Dans une victoire importante pour les droits du travail à l’aéroport international de Vancouver, les employés de la restauration aérienne ont massivement ratifié un nouveau contrat qui offre des augmentations salariales substantielles et de meilleures conditions de travail. L’accord, approuvé par 99% des membres votants, marque l’aboutissement de plusieurs mois de négociations tendues et reflète le pouvoir de négociation croissant des travailleurs dans l’industrie aéronautique canadienne post-pandémique.
Près de 400 employés de Gate Gourmet, qui préparent les repas en vol pour les grandes compagnies aériennes comme Air Canada, British Airways et Cathay Pacific, verront leur salaire augmenter de 14% sur la durée du contrat de quatre ans. L’entente comprend également des avantages sociaux améliorés, des droits de vacances accrus et une meilleure structure de primes pour les quarts de travail.
“Ce contrat reconnaît le rôle essentiel que ces travailleurs jouent dans l’écosystème de l’industrie aérienne,” a déclaré Thom Kirkham, président d’Unifor Section locale 2002, qui représente les employés. “Après avoir enduré des mises à pied liées à la pandémie et être revenus dans un milieu de travail radicalement transformé, nos membres ont tenu bon pour une rémunération équitable et le respect.”
Le nouvel accord aborde plusieurs points problématiques identifiés par les travailleurs pendant les négociations. Au-delà des augmentations salariales, le contrat inclut des dispositions pour améliorer les pratiques d’établissement des horaires, élargir les droits d’ancienneté et augmenter les contributions de l’employeur au régime collectif de REER.
Les analystes de l’industrie notent que ce règlement reflète des changements plus larges dans le paysage du travail canadien, où les pénuries de main-d’œuvre et les pressions inflationnistes ont renforcé les positions de négociation dans de nombreux secteurs. L’industrie de l’aviation, qui a connu d’importantes perturbations pendant la COVID-19, a été particulièrement touchée par cette dynamique.
“Les entreprises reconnaissent que la rétention du personnel est essentielle à la stabilité opérationnelle,” a expliqué Dr. Maryam Chen, économiste du travail à l’Université de la Colombie-Britannique. “Les coûts de formation des nouveaux employés dépassent souvent les investissements nécessaires pour rémunérer correctement le personnel existant, surtout dans des rôles spécialisés comme la restauration aérienne.”
Gate Gourmet, qui opère dans plus de 60 pays à travers le monde, a fait face à des défis similaires en matière de main-d’œuvre dans l’ensemble de ses opérations mondiales. L’entreprise a reconnu que l’accord offre une stabilité pour ses opérations à YVR tout en assurant un service de qualité continue à ses partenaires aériens.
Pour des travailleurs comme Jaspreet Singh, un vétéran de 12 ans chez l’entreprise, le nouveau contrat représente une reconnaissance attendue depuis longtemps. “Nous préparons des milliers de repas quotidiennement sous des délais serrés et des protocoles de sécurité stricts. Pendant la pandémie, beaucoup d’entre nous s’inquiétaient pour notre avenir. Cet accord nous donne une certaine sécurité et reconnaît nos contributions.”
La ratification du contrat intervient alors que l’aéroport international de Vancouver poursuit sa reprise post-pandémique, avec des volumes de passagers qui approchent les niveaux d’avant 2020. Les responsables de l’aéroport ont souligné l’importance de tous les travailleurs aéroportuaires – du personnel de sécurité aux employés de la restauration – dans le maintien de la réputation d’excellence du service à la clientèle de YVR.
Alors que les aéroports et les compagnies aériennes font face à des défis opérationnels continus, des pénuries de personnel aux coûts croissants, la question demeure : cet accord établira-t-il un précédent pour des règlements similaires dans le secteur de l’aviation canadienne, ou s’agit-il d’une victoire isolée dans une industrie qui cherche encore une assise stable?