L’Ontario élargit les chirurgies de la hanche et du genou aux cliniques privées

Olivia Carter
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Dans un changement important pour le système de santé ontarien, le gouvernement provincial a lancé une initiative ambitieuse visant à transférer des milliers de chirurgies de remplacement de la hanche et du genou vers des cliniques privées. Cette politique controversée vise à réduire l’important arriéré chirurgical de la province, qui a laissé de nombreux patients attendre dans la douleur pour ces interventions essentielles.

Le ministère de la Santé a annoncé hier que trois établissements privés ont été sélectionnés pour réaliser ces chirurgies orthopédiques complexes, marquant une expansion substantielle des procédures pouvant être effectuées en dehors des hôpitaux traditionnels. Alors que les responsables gouvernementaux présentent cela comme une solution pragmatique aux temps d’attente, les défenseurs de la santé expriment leurs inquiétudes quant aux implications à long terme pour le système de santé public canadien.

“Nous nous attaquons de front aux arriérés chirurgicaux en apportant des solutions innovantes à un système qui a désespérément besoin de modernisation,” a déclaré la ministre de la Santé de l’Ontario, Sylvia Jones, lors de la conférence de presse d’hier. “Les patients qui attendent un remplacement de la hanche ou du genou méritent des soins rapides, peu importe où ce service est fourni.”

Les cliniques privées sélectionnées—situées à Toronto, Ottawa et Windsor—commenceront à effectuer ces chirurgies dès le mois prochain sous couverture de l’OHIP, ce qui signifie que les patients n’auront pas à payer de leur poche. Le gouvernement prévoit que cette initiative détournera environ 4 000 procédures par an des hôpitaux, réduisant potentiellement les temps d’attente de 25 % pour les remplacements articulaires.

Les critiques, cependant, se demandent si cela représente le début d’une tendance plus inquiétante. Le Dr Michael Shulman, président de l’Association médicale de l’Ontario, a exprimé une préoccupation mesurée : “Bien que nous reconnaissions le besoin urgent de réduire les arriérés chirurgicaux, nous devons nous assurer que cela ne devienne pas une voie vers un système de santé à deux vitesses où la qualité varie selon l’endroit.”

La Coalition de la santé de l’Ontario souligne les expériences de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, où des efforts similaires de privatisation ont produit des résultats mitigés. Leur récente analyse suggère que les cliniques privées peuvent initialement réduire les temps d’attente, mais entraînent souvent des pénuries de personnel dans les hôpitaux publics, les professionnels de la santé migrant vers des établissements privés mieux rémunérés.

Les administrateurs hospitaliers de toute la province demeurent prudemment optimistes. Janet Richardson, PDG de l’Hôpital général de Toronto-Est, a noté : “Si elle est mise en œuvre correctement avec une surveillance appropriée, cette initiative pourrait permettre à nos équipes chirurgicales de se concentrer sur des cas plus complexes pendant que les procédures de routine se déroulent ailleurs. Tout dépendra des détails de la mise en œuvre.”

La province a établi ce qu’elle appelle des “normes de qualité rigoureuses” pour ces établissements privés, y compris des inspections inopinées et un suivi des résultats. Tous les chirurgiens travaillant dans ces cliniques doivent maintenir des privilèges hospitaliers, assurant théoriquement des normes cohérentes dans les deux environnements.

Pour des patients comme David Markowski, 68 ans, qui attend depuis 18 mois pour un remplacement de hanche, cette politique offre un nouvel espoir. “À ce stade, peu m’importe où ils font la chirurgie tant qu’elle a lieu bientôt,” a-t-il confié à CO24 News. “La douleur a pris le dessus sur ma vie, et je veux simplement pouvoir marcher normalement à nouveau.”

Cette initiative fait partie d’une stratégie de santé plus large qui comprend l’élargissement du rôle des infirmières praticiennes, l’augmentation des postes dans les facultés de médecine et la simplification du processus d’accréditation pour les médecins formés à l’étranger. La province a engagé 300 millions de dollars pour financer ces procédures chirurgicales privées au cours des trois prochaines années.

Alors que l’Ontario s’engage dans cette approche controversée de prestation de soins de santé, la question fondamentale demeure : pouvons-nous maintenir les principes fondamentaux de notre système de santé public tout en introduisant des options de prestation privées, ou sommes-nous témoins du début d’une transformation fondamentale dans la façon dont les Canadiens reçoivent des soins médicaux?

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