L’ambiance à Montréal est différente le jour du repêchage. Dans une ville où le hockey n’est pas seulement un sport mais une religion, le repêchage annuel de la LNH représente plus que l’ajout de nouveaux joueurs—c’est une question d’espoir, de renouveau et d’avenir pour une franchise historique. Alors que les Canadiens se préparent pour le repêchage 2025 de la LNH, l’ère Hughes-Gorton continue de se déployer avec une approche méthodique qui a progressivement redéfini l’identité de l’organisation.
Lorsque Jeff Gorton et Kent Hughes ont pris les rênes des opérations hockey fin 2021, ils ont hérité d’une équipe à la dérive—une franchise coincée entre la compétition et la reconstruction. Leur vision était claire dès le départ : bâtir par le repêchage, mettre l’accent sur le talent et le QI hockey, et créer un modèle durable pour un succès à long terme. Trois ans et demi après leur arrivée, ce plan commence à se concrétiser.
“Nous ne repêchons pas seulement des joueurs, nous repêchons des personnes,” a remarqué Hughes lors de la conférence de presse après le repêchage de l’an dernier. “Le caractère, l’éthique de travail et le sens du hockey sont non négociables pour nous.” Cette philosophie a guidé les Canadiens lors des récents repêchages, où ils ont constamment privilégié les talents à haut potentiel plutôt que les solutions immédiates.
Le repêchage 2025 représente un autre moment crucial pour l’organisation. Avec plusieurs choix dans les trois premiers tours, y compris leur propre choix de premier tour projeté dans le top 12, les Canadiens ont les munitions nécessaires pour continuer d’ajouter des pièces importantes à leur bassin d’espoirs. Des sources proches de l’équipe suggèrent qu’ils ciblent des besoins positionnels tout en maintenant leur approche du “meilleur joueur disponible”.
La défense reste une priorité. Malgré la sélection de plusieurs défenseurs prometteurs ces dernières années, les Canadiens continuent de rechercher des arrières mobiles, capables de transporter la rondelle et de diriger l’avantage numérique—une faiblesse chronique dans l’organisation. La LNH moderne exige des défenseurs qui peuvent rapidement amorcer la transition et contribuer offensivement, un aspect que l’équipe de recrutement a souligné dans leurs réunions pré-repêchage.
Ce qui distingue la direction actuelle des régimes précédents, c’est leur volonté d’être patients. Finis les jours où l’on échangeait des espoirs contre des vétérans vieillissants ou où l’on précipitait les jeunes vers la LNH. Sous Hughes et Gorton, le développement est devenu une pierre angulaire de la philosophie organisationnelle.
“La LNH n’est pas une ligue de développement,” a déclaré franchement Gorton lors de la conférence de presse de mi-saison. “Nous croyons qu’il faut donner à nos espoirs le temps dont ils ont besoin dans le junior, au collège ou dans la LAH pour devenir des joueurs complets avant qu’ils n’arrivent à Montréal.”
Cette approche patiente a frustré certains partisans impatients de voir des résultats immédiats, mais elle porte ses fruits. Plusieurs espoirs repêchés au début de l’ère Hughes-Gorton frappent maintenant à la porte de la LNH, ayant bénéficié d’un temps de développement prolongé. Le bassin d’espoirs de l’organisation s’est constamment classé dans le top 5 de la ligue au cours des deux dernières années, selon plusieurs services de recrutement.
Une autre caractéristique de la stratégie de repêchage de Hughes-Gorton a été leur volonté de sélectionner des joueurs provenant de marchés et de ligues de hockey non traditionnels. Alors que les administrations précédentes montraient des préférences claires pour certaines ligues juniors ou profils de joueurs, le régime actuel jette un filet plus large. Les ligues européennes, les écoles secondaires américaines et les circuits juniors de deuxième niveau sont tous des terrains de recrutement fertiles pour le département de recrutement renouvelé.
“Le talent hockey ne vient plus seulement du Québec et de l’Ontario,” a noté le directeur général adjoint John Sedgwick. “Nous avons des recruteurs dédiés à trouver du talent où qu’il existe, que ce soit en Finlande, en Californie ou n’importe où entre les deux.”
Cette approche globale s’étend aux types de joueurs que Montréal cible. La taille—autrefois une condition préalable pour les espoirs des Canadiens—est devenue secondaire par rapport au talent, au patinage et au sens du hockey. Les repêchages récents ont vu Montréal sélectionner des joueurs plus petits mais très talentueux qui auraient pu être négligés dans les époques précédentes. L’accent mis sur les capacités cognitives—lire le jeu, traiter rapidement l’information, prendre des décisions intelligentes sous pression—reflète l’orientation du hockey moderne.
Alors que l’équipe de recrutement de Montréal finalise leur tableau de repêchage, ils le font avec une identité organisationnelle plus claire qu’il y a quatre ans. Les espoirs déjà dans le système guident les décisions sur qui cibler ensuite, créant un pipeline de développement plus cohérent. Les besoins positionnels spécifiques sont équilibrés avec le mandat de sélectionner le meilleur talent disponible, peu importe quand ce joueur pourrait atteindre la LNH.
L’approche des Canadiens concernant l’échange de choix au repêchage a également évolué. Alors qu’ils déplaçaient autrefois facilement des actifs futurs pour une aide immédiate, ils accumulent maintenant du capital de repêchage, particulièrement dans les premiers tours. Lorsqu’ils font des échanges le jour du repêchage, cela implique généralement de reculer pour acquérir des sélections supplémentaires plutôt que de consolider des choix pour avancer—un reflet de leur croyance en la valeur de multiples “billets de loterie” dans la science imprévisible de la sélection au repêchage.
Pour les partisans des Canadiens qui se dirigent vers le repêchage 2025, la patience reste le mot d’ordre. La reconstruction de Hughes-Gorton ne concerne pas les solutions rapides ou les gestes spectaculaires, mais plutôt l’accumulation méthodique de talents et le développement soigneux des espoirs. C’est un processus qui met à l’épreuve la patience d’une base de partisans passionnés, mais qui offre la meilleure voie vers un succès durable.
À l’approche du premier jour du repêchage, la question n’est pas de savoir si les Canadiens feront grand bruit, mais plutôt comment les joueurs qu’ils sélectionneront s’intégreront dans la vision à long terme de l’organisation. Dans la marmite à pression qu’est le hockey montréalais, Hughes et Gorton ont maintenu leur cap malgré les critiques occasionnelles. Leur héritage sera ultimement jugé non pas par les manchettes du jour du repêchage, mais par la capacité de leurs sélections à devenir le noyau d’une équipe championne.
La table du repêchage attend, et avec elle, le prochain chapitre de l’histoire légendaire de la franchise la plus historique du hockey.
Pour plus d’analyses sur l’approche des Canadiens concernant la construction par le repêchage, visitez CO24 Sports et CO24 Opinions pour des commentaires d’experts sur la stratégie de développement de l’équipe.