Programme de revenu de base du Canada : Ce que les Canadiens doivent savoir

Olivia Carter
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Le concept d’un revenu de base universel est passé des discussions théoriques aux considérations politiques sérieuses à travers le Canada. Alors que les programmes pilotes provinciaux se terminent et que l’intérêt fédéral grandit, les Canadiens assistent peut-être aux premières étapes d’un changement fondamental dans l’approche du pays en matière d’aide sociale et de sécurité économique.

“Nous sommes à un moment crucial où le revenu de base n’est plus simplement un exercice académique,” affirme Dr. Evelyn Forget, économiste et professeure à l’Université du Manitoba qui a étudié en profondeur les modèles de revenu de base. “La conversation a évolué du ‘si’ au ‘comment’ nous pourrions mettre en œuvre un tel programme à l’échelle nationale.”

Des données récentes de Statistique Canada révèlent une tendance préoccupante : malgré la stabilité économique relative du Canada, l’inégalité des revenus s’est accentuée au cours de la dernière décennie, les 20% des personnes aux revenus les plus élevés réclamant maintenant plus de 49% du revenu total. Cette disparité croissante a amplifié les appels à des solutions innovantes qui abordent à la fois la réduction de la pauvreté et la stabilité économique.

Plusieurs provinces canadiennes se sont déjà aventurées sur le terrain du revenu de base. Le programme pilote de l’Ontario en 2017-2018, bien que prématurément interrompu, a montré des résultats préliminaires prometteurs en matière de santé et de stabilité d’emploi parmi les participants. Pendant ce temps, le groupe d’experts de la Colombie-Britannique a recommandé une approche ciblée se concentrant sur des populations vulnérables spécifiques plutôt qu’un modèle universel.

Les considérations financières demeurent un point central de discorde. Le directeur parlementaire du budget estime qu’un programme de revenu de base à l’échelle nationale pourrait coûter entre 43 milliards et 76 milliards de dollars par an, selon le modèle. Cependant, les partisans soutiennent que ce chiffre ne tient pas compte des économies potentielles liées à la réduction des coûts de santé, à la diminution des taux de criminalité et à l’augmentation de l’activité économique qui accompagnent généralement les mesures de réduction de la pauvreté.

Les critiques provenant des groupes de réflexion conservateurs et des groupes de politique fiscale maintiennent que ces programmes pourraient diminuer la participation au marché du travail et créer des dépenses publiques insoutenables. “Nous devons soigneusement peser le soulagement à court terme par rapport à la responsabilité fiscale à long terme,” note Daniel Mitchell, chercheur principal à l’Institut Fraser, qui a exprimé son scepticisme quant à la durabilité des modèles de revenu de base.

L’opinion publique semble de plus en plus réceptive au concept. Un récent sondage Angus Reid indique que 62% des Canadiens soutiennent maintenant une forme de programme de revenu de base, contre 47% en 2018. Ce changement reflète les préoccupations croissantes concernant le déplacement d’emplois par l’automatisation et l’insécurité économique mises en évidence pendant la pandémie de COVID-19.

Le gouvernement libéral fédéral a signalé son intérêt à explorer les options de revenu de base dans le cadre de sa stratégie de relance post-pandémique. La ministre des Finances Chrystia Freeland a récemment reconnu que “des approches innovantes en matière de sécurité économique méritent une considération sérieuse dans notre processus d’élaboration des politiques,” bien qu’elle se soit gardée de prendre des engagements spécifiques.

Le débat sur le revenu de base au Canada croise des discussions plus larges sur l’avenir du travail, les perturbations technologiques et les filets de sécurité sociale. Bien que la Prestation canadienne d’urgence (PCU) durant la pandémie n’ait pas été conçue comme un programme de revenu de base, elle a involontairement fourni une démonstration à grande échelle des mécanismes de transfert direct d’argent que de nombreux défenseurs du revenu de base ont désignés comme preuve de faisabilité.

Alors que le Canada continue d’évaluer les modèles potentiels de revenu de base, des questions clés demeurent : Un tel programme devrait-il être universel ou ciblé? Comment interagirait-il avec les programmes sociaux existants? Et peut-être plus crucialement, comment pourrait-il remodeler la relation de la société canadienne avec le travail, la productivité et la participation économique dans les décennies à venir?

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