Face aux défis croissants en matière de soins de santé qui ont laissé de nombreux résidents de l’Okanagan en difficulté pour accéder aux services médicaux de base, trois députés de la région de Kelowna prennent l’initiative de donner une voix aux membres de la communauté. Renee Merrifield, Norm Letnick et Ben Stewart ont annoncé une assemblée publique sur la crise des soins de santé, prévue pour le 28 novembre au Rutland Centennial Hall, créant une rare occasion de dialogue direct entre les citoyens et leurs représentants élus.
“Nous constatons une pression sans précédent sur notre système de santé dans tout l’Okanagan,” explique Renee Merrifield, députée de Kelowna-Mission. “Des longues attentes aux urgences aux près de 100 000 résidents sans accès à un médecin de famille, la situation exige une attention immédiate et des solutions concrètes.”
L’assemblée publique, qui se déroulera de 18h30 à 20h30, survient à un moment critique pour les soins de santé en Colombie-Britannique. Les données récentes du ministère de la Santé indiquent que les temps d’attente aux urgences de l’Hôpital général de Kelowna ont augmenté de 37 % au cours des deux dernières années, tandis que les retards chirurgicaux continuent de s’accumuler malgré les promesses d’amélioration.
Le format permettra aux résidents d’exprimer leurs préoccupations directement à leurs députés tout en écoutant les solutions législatives proposées. Des professionnels de la santé, notamment des médecins, des infirmières et des administrateurs d’hôpitaux, ont été invités à apporter leurs perspectives de première ligne à la discussion.
Norm Letnick, représentant Kelowna-Lake Country, souligne l’importance de l’implication communautaire : “Il ne s’agit pas simplement de politiciens qui parlent aux gens. Nous devons entendre directement ceux qui sont touchés—patients, travailleurs de la santé et familles—pour développer des approches efficaces qui répondent aux besoins réels de notre communauté.”
La crise s’étend au-delà des murs de l’hôpital. L’accès aux soins primaires s’est considérablement détérioré, l’Okanagan connaissant l’un des taux les plus élevés de résidents sans médecin de famille dans la province. Cette lacune dans les soins préventifs a créé une pression en aval sur les services d’urgence et contribué à des résultats de santé plus médiocres, particulièrement pour les aînés et ceux souffrant de maladies chroniques.
Les analystes financiers notent que les dépenses de santé en C.-B. ont augmenté de 11 % depuis 2020, pourtant les indicateurs de performance clés continuent de baisser, soulevant des questions sur l’allocation des ressources et l’efficacité du système.
Ben Stewart, député de Kelowna West, remarque que “ce n’est pas simplement une question de financement supplémentaire—il s’agit d’approches plus intelligentes pour la prestation des soins de santé. Nous devons examiner des modèles innovants qui ont fonctionné ailleurs et les adapter pour répondre à nos besoins locaux.”
L’assemblée publique abordera également la pénurie critique de travailleurs de la santé affectant la région. Les défis de recrutement et de rétention ont laissé les établissements chroniquement en sous-effectif, avec des taux de postes vacants en soins infirmiers avoisinant les 19 % dans certains établissements de l’Okanagan.
Pour Marion Thorne, résidente de Kelowna qui a récemment passé 11 heures dans une salle d’attente des urgences avec sa mère âgée, l’assemblée publique représente une chance de responsabilisation. “Les politiciens doivent voir le coût humain de ces défaillances du système. Ce ne sont pas que des statistiques—ce sont nos vies et nos proches.”
Les députés ont indiqué qu’ils compileront les commentaires de la session dans un rapport formel qui sera présenté au ministère de la Santé. Ils se sont également engagés à donner suite avec des actions concrètes dans les 60 jours suivant l’assemblée publique.
Alors que les communautés à travers le Canada sont aux prises avec des défis similaires en matière de soins de santé, l’assemblée publique de l’Okanagan pourrait servir de modèle pour l’engagement citoyen sur cette question cruciale. La question demeure : cette approche populaire peut-elle générer la volonté politique nécessaire pour mettre en œuvre une réforme significative dans un système qui a résisté à des changements substantiels depuis des décennies?