nom ne peut être divulgué en raison des restrictions de publication, aurait fait irruption dans une résidence de Surrey en 2021 et agressé sexuellement une femme qu’il n’avait jamais rencontrée auparavant. Pendant le procès, la cour a appris qu’avant l’incident, il avait consommé une quantité importante de champignons à psilocybine lors d’une fête—une substance hallucinogène connue pour altérer significativement la perception et la cognition.

“Cette affaire représente une application rare mais pas sans précédent de la défense d’intoxication extrême,” a déclaré l’avocate de la défense Melissa Horvath, qui n’était pas impliquée dans l’affaire. “La décision de la Cour suprême du Canada en 2022 dans l’affaire R. c. Brown a créé le cadre qui a rendu ce résultat possible.”

La cour a accepté le témoignage d’experts selon lequel l’accusé avait subi ce qui est médicalement appelé une “intoxication pathologique“—un état où l’individu n’a aucun contrôle sur ses actions et est incapable de former une intention criminelle. Des experts médicaux ont témoigné que les champignons avaient provoqué une psychose temporaire pendant laquelle l’accusé n’avait aucune conscience de ses actes.

Les procureurs de la Couronne ont vigoureusement plaidé contre cette défense, soulignant ce qu’ils ont décrit comme des comportements sélectifs suggérant un certain niveau de conscience. Toutefois, le juge William Clarke a finalement déterminé que les preuves appuyaient l’affirmation selon laquelle l’accusé était dans un état où il ne pouvait pas former l’intention mentale nécessaire pour une condamnation criminelle.

Cette décision fait suite à l’arrêt de la Cour suprême du Canada de 2022 qui a invalidé un article du Code criminel qui empêchait l’utilisation de l’intoxication extrême comme moyen de défense dans certains crimes violents. La haute cour a statué que cette interdiction violait la Charte des droits et libertés en criminalisant potentiellement des personnes qui n’agissaient pas volontairement.

L’affaire a suscité de nouveaux appels à une réforme législative. Les groupes de défense des droits des victimes ont exprimé une profonde inquiétude quant au message envoyé aux survivants d’agressions sexuelles. Sarah Mitchell de l’Association canadienne de soutien aux victimes a déclaré : “Bien que nous respections la décision de la cour basée sur la loi actuelle, cela crée un précédent troublant qui privilégie potentiellement l’intoxication des auteurs par rapport au traumatisme des victimes.”

Les experts juridiques notent que les défenses d’intoxication extrême qui réussissent demeurent extrêmement rares dans les tribunaux canadiens, nécessitant des preuves scientifiques substantielles et des témoignages d’experts pour être établies. “Ce n’est pas une carte ‘sortez de prison gratuitement’ pour quiconque commet des crimes sous l’effet de l’intoxication,” a expliqué Dr. Julian Roberts, psychiatre légiste. “Le seuil est extraordinairement élevé, exigeant la preuve que la personne était dans un état semblable à l’automatisme—essentiellement agissant sans contrôle conscient.”

Le gouvernement fédéral a indiqué qu’il examinait l’affaire dans le cadre des réflexions en cours sur d’éventuelles modifications au Code criminel qui traiteraient de la défense d’intoxication extrême tout en respectant les droits garantis par la Charte.

Alors que la société canadienne est aux prises avec cette intersection complexe entre justice pénale, consommation de substances et droits des victimes, la question demeure : comment équilibrer les droits individuels et la sécurité publique lorsque des substances altèrent fondamentalement l’état mental d’une personne? Les réponses façonneront probablement le droit canadien pour les décennies à venir.

Partager cet article
Laisser un commentaire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *