Pénurie à l’Hôpital psychiatrique médico-légal de la Colombie-Britannique provoque une demande urgente

Olivia Carter
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La pénurie critique de lits psychiatriques médico-légaux en Colombie-Britannique a atteint des niveaux alarmants, les défenseurs de la santé mentale et les experts juridiques prévenant d’un système au bord de la rupture. Les patients jugés inaptes à subir un procès ou déclarés non criminellement responsables en raison de troubles mentaux font face à des temps d’attente sans précédent, demeurant parfois en cellule plutôt que de recevoir les soins spécialisés dont ils ont urgemment besoin.

“Nous sommes témoins d’une crise humanitaire qui se déroule au sein de notre système judiciaire,” affirme Dr. Eleanor Walsh, directrice clinique à la Coalition pour la santé mentale de Vancouver. “Des personnes souffrant d’épisodes psychiatriques graves sont entreposées dans des établissements correctionnels qui manquent de l’environnement thérapeutique et des traitements spécialisés dont ces personnes vulnérables ont besoin.”

La province ne dispose actuellement que d’un seul hôpital psychiatrique médico-légal dédié à Coquitlam, qui fonctionne au-delà de sa capacité depuis des années. Selon des documents internes obtenus grâce à des demandes d’accès à l’information, cet établissement de 190 lits maintient un taux d’occupation dépassant 97% depuis 2019, avec un débordement de patients régulièrement détourné vers des hôpitaux régionaux déjà sous pression.

Les juges de la cour provinciale ont commencé à exprimer leur frustration depuis le banc concernant le manque de lits disponibles. Le mois dernier, la juge Margaret Wilson a publiquement critiqué le système après qu’un défendant atteint de schizophrénie ait passé 67 jours en détention préventive malgré une ordonnance du tribunal pour une évaluation psychiatrique, qualifiant cela “d’échec profond de notre infrastructure de santé mentale.”

L’Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique a documenté une augmentation de 38% des cas où des personnes souffrant de maladies mentales graves sont détenues dans des prisons plutôt que dans des établissements de soins au cours des trois dernières années. Leur récent rapport souligne que ces retards violent non seulement les droits constitutionnels, mais aggravent souvent les conditions psychiatriques, créant un cycle destructeur de plus en plus difficile à briser.

Le ministre de la Santé Adrian Dix a reconnu ces défis lors d’une conférence de presse la semaine dernière, déclarant : “Nous reconnaissons le besoin pressant d’élargir les services psychiatriques médico-légaux et développons activement un plan complet pour remédier à ces lacunes.” Toutefois, les échéanciers concrets et les engagements financiers restent indéfinis.

L’avocat de la défense James Chen, spécialisé dans les affaires impliquant des problèmes de santé mentale, décrit la situation actuelle comme intenable. “Chaque semaine, je rencontre des clients qui se détériorent en cellule alors qu’ils devraient recevoir des soins. Le système abandonne ceux qui sont les plus vulnérables et les moins capables de défendre leurs droits.”

Les professionnels médicaux pointent plusieurs facteurs alimentant cette crise de pénurie de lits, notamment la complexité croissante des cas, les défis de dotation en personnel, et l’insuffisance des soutiens communautaires qui pourraient prévenir les hospitalisations. Dr. Raymond Chow, psychiatre médico-légal et consultant auprès de l’autorité sanitaire provinciale, souligne que “la psychiatrie médico-légale moderne nécessite un continuum d’options de soins—des unités hospitalières à haute sécurité aux installations de transition et des équipes de traitement communautaires robustes.”

Les groupes de défense autochtones ont soulevé des préoccupations supplémentaires concernant les barrières culturelles auxquelles font face les clients des Premières Nations dans le système médico-légal. “Notre peuple est surreprésenté dans ces statistiques, tout en faisant face à des obstacles importants pour accéder à des services de santé mentale culturellement appropriés,” note Samantha Williams du Conseil de santé des Premières Nations.

Plusieurs familles de patients pris dans le système ont commencé à s’exprimer. Elizabeth Donovan, dont le fils attend depuis neuf semaines son transfert à l’hôpital médico-légal, décrit cette épreuve comme “regarder quelqu’un qu’on aime souffrir inutilement parce que l’infrastructure n’est simplement pas là pour les aider.”

Le gouvernement provincial s’est engagé à explorer plusieurs solutions potentielles, notamment l’agrandissement de l’établissement existant à Coquitlam, le développement d’unités spécialisées régionales, et le renforcement des programmes de déjudiciarisation qui pourraient réduire la pression sur le système. Les défenseurs de la santé mentale restent cependant sceptiques quant au calendrier de mise en œuvre.

Alors que la pression monte de toutes parts, la question fondamentale demeure : la Colombie-Britannique peut-elle surmonter des décennies de sous-investissement dans les services de santé mentale médico-légaux assez rapidement pour prévenir d’autres préjudices à ceux pris entre justice pénale et soins psychiatriques? Pour des centaines de Britanno-Colombiens vulnérables et leurs familles, la réponse ne peut venir assez tôt.

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