Le conflit commercial Trump-Canada s’intensifie sur la taxe numérique

Olivia Carter
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Dans une escalade dramatique des tensions entre alliés de longue date, l’ancien président Donald Trump a tourné son attention vers le nord, lançant une attaque ciblée contre la mise en œuvre de la Taxe sur les Services Numériques (TSN) du Canada. Cette démarche annonce ce que de nombreux analystes craignent comme un nouveau chapitre tumultueux dans les relations commerciales nord-américaines, alors que les marchés mondiaux peinent à trouver une stabilité.

“La terrible taxe numérique du Canada n’est rien d’autre qu’une attaque directe contre les entreprises américaines,” a déclaré Trump lors d’un rassemblement électoral au Michigan hier. “Ils pensent pouvoir profiter de nous pendant que notre attention est ailleurs. Eh bien, je mets Justin Trudeau en garde—cela doit cesser maintenant ou il y aura des conséquences.”

La controversée TSN, que le Canada a commencé à mettre en œuvre plus tôt cette année, impose une taxe de 3% sur les revenus générés par les grandes entreprises numériques opérant sur le territoire canadien. Cette politique affecte principalement les géants technologiques américains comme Google, Amazon et Facebook, qui ont établi une présence significative sur le marché canadien tout en maintenant leurs opérations principales—et obligations fiscales—aux États-Unis.

La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, a défendu cette mesure lors d’une conférence de presse ce matin, soulignant que la taxe vise à créer une “équité numérique” dans une économie de plus en plus en ligne. “Il ne s’agit pas de cibler les entreprises américaines,” a affirmé Freeland. “Il s’agit de s’assurer que les multinationales paient leur juste part dans les marchés où elles génèrent des profits, indépendamment de leur présence physique.”

Les analystes économiques de la Banque Royale du Canada estiment que cette taxe pourrait générer environ 4,2 milliards de dollars de revenus sur cinq ans pour le gouvernement canadien, mais préviennent que des mesures de représailles de la part des États-Unis pourraient largement dépasser ces gains. “Le calcul risque-bénéfice est précaire,” a noté Sophia Chen, analyste en chef du commerce à la RBC. “Si cela déclenche une nouvelle guerre commerciale, les exportateurs canadiens de multiples secteurs pourraient faire face à des tarifs dévastateurs.”

Le moment de ce différend est particulièrement sensible alors que les deux pays font face à des défis économiques. La croissance du PIB du Canada a ralenti à 1,2% au dernier trimestre, tandis que les préoccupations inflationnistes américaines persistent malgré les récentes interventions de la Réserve fédérale. Les échanges commerciaux entre les deux nations ont atteint 875 milliards de dollars l’an dernier, soutenant environ 2,5 millions d’emplois des deux côtés de la frontière.

Ce n’est pas la première fois que les politiques fiscales numériques du Canada créent des frictions. L’administration Biden a exprimé ses préoccupations par voies diplomatiques mais a évité la confrontation publique. La position plus agressive de Trump suggère un retour potentiel aux politiques commerciales combatives qui caractérisaient son premier mandat, lorsqu’il avait qualifié le Canada de “menace pour la sécurité nationale” pour justifier des tarifs sur l’acier et l’aluminium.

Les représentants de l’industrie technologique ont exprimé leur soutien à la position de Trump. L’Alliance de l’Économie Numérique, représentant les principales entreprises technologiques américaines, a publié un communiqué qualifiant la TSN canadienne de “discriminatoire” et “contraire aux principes fiscaux internationaux établis.” Ils soutiennent que la taxe cible injustement l’innovation et crée un précédent nuisible pour la fiscalité numérique mondiale.

Les groupes d’affaires canadiens, quant à eux, ont exhorté le gouvernement Trudeau à rechercher des solutions diplomatiques. La Chambre de Commerce du Canada a averti que l’escalade des tensions pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement nord-américaines intégrées dont dépendent des milliers d’entreprises. “Nous ne pouvons pas nous permettre une autre guerre commerciale,” a déclaré le président de la Chambre, Perrin Beatty. “La dernière a laissé des cicatrices dont certaines industries se remettent encore.”

Les experts en commerce international notent que l’initiative du Canada reflète une tendance mondiale plus large vers la taxation numérique, avec la France, le Royaume-Uni et plusieurs autres nations européennes mettant en œuvre des mesures similaires. L’OCDE travaille à l’élaboration d’un cadre consensuel pour la taxation numérique, mais les progrès ont été lents et inégaux.

Alors que les marchés réagissent à cette histoire en développement, la question clé qui se pose est de savoir si cela représente une menace sérieuse pour la relation commerciale Canada-États-Unis ou simplement une rhétorique de campagne visant à mobiliser la base de Trump. Avec l’intégration économique entre les deux pays à des niveaux historiques, le pragmatisme l’emportera-t-il finalement sur les positions commerciales populistes, ou sommes-nous témoins de la première salve d’un nouveau conflit commercial continental?

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