Progrès de la Réduction du Sodium Canada 2024 : Santé Canada Signale des Objectifs Lents

Olivia Carter
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Alors que l’échéance cruciale de fin d’année approche, les fabricants alimentaires canadiens accusent un retard important sur les objectifs nationaux de réduction du sodium, selon une nouvelle évaluation préoccupante de Santé Canada. Le dernier rapport de surveillance de l’agence fédérale révèle que malgré des années d’initiatives volontaires, les progrès de l’industrie alimentaire dans la réduction des niveaux de sodium demeurent inquiétamment lents, soulevant des questions sur l’efficacité de l’approche non réglementaire du Canada face à cette priorité de santé publique.

Les données dressent un portrait troublant : seulement 13 % des catégories d’aliments ont réussi à atteindre leurs objectifs de réduction du sodium. Plus inquiétant encore, 48 % des catégories alimentaires n’ont montré que peu ou pas de progrès depuis l’établissement des cibles en 2012, plusieurs catégories ayant même augmenté leur teneur en sodium pendant la période de surveillance.

“Le manque de progrès substantiel est profondément préoccupant compte tenu de ce que nous savons sur la consommation excessive de sodium et son lien direct avec l’hypertension, les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux,” a déclaré la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, dans une déclaration à CO24 News. “Avec près de 80 % des Canadiens qui consomment bien au-delà de l’apport quotidien recommandé en sodium, c’est ni plus ni moins qu’une urgence de santé publique.”

La surveillance de Santé Canada s’est concentrée sur les aliments transformés, qui représentent environ 77 % du sodium dans l’alimentation typique canadienne. L’agence a établi des objectifs de réduction du sodium dans 94 catégories d’aliments, avec l’attente que l’industrie s’y conforme volontairement d’ici le 31 décembre 2024. La dernière évaluation a mesuré les progrès dans toutes les principales catégories alimentaires, des plats préparés et viandes transformées aux pains, céréales et collations.

Particulièrement préoccupantes sont les catégories montrant une régression plutôt qu’une amélioration. Certaines céréales de petit-déjeuner prêtes à consommer, viandes transformées et soupes en conserve contiennent maintenant des niveaux de sodium plus élevés qu’au début de la surveillance—une tendance qui contredit directement les objectifs de santé publique du Canada.

L’industrie canadienne des aliments et boissons a défendu sa position, citant des défis techniques, des préoccupations de sécurité alimentaire et les préférences gustatives des consommateurs comme obstacles à une réduction plus agressive du sodium. Michael Graydon, PDG de Produits alimentaires, de santé et de consommation du Canada, a noté lors d’une entrevue que “maintenir la qualité des produits, la texture, la durée de conservation et l’acceptation des consommateurs tout en réduisant le sodium présente d’importants défis techniques qui ne peuvent être négligés.”

Cependant, les défenseurs de la santé contestent cette narrative. La porte-parole de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada, Dre Anne Marie Hospod, a déclaré à CO24 que “d’autres juridictions ont démontré que des réductions plus substantielles sont tout à fait possibles. L’approche réglementaire du Royaume-Uni a entraîné une diminution de 15 % de la consommation de sodium dans la population, prouvant que des mesures plus strictes peuvent donner des résultats significatifs.”

Les implications économiques de la consommation élevée de sodium au Canada sont tout aussi préoccupantes. Selon une recherche publiée dans la Revue canadienne de santé publique, les coûts de soins de santé liés à l’hypertension attribuables à une consommation excessive de sodium sont estimés à 2,1 milliards de dollars par an—un chiffre qui a suscité des appels à l’action de la part des analystes d’affaires et des économistes de la santé.

À l’approche de l’échéance de décembre 2024, Santé Canada indique qu’elle envisage “toutes les options disponibles” pour accélérer les progrès, y compris potentiellement des mesures réglementaires similaires à celles mises en œuvre dans d’autres pays. Celles-ci pourraient aller des objectifs de réduction obligatoires aux étiquettes d’avertissement sur les produits à haute teneur en sodium.

Les implications s’étendent au-delà de la santé publique dans le domaine de la politique, les responsables fédéraux de la santé faisant face à une pression accrue pour prendre des mesures plus décisives. L’approche volontaire actuelle, mise en œuvre sous le précédent gouvernement conservateur et poursuivie sous les libéraux, pourrait atteindre ses limites d’efficacité.

Pour les Canadiens moyens, les progrès lents signifient une exposition continue à des niveaux de sodium inutilement élevés dans les aliments quotidiens. Santé Canada recommande aux adultes de ne pas consommer plus de 2 300 mg de sodium par jour, mais l’apport moyen des Canadiens dépasse 3 400 mg—un niveau associé à des risques sanitaires significativement accrus.

À l’approche de cette échéance cruciale, une question fondamentale se pose pour les décideurs canadiens et l’industrie alimentaire : les mesures volontaires seront-elles suffisantes pour protéger la santé publique, ou le moment est-il venu pour le Canada de rejoindre d’autres nations en adoptant une approche plus réglementaire de la réduction du sodium?

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