Un établissement de détention de haute sécurité au Québec fait face à de sérieuses questions après que Ziad Arradi, un meurtrier condamné, s’est évadé samedi soir—sa deuxième évasion réussie en un peu plus d’une décennie.
Arradi, 53 ans, qui purge une peine d’emprisonnement à perpétuité pour meurtre au premier degré, s’est échappé du Centre régional de réception à Sainte-Anne-des-Plaines, à environ 40 kilomètres au nord de Montréal. Le Service correctionnel du Canada (SCC) a confirmé que l’évasion s’est produite vers 21h30 lorsque le personnel a constaté son absence lors d’un décompte de routine.
“Cela représente une brèche de sécurité importante qui exige une enquête immédiate,” a déclaré le ministre québécois de la Sécurité publique, François Bonnardel, dans un communiqué dimanche matin. “La sécurité du public est notre principale préoccupation.”
Ce qui rend cette évasion particulièrement alarmante, c’est le passé d’Arradi. En 2013, lui et un autre détenu ont orchestré une audacieuse évasion par hélicoptère du centre de détention de Saint-Jérôme, lorsque des complices ont détourné un hélicoptère touristique et forcé le pilote à atterrir dans la cour de la prison. Les deux évadés ont été repris quelques heures plus tard, mais l’incident a déclenché des réformes de sécurité dans les prisons à l’échelle nationale.
Les forces de l’ordre ont établi un périmètre autour de l’établissement, la Sûreté du Québec déployant des unités tactiques, des équipes cynophiles et une surveillance par hélicoptère. Les autorités décrivent Arradi comme mesurant 1,70 m, pesant 82 kg, avec des yeux bruns et une cicatrice distinctive sur la joue droite.
“Les évasions d’établissements à sécurité maximale sont extrêmement rares au Canada, avec seulement trois tentatives réussies au cours des cinq dernières années,” a noté Catherine Latimer, directrice exécutive de la Société John Howard. “Le fait qu’il s’agisse de la deuxième évasion d’Arradi suggère de graves défaillances procédurales.”
Le SCC a lancé une enquête complète pour déterminer comment Arradi a réussi à franchir plusieurs couches de sécurité, y compris les systèmes de surveillance qui avaient été améliorés suite à son évasion précédente. Le porte-parole de la prison, Marc Lefebvre, a reconnu la gravité de la situation : “Nous révisons tous les protocoles de sécurité et mettrons en œuvre des changements immédiats pour prévenir des incidents similaires.”
Arradi a été condamné en 2007 pour le meurtre, style exécution, d’un homme d’affaires montréalais lié au crime organisé. Les documents judiciaires ont révélé ses liens avec des réseaux criminels qui pourraient l’aider dans sa fuite actuelle.
Les résidents des communautés environnantes ont été avertis de ne pas approcher Arradi s’ils l’aperçoivent, car il est considéré comme dangereux. Toute personne ayant des informations est priée de contacter immédiatement la ligne d’information dédiée de la SQ.
Alors que la chasse à l’homme s’intensifie, cette évasion soulève des questions troublantes sur les systèmes de sécurité des prisons canadiennes et si les leçons des brèches précédentes ont été adéquatement mises en œuvre—ou si le système reste vulnérable aux détenus déterminés à trouver leur chemin vers la liberté.
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