La loi canadienne sur la gestion de l’offre pourrait ne pas protéger le commerce de Trump

Olivia Carter
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Dans un geste stratégique au milieu de tensions transfrontalières croissantes, la toute nouvelle législation d’Ottawa sur la gestion de l’offre fait face à son premier test majeur alors que Donald Trump obtient un second mandat à la Maison Blanche. Cette loi, conçue pour renforcer la souveraineté agricole du Canada, pourrait s’avérer insuffisante face à la position commerciale agressive de la prochaine administration, selon d’éminents analystes économiques et experts en commerce.

“Cette législation a été élaborée avec de bonnes intentions, mais c’est essentiellement apporter un bouclier réglementaire à une guerre tarifaire,” explique Dr. Helena Vaughn, Directrice des relations commerciales nord-américaines à l’Université de Toronto. “L’administration précédente de Trump a démontré à la fois la volonté et la créativité de contourner les cadres commerciaux internationaux lorsque cela convenait aux intérêts américains.”

Le système canadien de gestion de l’offre, qui régule la production et les prix des produits laitiers, de la volaille et des œufs, est depuis longtemps un point de discorde dans les relations canado-américaines. La nouvelle législation vise à renforcer ces mesures protectrices en établissant des mécanismes d’application plus stricts et des cadres de compensation améliorés pour les secteurs touchés.

Le moment n’est guère fortuit. Avec les promesses de campagne de Trump de prioriser les politiques commerciales “America First”, les responsables canadiens semblent se préparer à l’impact. Pendant son mandat précédent, Trump a caractérisé à plusieurs reprises la gestion de l’offre canadienne comme “injuste” pour les agriculteurs américains et a imposé des tarifs punitifs sur l’acier et l’aluminium canadiens en invoquant des dispositions de sécurité nationale.

Le ministre du Commerce Marcus Thompson a défendu hier la législation, déclarant : “Nous ne protégeons pas seulement les agriculteurs canadiens, nous protégeons la souveraineté alimentaire canadienne et les communautés rurales qui dépendent de marchés agricoles stables.” Cependant, son optimisme n’est pas universellement partagé parmi les acteurs de l’industrie.

Richard Leblanc, PDG du Conseil agricole canadien, a offert une évaluation plus mesurée : “La législation renforce notre position, certes, mais nous sommes réalistes quant aux défis à venir. L’administration de Trump connaît nos vulnérabilités et a démontré sa volonté de les exploiter par des tarifs ciblés ou des pressions réglementaires.”

Les données économiques suggèrent que les enjeux ne pourraient être plus élevés. Le commerce Canada-États-Unis a totalisé environ 875 milliards de dollars l’an dernier, les produits agricoles représentant près de 48 milliards de dollars. Toute perturbation pourrait avoir des effets en cascade sur les chaînes d’approvisionnement canadiennes et les prix à la consommation.

L’ancienne négociatrice commerciale Elizabeth Chen souligne des vulnérabilités spécifiques : “La législation n’aborde pas le problème fondamental que l’équipe de Trump a exploité avec succès la dernière fois — utiliser des tarifs sur des secteurs sans rapport comme l’automobile ou l’énergie pour forcer des concessions sur l’accès agricole. C’est comme renforcer votre porte d’entrée tout en laissant les fenêtres ouvertes.”

La législation comprend des dispositions pour des mécanismes de réponse rapide et des programmes de soutien à l’industrie, mais les critiques soutiennent qu’il s’agit de mesures réactives plutôt que préventives. “La compensation après une perturbation du marché ne préserve ni la part de marché ni la confiance des consommateurs,” note l’économiste agricole Dr. James Forrester.

Le premier ministre Justin Trudeau a souligné que la loi représente l’engagement du Canada à protéger sa souveraineté agricole tout en maintenant des relations commerciales positives. Cependant, des sources internes suggèrent que la planification d’urgence est déjà en cours pour d’éventuelles mesures de représailles ciblées si l’administration Trump agit contre les intérêts canadiens.

Alors que les marchés mondiaux observent nerveusement, la question fondamentale demeure : dans une ère renouvelée de politiques commerciales protectionnistes, les cadres législatifs peuvent-ils efficacement protéger les industries nationales contre des pressions étrangères déterminées? Pour les agriculteurs et consommateurs canadiens, la réponse pourrait déterminer non seulement les résultats économiques, mais aussi la nature même de l’avenir de notre système alimentaire.

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