Suspension de Licence de Droit de Leonardo Rizzuto au Québec

Olivia Carter
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Dans une décision sans précédent qui a secoué la communauté juridique québécoise, le Barreau du Québec a suspendu le permis d’exercice de Leonardo Rizzuto, fils de l’ancien chef de la mafia montréalaise Vito Rizzuto et présumé dirigeant actuel de l’organisation criminelle.

La décision du conseil de discipline, annoncée hier, survient après des mois de délibération suite à de graves allégations liant Rizzuto à des activités du crime organisé, malgré son acquittement antérieur des accusations de gangstérisme et de trafic de drogues en 2018.

“L’intégrité de notre profession juridique demeure primordiale,” a déclaré Claudine Desrochers, porte-parole du Barreau du Québec. “Lorsque des preuves suffisantes suggèrent qu’un membre pourrait compromettre la confiance du public envers nos institutions, nous devons prendre des mesures décisives, indépendamment des décisions judiciaires précédentes.”

La suspension fait suite à une enquête approfondie qui a examiné la conduite professionnelle de Rizzuto et ses liens présumés avec les réseaux du crime organisé opérant à Montréal et au-delà. Selon des sources de l’actualité canadienne, les autorités surveillent les activités de Rizzuto depuis son arrestation en 2015 lors de l’opération Magot-Mastiff, une importante rafle policière ciblant le crime organisé au Québec.

Des documents obtenus par CO24 révèlent que le conseil de discipline a examiné des rapports de renseignements policiers scellés qui n’avaient pas été présentés auparavant devant le tribunal pénal. Ces rapports contiendraient des communications interceptées suggérant que Rizzuto maintenait un contrôle opérationnel sur les intérêts commerciaux familiaux tout en exerçant le droit – créant ce que le Barreau a décrit comme “un conflit irréconciliable avec l’éthique professionnelle.”

Me Marie-Hélène Giroux, avocate de la défense représentant Rizzuto, a vivement contesté la suspension, arguant qu’elle constitue une double incrimination après l’acquittement de son client dans les procédures criminelles. “Cela représente un dangereux précédent où les ordres professionnels peuvent essentiellement passer outre les décisions judiciaires en se basant sur des renseignements plutôt que sur des faits prouvés,” a déclaré Giroux devant le siège montréalais du Barreau.

La famille Rizzuto maintient une présence significative dans le milieu criminel montréalais depuis les années 1970, avec une influence s’étendant à la construction, l’immobilier et d’autres entreprises légitimes. Leonardo, qui se spécialisait en droit commercial et immobilier, a constamment nié toute implication dans des entreprises criminelles malgré ses liens familiaux.

Jean-François Brodeur, ancien spécialiste du crime organisé à la GRC, a confié à CO24 que cette suspension souligne l’évolution de la stratégie contre le crime organisé moderne. “La mafia d’aujourd’hui n’opère pas nécessairement dans l’ombre. Elle utilise des professionnels – avocats, comptables, courtiers – qui fournissent des services légitimes tout en facilitant potentiellement des opérations criminelles. Cette suspension envoie un message puissant.”

Les experts juridiques notent que cette affaire crée un précédent complexe concernant la réglementation professionnelle versus les conclusions judiciaires. La professeure de droit de l’Université McGill, Catherine Tremblay, explique : “Les ordres professionnels fonctionnent avec des normes de preuve différentes des tribunaux criminels. Ce que nous voyons est une affirmation que le Barreau peut protéger l’intérêt public même lorsque des accusations criminelles ne mènent pas à une condamnation.”

La suspension est effective immédiatement et restera en vigueur en attendant une audience disciplinaire complète prévue plus tard cette année. Pendant cette période, Rizzuto est interdit d’exercer le droit ou de se présenter comme avocat au Québec.

Alors que cette histoire continue d’évoluer, une question plus large se pose : comment les organismes de réglementation professionnelle devraient-ils équilibrer le respect des décisions judiciaires tout en maintenant la confiance du public dans leurs professions? Quand l’héritage familial croise la responsabilité professionnelle, où la société devrait-elle tracer la ligne?

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