Dans une inquiétante escalade des tensions politiques, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a confirmé vendredi qu’un engin explosif avait été délibérément placé devant le bureau de circonscription d’un ministre provincial, marquant ce que les responsables décrivent comme une “attaque coordonnée” contre les institutions démocratiques.
“Il ne s’agissait pas d’un acte aléatoire,” a déclaré le premier ministre Eby lors d’une conférence de presse d’urgence à Victoria. “Les renseignements suggèrent qu’il s’agissait d’une tentative calculée pour intimider un élu et saper nos processus démocratiques.”
Le ministre ciblé, dont l’identité reste confidentielle pour des raisons de sécurité, n’était pas présent lorsque l’engin a été découvert jeudi soir par un membre du personnel qui fermait le bureau. Les experts en neutralisation de bombes de l’Unité de neutralisation des explosifs de la GRC ont sécurisé l’engin avant qu’il ne puisse exploser.
Selon des sources proches de l’enquête, les caméras de surveillance ont capté un individu encagoulé plaçant un colis près de l’entrée du bureau environ 30 minutes avant sa découverte. La GRC a lancé une enquête d’envergure, la commissaire Jennifer Strachan décrivant l’incident comme “une attaque contre les fondements de notre système démocratique.”
“Nous examinons les liens potentiels avec des incidents similaires signalés dans d’autres provinces,” a noté Strachan. “La sophistication de l’engin suggère qu’il ne s’agissait pas d’un travail d’amateur.”
Ce développement troublant survient dans un contexte de polarisation politique croissante au Canada, où les menaces contre les représentants publics ont augmenté de 41% depuis 2022, selon les données de Sécurité publique Canada. Le mois dernier, deux autres législateurs provinciaux ont signalé avoir reçu des menaces de mort liées à des politiques controversées de développement des ressources.
Les analystes politiques suggèrent que cet incident représente une nouvelle phase dangereuse dans la politique canadienne. “Quand le désaccord se transforme en violence, nous assistons à l’érosion des normes démocratiques,” explique Dr. Miranda Chen, professeure de sciences politiques à l’Université Simon Fraser. “Ces actes visent à créer un effet dissuasif sur l’élaboration des politiques.”
Le premier ministre Eby a ordonné le renforcement des mesures de sécurité pour tous les bureaux gouvernementaux de la province tout en exhortant les Britanno-Colombiens à rejeter la violence politique. “Le désaccord est fondamental à la démocratie, mais l’intimidation et la violence n’ont pas leur place dans notre discours politique,” a-t-il souligné.
Le bureau ciblé restera fermé indéfiniment pendant que les enquêteurs continuent de recueillir des preuves. Les autorités provinciales ont établi une ligne téléphonique dédiée pour toute personne ayant des informations liées à l’incident.
Alors que cette enquête se déroule dans un contexte d’hostilité politique croissante dans les démocraties mondiales, les Canadiens doivent faire face à une question troublante : comment pouvons-nous protéger nos institutions démocratiques et nos représentants tout en préservant le dialogue ouvert essentiel à une démocratie fonctionnelle?