Injonction contre le projet de loi sur les soins de santé transgenres en Alberta bloque une loi controversée

Olivia Carter
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Dans une décision importante qui a fait écho à travers tout le paysage politique de l’Alberta, la juge Shaina Leonard de la Cour du Banc du Roi a accordé jeudi une injonction temporaire suspendant la mise en œuvre du projet de loi 22, une législation qui aurait sévèrement restreint les soins d’affirmation de genre pour les jeunes transgenres. Cette décision marque un moment décisif dans ce qui est devenu l’une des batailles les plus controversées de la province en matière de soins de santé ces dernières années.

Ce projet de loi controversé, qui devait entrer en vigueur le 1er juillet, aurait interdit l’hormonothérapie pour les mineurs de moins de 16 ans, exigé le consentement parental pour les 16-17 ans, et banni les chirurgies d’affirmation de genre pour toute personne de moins de 18 ans. La décision de la juge Leonard suspend ces dispositions jusqu’à ce qu’une contestation constitutionnelle complète puisse être entendue, indiquant que le projet de loi soulève “des questions sérieuses” nécessitant un examen judiciaire approfondi.

“Les preuves établissent clairement que les demandeurs ont démontré l’existence d’une question sérieuse à juger,” a écrit Leonard dans sa décision, soulignant que les jeunes transgenres pourraient subir “un préjudice irréparable” si la loi était autorisée à procéder alors que des questions constitutionnelles restent non résolues.

La contestation juridique a été présentée par plusieurs organisations, dont l’Association canadienne des libertés civiles et des familles avec des enfants transgenres, qui ont fait valoir que le projet de loi violait les droits garantis par la Charte et mettait potentiellement en danger des jeunes vulnérables. Des experts médicaux témoignant lors des audiences ont averti que l’interruption des traitements en cours pourrait entraîner une détresse psychologique grave, un risque accru de suicide et d’autres conséquences négatives sur la santé.

La Dre Margaret Hamilton, une endocrinologue pédiatrique citée dans les documents judiciaires, a expliqué que “forcer les jeunes à interrompre des traitements médicalement nécessaires représente une ingérence dangereuse dans la relation médecin-patient qui contredit le consensus médical établi.”

Le gouvernement conservateur uni de la première ministre Danielle Smith a défendu la législation comme protégeant les enfants contre des décisions médicales irréversibles. La ministre de la Santé Adriana LaGrange a exprimé sa déception face à la décision, mais a maintenu que le gouvernement reste “engagé à protéger les enfants.”

“Nous croyons que les parents devraient être impliqués dans les décisions importantes affectant la santé de leurs enfants,” a déclaré LaGrange suite à la décision. “Nous examinons la décision de la cour et considérons nos prochaines étapes.”

L’injonction temporaire a été célébrée par les groupes de défense LGBTQ+ comme un répit crucial. Kristopher Wells, titulaire de la Chaire de recherche du Canada pour la compréhension publique des jeunes des minorités sexuelles et de genre, l’a qualifiée de “victoire de la médecine fondée sur les preuves contre l’ingérence motivée politiquement.”

Selon les données présentées lors des audiences, environ 1 000 jeunes transgenres en Alberta auraient pu être affectés par la législation. De nombreuses familles avaient déjà commencé à explorer des options pour déménager dans d’autres provinces ou chercher des arrangements de soins alternatifs en prévision de l’entrée en vigueur du projet de loi.

L’Association médicale de l’Alberta avait précédemment publié des déclarations s’opposant à la législation, notant qu’elle contredisait les directives de pratique clinique établies par les principales organisations médicales en Amérique du Nord, y compris la Société canadienne de pédiatrie et l’Académie américaine de pédiatrie.

Des tentatives législatives similaires visant à restreindre les soins d’affirmation de genre ont fait l’objet de contestations juridiques dans plusieurs États américains, les tribunaux de certaines juridictions bloquant également la mise en œuvre en attendant un examen constitutionnel. L’affaire albertaine représente l’un des premiers tests juridiques majeurs d’une telle législation au Canada.

Des experts juridiques suggèrent que l’affaire pourrait éventuellement atteindre la Cour suprême du Canada, établissant potentiellement un précédent sur la façon dont les politiques de soins de santé pour les personnes transgenres sont abordées à l’échelle nationale. L’audience constitutionnelle complète devrait avoir lieu au cours de la prochaine année, bien qu’aucune date précise n’ait été fixée.

Alors que les Albertains attendent la prochaine phase de cette bataille juridique, une question pressante demeure : en matière de soins de santé pour les populations vulnérables, où devrait-on tracer la ligne entre l’autorité parentale, les droits individuels et la responsabilité de l’État de protéger ses citoyens selon les normes médicales établies?

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