Les notes familières s’élèvent dans les salles de concert, les gymnases scolaires et les arénas de hockey à travers le pays. Les enfants se tiennent debout, la main sur le cœur, tandis que les aînés retirent leur casquette en signe de respect. Depuis 45 ans, « Ô Canada » est notre hymne national officiel, bien que son histoire s’étende bien plus loin dans notre conscience collective.
Aujourd’hui marque une étape importante dans l’identité culturelle canadienne alors que nous célébrons le 45e anniversaire de la reconnaissance officielle de « Ô Canada » comme notre hymne national. La législation qui a formalisé cette pierre angulaire de notre patrimoine a reçu la sanction royale le 27 juin 1980, concluant un parcours qui avait commencé près d’un siècle plus tôt.
Ce que beaucoup de Canadiens ignorent peut-être, c’est que « Ô Canada » vivait dans le cœur des citoyens bien avant sa désignation officielle. Composé par Calixa Lavallée avec des paroles françaises de Sir Adolphe-Basile Routhier en 1880, le chant commémorait à l’origine les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste. Les paroles anglaises que nous connaissons aujourd’hui – modifiées de façon quelque peu controversée en 2018 pour devenir non genrées avec « in all of us command » remplaçant « in all thy sons command » – ont évolué à travers plusieurs itérations avant d’atteindre leur forme actuelle.
« Les hymnes nationaux sont plus que de simples chansons », explique Dr. Eleanor Hayes, historienne culturelle à l’Université McGill. « Ce sont des dépositaires de la mémoire et des aspirations nationales. ‘Ô Canada’ capture quelque chose d’essentiellement canadien dans sa composition musicale et son contenu lyrique – un certain optimisme empreint de dignité. »
Les célébrations d’aujourd’hui incluent une représentation spéciale par l’Orchestre du Centre national des Arts à Ottawa, présentant des arrangements qui soulignent l’évolution de l’hymne au fil du temps. Dans les écoles à travers le pays, les enfants apprennent l’histoire et l’importance de l’hymne grâce à des programmes éducatifs conçus pour connecter les jeunes générations à ce patrimoine commun.
L’anniversaire survient à un moment où les conversations sur l’identité nationale continuent d’évoluer. « L’hymne est resté remarquablement résilient à travers d’importants changements sociaux », note le commentateur social Jean-Michel Paquette dans son analyse pour CO24 Culture. « Sa capacité à s’adapter tout en maintenant son caractère essentiel reflète le propre parcours du Canada. »
Les réflexions personnelles partagées sur les médias sociaux sous le mot-clic #OCanada45 sont peut-être les plus touchantes, où des Canadiens de tous horizons décrivent ce que l’hymne signifie pour eux – des nouveaux citoyens qui ont appris les paroles lors de leur cérémonie de citoyenneté aux Canadiens de cinquième génération qui ont grandi en le chantant quotidiennement à l’école.
Le parcours de l’hymne reflète l’évolution du Canada vers une nation pleinement souveraine. Quand « Ô Canada » a été composé pour la première fois, le pays cherchait encore ses repères en tant que dominion autonome au sein de l’Empire britannique. Au moment de son adoption officielle, le Canada était devenu une nation indépendante et confiante avec sa propre identité distincte sur la scène mondiale.
Pourtant, l’hymne n’a pas été sans controverse. Le changement de paroles en 2018 a suscité un débat passionné sur la tradition versus l’inclusivité, tandis que certains défenseurs autochtones ont remis en question la capacité d’un hymne de l’époque coloniale à véritablement représenter tous ceux qui vivent aujourd’hui à l’intérieur des frontières du Canada. Ces discussions reflètent notre conversation nationale continue sur qui nous sommes et qui nous aspirons à être.
« Le pouvoir d’un hymne réside dans sa capacité à unir par l’expérience partagée », écrit la critique culturelle Sophie Tremaine pour CO24 Opinions. « Quand 37 millions de personnes connaissent la même chanson, quelque chose de magique se produit – un fil de connexion traverse nos expériences diverses. »
Alors que le soir tombe sur six fuseaux horaires, des communautés de Victoria à St. John’s participeront aux célébrations qui comprennent des illuminations de monuments importants en rouge et blanc, des chants communautaires et des cérémonies spéciales de citoyenneté où les nouveaux Canadiens chanteront leur nouvel hymne en tant que citoyens pour la première fois.
La question qui demeure, alors que nous marquons cet anniversaire, est de savoir comment « Ô Canada » continuera d’évoluer aux côtés de la nation qu’il représente. Les générations futures trouveront-elles la même résonance dans ses paroles et sa mélodie? Subira-t-il d’autres révisions pour refléter l’évolution des valeurs? Ou restera-t-il un ancrage immuable dans un monde en rapide transformation?
Quel que soit l’avenir, l’anniversaire d’aujourd’hui offre un moment pour réfléchir à ces paroles émouvantes qui ont accompagné d’innombrables triomphes, tragédies et moments quotidiens canadiens : « Ô Canada, nous montons la garde pour toi ». Pendant 45 ans officiellement – et de nombreuses décennies auparavant – ces mots ont donné voix aux espoirs, à la fierté et à l’identité partagée d’une nation de manière à la fois profonde et intimement personnelle.
Alors que la mélodie de Lavallée continue de résonner à travers notre vaste paysage, elle nous rappelle que certaines traditions transcendent la politique et les divisions, touchant quelque chose d’essentiel sur ce que signifie appeler cette terre du nord notre foyer.