Les maladies à transmission par les tiques augmentent au Canada en raison du changement climatique

Olivia Carter
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Le doux bruissement des feuilles signalait autrefois simplement une paisible promenade dans les boisés canadiens. Aujourd’hui, ce même son pourrait justifier une réaction plus prudente, alors que les populations de tiques augmentent partout au pays, entraînant avec elles une hausse alarmante de maladies potentiellement débilitantes.

Les responsables de la santé publique de plusieurs provinces signalent un nombre record de tiques soumises pour analyse et de cas de maladie de Lyme, une tendance que les experts attribuent directement à notre climat qui se réchauffe. Avec l’augmentation des températures moyennes, ces arachnides à huit pattes étendent leur territoire vers le nord, dans des régions du Canada auparavant inhospitalières.

« Nous observons des espèces de tiques dans des zones où elles ne pouvaient tout simplement pas survivre il y a dix ans », explique Dre Mariana Levi, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital général de Toronto. « Le réchauffement des températures supprime efficacement la barrière naturelle contre ces vecteurs de maladies, leur permettant d’établir des populations permanentes dans de nouveaux territoires. »

La tique à pattes noires (Ixodes scapularis), principal vecteur de la maladie de Lyme, a étendu son territoire de plus de 40 % au cours des 20 dernières années, selon les recherches de CO24 News. Autrefois limitées principalement au sud de l’Ontario et à certaines régions côtières, ces tiques sont maintenant régulièrement trouvées dans le nord de l’Ontario, au Québec, au Manitoba et dans certaines parties du Canada atlantique.

Cette expansion géographique correspond directement à l’augmentation des cas de maladie de Lyme, qui ont plus que doublé au cours des cinq dernières années. Les données de l’Agence de la santé publique du Canada montrent que les cas confirmés et probables sont passés de 144 en 2009 à plus de 2 600 en 2022.

Mais la maladie de Lyme n’est pas la seule préoccupation. Les cas d’anaplasmose, de babésiose et de virus de Powassan – toutes des maladies transmises par les tiques pouvant entraîner des complications graves – sont également en augmentation, selon le suivi de Canada News.

Les climatologues et les épidémiologistes soulignent plusieurs facteurs liés au climat qui alimentent cette tendance. Des hivers plus doux signifient des taux de survie plus élevés pour les tiques qui hivernent. Les saisons chaudes prolongées donnent aux tiques plus de temps pour trouver des hôtes et se reproduire. L’écosystème en mutation affecte également les habitudes de la faune, rapprochant les animaux porteurs de tiques comme le cerf de Virginie et les souris des établissements humains.

« Nous vivons ce que les experts en santé publique ont longtemps annoncé – les changements climatiques modifient fondamentalement les schémas de maladies », explique Dre Catherine Bouchard, chercheuse principale au Laboratoire national de microbiologie. « Le problème des tiques représente seulement une facette de l’impact du réchauffement des températures sur la santé humaine. »

L’impact économique est également considérable. Une récente analyse de CO24 Business estime que les maladies transmises par les tiques coûtent environ 800 millions de dollars par année au système de santé canadien en diagnostics, traitements et perte de productivité.

Pour les Canadiens, la protection nécessite une vigilance accrue. Les autorités sanitaires recommandent de porter des vêtements de couleur claire pour repérer facilement les tiques, d’utiliser des répulsifs homologués contenant du DEET ou de la picaridine, et d’effectuer des vérifications minutieuses après les activités extérieures. Le retrait rapide des tiques fixées réduit considérablement le risque de transmission de maladies.

Les ministères provinciaux de la Santé étendent leurs programmes de surveillance et leurs campagnes d’éducation, particulièrement dans les régions nouvellement touchées. Plusieurs universités développent également des approches innovantes pour contrôler les tiques, y compris des méthodes biologiques qui pourraient réduire les populations sans impacts environnementaux néfastes.

Alors que nous naviguons dans ce paysage en mutation, une question devient de plus en plus pressante : comment notre infrastructure de soins de santé s’adaptera-t-elle pour gérer ce qui semble être non pas une hausse temporaire, mais un changement permanent dans les schémas de maladies provoqué par notre planète qui se réchauffe?

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