Dans une escalade significative des tensions régionales, les forces israéliennes auraient frappé les portes de la tristement célèbre prison d’Evin à Téhéran tôt jeudi matin, selon plusieurs sources familières avec l’opération. Cette frappe de précision marque la première attaque israélienne directe contre une installation gouvernementale iranienne dans la capitale, provoquant des ondes de choc dans les canaux diplomatiques du monde entier.
Des témoins ont décrit avoir entendu “au moins trois fortes explosions” vers 2h30 du matin, heure locale, suivies de sirènes et de véhicules d’urgence se précipitant sur les lieux. Les médias d’État iraniens ont d’abord qualifié l’incident de “violation de sécurité” avant de reconnaître l’attaque plusieurs heures plus tard.
“Cette opération ciblée démontre les capacités de renseignement d’Israël et sa portée opérationnelle au cœur du territoire iranien,” a déclaré Dr. Michael Hoffman, chercheur principal à l’Institut d’études stratégiques du Moyen-Orient. “Le choix de la prison d’Evin comme cible revêt une forte signification symbolique étant donné son histoire d’incarcération de prisonniers politiques et de ressortissants étrangers.”
La prison d’Evin est depuis longtemps condamnée par les organisations de droits de l’homme pour des allégations de torture et de mauvais traitements infligés aux détenus, y compris des binationaux de pays occidentaux. L’établissement détient actuellement plusieurs citoyens américains et européens que l’Iran a arrêtés pour diverses accusations contestées par leurs pays d’origine.
L’armée israélienne n’a pas officiellement revendiqué la responsabilité de la frappe, maintenant sa politique standard d’ambiguïté concernant les opérations en Iran. Cependant, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a fait des remarques cryptiques lors d’une conférence sur la sécurité quelques heures avant l’attaque, déclarant que “ceux qui menacent les citoyens israéliens ne trouveront aucun sanctuaire, quelle que soit la distance ou les barrières.”
Les responsables iraniens ont promis une réponse “proportionnelle et décisive”. Le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a qualifié l’attaque de “violation flagrante de souveraineté” et a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les analystes régionaux suggèrent que le timing de cette frappe pourrait être lié à des renseignements indiquant que l’Iran se préparait à transférer des matériaux sensibles ou des détenus de grande valeur par l’intermédiaire de cette installation. D’autres estiment qu’elle signale la détermination d’Israël à élargir sa stratégie de ciblage au-delà des installations militaires et nucléaires pour inclure des infrastructures gouvernementales plus larges.
“Cela représente un changement tactique important,” a noté l’ancienne officière du renseignement canadien Sarah Reynolds. “Les opérations israéliennes précédentes en Iran se concentraient presque exclusivement sur les installations nucléaires ou les actifs militaires. Cibler une prison introduit une nouvelle dimension à cette guerre de l’ombre.”
La frappe survient dans un contexte de tensions accrues après des mois de conflit indirect entre Israël et l’Iran par l’intermédiaire de leurs mandataires régionaux. La semaine dernière encore, les rebelles houthis soutenus par l’Iran ont lancé plusieurs missiles en direction de Tel Aviv, dont la plupart ont été interceptés par le système de défense Dôme de Fer d’Israël.
La réaction internationale a été prudente, la plupart des gouvernements occidentaux appelant à la retenue tout en reconnaissant les préoccupations sécuritaires d’Israël. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exhorté “toutes les parties à éviter les actions qui pourraient déstabiliser davantage une situation déjà volatile,” sans condamner directement aucun des deux camps.
Alors que les équipes d’urgence continuent d’évaluer les dommages au complexe pénitentiaire, des questions demeurent concernant d’éventuelles victimes et si des prisonniers ont tenté de s’échapper pendant le chaos. Les autorités iraniennes ont mis en œuvre des mesures de sécurité renforcées dans tout Téhéran, avec du personnel militaire supplémentaire déployé dans les installations gouvernementales clés.
Ce qui reste incertain, c’est si cette frappe audacieuse représente une démonstration ponctuelle de capacité ou le début d’une nouvelle phase dans l’approche israélienne pour contenir l’influence iranienne. Cette opération ciblée dissuadera-t-elle l’agression iranienne ou ne fera-t-elle qu’accélérer le cycle de représailles qui a défini ce conflit régional de longue date?