Le projet de loi sur la sécurité des frontières libéral au Canada en 2025 suscite des critiques concernant des craintes liées à la vie privée

Olivia Carter
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Lors d’une séance parlementaire houleuse hier, la nouvelle législation du gouvernement libéral sur la sécurité frontalière a suscité une vive opposition de la part des organisations de défense des libertés civiles et des partis d’opposition qui avertissent que ces mesures pourraient fondamentalement modifier les droits à la vie privée des Canadiens. La Loi sur l’amélioration de la sécurité frontalière, dissimulée dans un imposant projet de loi omnibus de 450 pages, accorderait aux agents frontaliers un accès sans précédent aux appareils numériques des voyageurs, sans mandat ni soupçon raisonnable.

“Nous assistons potentiellement à l’expansion la plus significative des pouvoirs de surveillance frontalière de l’histoire canadienne,” a déclaré Maya Richardson, directrice générale de l’Association canadienne des libertés civiles. “Le gouvernement tente de normaliser des fouilles intrusives qui nécessiteraient une supervision judiciaire partout ailleurs au Canada.”

La législation, officiellement présentée par la ministre de la Sécurité publique Anita Grewal, autoriserait les agents de l’Agence des services frontaliers du Canada à fouiller les téléphones, ordinateurs portables et autres appareils numériques de tout voyageur—y compris les citoyens canadiens—et à copier leur contenu sans nécessiter de soupçon spécifique d’acte répréhensible. La loi actuelle exige que les agents aient des motifs raisonnables avant d’effectuer de telles fouilles.

Lorsqu’interrogé sur les préoccupations relatives à la vie privée pendant la période des questions, le premier ministre David Chen a défendu ces mesures comme essentielles pour la sécurité nationale. “La nature évolutive des menaces transfrontalières nécessite des outils modernes. Cette législation établit un équilibre approprié entre sécurité et vie privée,” a affirmé Chen, bien qu’il ait évité d’aborder les critiques spécifiques concernant les exigences de mandat.

Les critiques de l’opposition n’étaient pas convaincus. Le porte-parole conservateur en matière de sécurité publique, James Wilson, a qualifié le projet de loi de “cauchemar pour la vie privée déguisé en politique de sécurité,” tandis que la chef du NPD, Samantha Taylor, a accusé le gouvernement de “dissimuler des changements fondamentaux aux droits dans un projet de loi omnibus pour éviter un examen approprié.”

La législation omnibus comprend également des dispositions visant à étendre la collecte biométrique aux points d’entrée et à prolonger les périodes de conservation des données des voyageurs de 15 à 25 ans. Le Commissaire à la protection de la vie privée du Canada a déjà exprimé des “préoccupations importantes” quant à la compatibilité de la proposition avec les cadres de protection de la vie privée existants.

Les experts juridiques notent que les fouilles d’appareils numériques représentent un domaine particulièrement sensible du droit à la vie privée. “Votre téléphone ou ordinateur portable contient plus d’informations personnelles que toute votre maison il y a une génération,” a expliqué Dr. Thomas Chen, professeur de droit des technologies à l’Université de Toronto. “Les tribunaux ont constamment exigé des normes plus élevées pour les fouilles numériques dans les enquêtes criminelles, mais cette législation crée une exception frontalière à ces protections.”

L’Association du Barreau canadien a exhorté le Parlement à séparer les dispositions de sécurité frontalière du projet de loi omnibus pour permettre un examen approprié. “Les questions de droits fondamentaux méritent une législation autonome et un débat approfondi,” a déclaré la présidente de l’ABC, Elizabeth Wong, dans un communiqué publié mardi.

Les parties prenantes de l’industrie ont exprimé des réactions mitigées. La Chambre de commerce du Canada soutient les mesures de sécurité renforcées mais a mis en garde contre la création de frictions frontalières qui pourraient entraver le commerce et le tourisme. Pendant ce temps, les organisations de défense des droits numériques ont lancé une campagne coordonnée exhortant les Canadiens à contacter leurs représentants.

Le gouvernement vise à adopter la législation avant que le Parlement ne se lève pour les vacances d’été le mois prochain. Dans une situation de gouvernement minoritaire, les libéraux auront besoin du soutien d’au moins un parti d’opposition pour faire adopter le projet de loi.

Alors que cette législation progresse au Parlement dans les semaines à venir, une question fondamentale demeure pour la société canadienne : combien de vie privée sommes-nous prêts à sacrifier à nos frontières au nom de la sécurité, et qui devrait prendre cette décision—les agents frontaliers ou les juges?

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