Les constructeurs automobiles exhortent Carney à abroger le mandat sur les véhicules électriques au Canada

Olivia Carter
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Les leaders de l’industrie automobile canadienne intensifient leur campagne pour persuader le ministre des Finances Mark Carney d’abandonner le mandat fédéral sur les ventes de véhicules électriques, citant des préoccupations concernant la préparation du marché et les taux d’adoption par les consommateurs à travers le pays.

Le mandat, mis en œuvre sous l’administration précédente, exige que les constructeurs automobiles s’assurent que 20 % de leurs nouvelles ventes de véhicules soient des modèles à zéro émission d’ici 2026, avec des objectifs qui augmentent à 60 % d’ici 2030 et 100 % d’ici 2035. Les représentants de l’industrie soutiennent que ces échéanciers sont de plus en plus irréalistes compte tenu des conditions actuelles du marché.

“Le consommateur canadien n’adopte tout simplement pas les véhicules électriques au rythme nécessaire pour atteindre ces objectifs arbitraires,” a déclaré David Adams, président de Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada, lors de la table ronde de l’industrie qui s’est tenue hier à Ottawa. “Nous demandons au ministre Carney de reconnaître les réalités du marché plutôt que de forcer une transition pour laquelle ni les concessionnaires ni les consommateurs ne sont préparés.”

Les données récentes sur les ventes indiquent que les VÉ représentent actuellement environ 9,5 % des nouveaux achats de véhicules à l’échelle nationale, avec d’importantes disparités régionales. Alors que la Colombie-Britannique et le Québec affichent des taux d’adoption supérieurs à 15 %, la plupart des provinces restent en dessous de 5 %, suscitant des inquiétudes quant aux déséquilibres potentiels de l’offre et aux défis d’inventaire pour les concessionnaires.

L’Association canadienne des constructeurs de véhicules a soumis une proposition détaillée au ministère des Finances présentant des approches alternatives, notamment des incitatifs accrus pour les consommateurs, des investissements élargis dans l’infrastructure de recharge et des mises en œuvre d’échéanciers plus flexibles basées sur les modèles d’adoption régionaux.

“Nous partageons les objectifs environnementaux du gouvernement,” a expliqué Brian Kingston, président de l’ACCV. “Mais imposer des pourcentages de ventes spécifiques sans s’attaquer aux obstacles fondamentaux comme l’infrastructure de recharge, l’abordabilité des véhicules et l’éducation des consommateurs créera des distorsions du marché qui nuiront ultimement tant à l’industrie qu’aux consommateurs.”

Le bureau du ministre Carney a reconnu avoir reçu les préoccupations de l’industrie, mais maintient que les objectifs climatiques demeurent une priorité pour le gouvernement. Un porte-parole a indiqué que des discussions sont en cours concernant d’éventuels ajustements aux échéanciers de mise en œuvre sans abandonner les objectifs d’électrification à long terme.

Les groupes de défense de l’environnement ont vivement critiqué cette pression de l’industrie, faisant valoir que les constructeurs automobiles ont eu amplement le temps de se préparer à la transition et que tout recul politique compromettrait les engagements climatiques du Canada.

“C’est une tactique familière de l’industrie—retarder, retarder, retarder,” a déclaré Caroline Brouillette du Réseau Action Climat Canada. “La technologie existe, l’intérêt des consommateurs augmente, et la crise climatique n’attend pas. Ce qui manque, c’est un investissement et un engagement suffisants de la part de l’industrie.”

Ce différend met en lumière des tensions plus larges entre le pragmatisme économique et les impératifs environnementaux alors que le Canada navigue dans sa transition énergétique. Les analystes de l’industrie notent que les tendances du marché mondial montrent une adoption accélérée des VÉ, bien qu’à des rythmes qui varient considérablement selon les marchés.

Le ministre des Finances devrait annoncer une décision sur d’éventuels ajustements du mandat après la mise à jour économique du mois prochain, plaçant cette question au centre du débat permanent au Canada sur la rapidité avec laquelle il faut poursuivre les objectifs de décarbonisation.

Alors que cette lutte politique se déroule, une question cruciale demeure: le Canada peut-il équilibrer les préoccupations légitimes de l’industrie concernant la préparation du marché avec le besoin urgent de réduire les émissions des transports, ou ce conflit forcera-t-il une réévaluation fondamentale de la façon dont le gouvernement et l’industrie collaborent sur la politique climatique?

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