Documentaire Kamloops sur la santé mentale aborde la stigmatisation dans un film audacieux

Olivia Carter
6 Min Read
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Dans les recoins tranquilles de Kamloops, où les montagnes encadrent la rivière Thompson, une puissante histoire de résilience et de vérité brute se dévoile à travers l’objectif de la cinéaste locale Andrea Sullivan. Son documentaire novateur “Briser le silence” est devenu un catalyseur pour des conversations inconfortables mais essentielles sur la santé mentale—des conversations que de nombreuses communautés à travers le Canada ont longtemps évitées.

“J’ai commencé ce projet parce que j’en avais assez de chuchoter à propos des maladies mentales,” m’a confié Sullivan lors d’une entrevue dans son petit studio de production surplombant le centre-ville de Kamloops. “On discute ouvertement de la santé physique, mais la santé mentale reste enveloppée de honte. Ce film vise à lever ce voile.”

Le documentaire de 78 minutes, qui a été présenté en première la semaine dernière au Théâtre Paramount devant une salle comble, présente des entrevues intimes avec douze résidents de Kamloops qui partagent leurs parcours à travers la dépression, l’anxiété, le trouble bipolaire et la schizophrénie. Leurs témoignages, non filtrés et souvent bouleversants, offrent aux spectateurs un rare aperçu de la réalité quotidienne de vivre avec une maladie mentale dans une société qui la comprend souvent mal.

Ce qui distingue le travail de Sullivan des projets similaires sur la santé mentale est son engagement inébranlable envers l’authenticité. Le documentaire ne sanitise ni ne dramatise la maladie mentale—il la présente simplement à travers les expériences vécues par des gens ordinaires dans des circonstances extraordinaires.

La Dre Anita Chakraborty, psychiatre à l’Hôpital Royal Inland qui apparaît dans le film, souligne que des projets comme celui de Sullivan sont essentiels pour la guérison communautaire. “Quand nous amenons les discussions sur la santé mentale dans les espaces publics, nous commençons à démanteler les obstacles au traitement,” explique-t-elle. “À Kamloops, où les ressources peuvent être limitées, beaucoup de gens souffrent dans l’isolement avant de chercher de l’aide.”

En effet, les statistiques de l’Association canadienne pour la santé mentale montrent que près de 20% des Canadiens vivront personnellement une maladie mentale au cours de leur vie, mais plusieurs retardent leur traitement de six ans ou plus en raison de la stigmatisation. Dans les petites communautés comme Kamloops, où tout le monde semble connecté par quelques degrés de séparation seulement, cette stigmatisation peut sembler particulièrement aiguë.

Le film de Sullivan aborde également l’intersection complexe entre la santé mentale et d’autres enjeux sociaux prévalents dans l’intérieur de la Colombie-Britannique—la consommation de substances, l’itinérance et l’héritage des traumatismes dans les communautés autochtones. Ces connexions offrent aux spectateurs une compréhension plus complète de la santé mentale, non pas simplement comme un défi individuel, mais comme un enjeu social collectif.

Le documentaire a déjà attiré l’attention des défenseurs de la santé mentale à travers la province. La division de la Colombie-Britannique de l’Association canadienne pour la santé mentale a exprimé son intérêt à utiliser des portions du film pour des programmes éducatifs.

“Ce qu’Andrea a créé n’est pas seulement de l’art—c’est un outil de santé publique,” affirme Michael Reynolds, directeur régional pour la région intérieure de l’ACSM. “Nous constatons une demande accrue pour les services de santé mentale à Kamloops, mais aussi une volonté croissante de discuter ouvertement de ces problèmes. Ce film accélère cette tendance positive.”

Pour Leanne Thompson, participante qui partage son expérience avec la dépression post-partum dans le documentaire, le projet représente à la fois une guérison personnelle et un service communautaire. “Raconter mon histoire devant la caméra était terrifiant,” admet-elle. “Mais si même une seule nouvelle mère regarde ceci et réalise qu’elle n’est ni seule ni brisée, chaque moment inconfortable en valait la peine.”

Sullivan a obtenu le financement du projet grâce à une combinaison de subventions artistiques, de dons communautaires et du soutien d’entreprises locales. La production du film a pris près de deux ans, une grande partie du travail ayant été complétée pendant la pandémie—une période qui a elle-même déclenché des défis sans précédent en matière de santé mentale pour de nombreux Canadiens.

La cinéaste prévoit présenter “Briser le silence” dans d’autres communautés à travers la Colombie-Britannique avant de le diffuser en ligne plus tard cette année. Elle développe également un programme éducatif pour les écoles secondaires, espérant normaliser les discussions sur la santé mentale parmi les jeunes générations.

Alors que des communautés comme Kamloops continuent de composer avec des ressources en santé mentale qui n’ont pas suivi le rythme des besoins croissants, des projets comme le documentaire de Sullivan servent à la fois de miroir et de fenêtre—reflétant les réalités actuelles tout en offrant des aperçus d’un avenir plus compatissant.

“La vraie mesure du succès de ce film n’est pas les prix ou les éloges,” dit Sullivan. “C’est si quelqu’un qui le regarde se sent moins seul, ou si quelqu’un apprend à voir au-delà des étiquettes pour percevoir la personne qui souffre en dessous.”

Dans un monde de plus en plus fragmenté par la communication numérique et les points de vue polarisés, est-ce que de telles narrations intimes et honnêtes pourraient être le pont dont nous avons besoin pour renouer avec notre humanité partagée face aux défis de santé mentale?

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