Alors que les feux d’artifice illuminaient le ciel nocturne au-dessus de la Colline du Parlement, des dizaines de milliers de Canadiens se sont rassemblés pour célébrer le 158e anniversaire de la nation – une démonstration d’unité patriotique qui contrastait avec les préoccupations croissantes concernant la trajectoire économique et sociale du pays.
Les célébrations à Ottawa ont attiré environ 35 000 participants malgré des températures dépassant les 30°C, avec des rassemblements similaires dans des communautés à travers le pays, de St. John’s à Victoria. La journée a présenté un programme diversifié de performances multiculturelles, de cérémonies autochtones et de discours de leaders nationaux.
“Aujourd’hui, nous célébrons non seulement notre histoire, mais aussi les valeurs qui nous unissent,” a déclaré le Premier ministre Mark Carney à la foule lors de son allocution. “Ces valeurs – l’inclusivité, la compassion et le respect de la diversité – sont de plus en plus sous pression dans un monde divisé. En tant que Canadiens, nous devons nous y engager quotidiennement.”
Les commentaires du Premier ministre interviennent alors que de récentes données de Statistique Canada montrent des inquiétudes économiques croissantes, avec 63% des Canadiens exprimant des préoccupations concernant l’abordabilité du logement et 57% s’inquiétant de l’impact de l’inflation sur les finances des ménages.
Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien, a souligné l’importance de l’unité nationale dans ses remarques. “Dans ces temps difficiles, notre force vient de notre capacité à rester unis malgré nos différences,” a-t-elle déclaré. “La fête du Canada nous rappelle que notre diversité n’est pas une faiblesse mais notre plus grand atout.”
La participation autochtone a été mise en avant dans les célébrations de cette année, avec des cérémonies traditionnelles ouvrant les événements dans les grandes villes. À Vancouver, l’Aîné Musqueam Larry Grant a dirigé une cérémonie de bénédiction devant des milliers de personnes à Canada Place, tandis qu’à Halifax, des danseurs Mi’kmaq se sont produits sur le front de mer.
“La réconciliation demeure un parcours continu,” a noté la Chef nationale de l’Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse. “Les célébrations d’aujourd’hui reconnaissent à la fois notre histoire commune et le travail qu’il reste à accomplir.”
Les perspectives économiques ont coloré les célébrations de certains Canadiens. À la place Mel Lastman de Toronto, Michael Nguyen, un participant, a exprimé des sentiments mitigés : “Je suis fier d’être Canadien, mais je m’inquiète pour l’avenir de mes enfants. Les coûts du logement continuent d’augmenter et les bons emplois semblent plus difficiles à trouver.”
La sécurité était visiblement renforcée lors des grands rassemblements suite aux tensions mondiales du début de l’année, bien que les autorités n’aient signalé aucun incident majeur. La GRC a déployé des agents supplémentaires sur les sites fédéraux, tandis que les polices locales ont accru leur présence lors des célébrations communautaires.
Les performances culturelles ont mis en valeur le patrimoine diversifié du Canada, avec tout, des troupes de danse ukrainiennes à Edmonton aux groupes de bhangra punjabi à Surrey. À Montréal, la musique folklorique québécoise s’est mêlée aux artistes hip-hop représentant la vibrante culture urbaine de la ville.
Les campagnes sur les réseaux sociaux ont mis en lumière des histoires personnelles d’immigration et d’identité canadienne. Le mot-clic #MonHistoireCanadienne a été tendance à l’échelle nationale, avec des citoyens partageant les parcours de leurs familles vers le Canada et leurs réflexions sur ce que signifie l’identité canadienne en 2025.
Alors que les célébrations se terminaient et que les familles rentraient chez elles sous la lueur déclinante des feux d’artifice, la question qui semblait persister dans de nombreux esprits était la suivante : dans un monde de plus en plus turbulent, le Canada peut-il maintenir les valeurs et l’unité qui ont défini son caractère national, ou sommes-nous témoins de l’érosion progressive de ce qui rend notre pays unique ?