Dans un sombre épilogue à l’une des affaires criminelles les plus notoires du Canada, de nouveaux détails ont émergé concernant l’agression mortelle en prison du tueur en série condamné Robert Pickton. Selon un rapport correctionnel récemment publié, Pickton a été attaqué avec un manche à balai brisé par un autre détenu à l’Établissement de Port-Cartier au Québec, où il purgeait sa peine à perpétuité.
L’agression, qui s’est produite dans l’aire commune de l’établissement à sécurité maximale, a été captée par des caméras de surveillance montrant un codétenu approchant Pickton par derrière avant de lancer cette attaque brutale. Les responsables du Service correctionnel du Canada ont confirmé que malgré une intervention médicale immédiate, Pickton, âgé de 75 ans, a succombé à ses blessures plusieurs heures plus tard dans un hôpital voisin.
“L’arme a été fabriquée à partir d’équipement de nettoyage standard accessible aux détenus pendant leurs tâches d’entretien désignées,” a expliqué l’ancien agent correctionnel Marcus Deveraux, qui possède une vaste expérience du système carcéral québécois. “Malheureusement, ce type d’improvisation n’est pas rare dans les établissements à sécurité maximale malgré des protocoles rigoureux.”
L’attaque a relancé les discussions sur les mesures de sécurité au sein du système carcéral fédéral canadien, particulièrement concernant la protection des détenus de haut profil qui peuvent devenir des cibles de justice vigilante. Pickton, condamné en 2007 pour les meurtres de six femmes du Downtown Eastside de Vancouver, avait apparemment été intégré à la population carcérale générale après des années passées en détention protectrice.
Les familles des victimes de Pickton ont exprimé des réactions mitigées à cette nouvelle. Marnie Frey, dont l’ADN de la fille a été retrouvé à la ferme de Pickton, a déclaré aux journalistes : “Cela n’apporte pas de clôture, mais il y a une certaine justice à savoir qu’il a ressenti un peu de la peur que ses victimes ont dû éprouver.”
L’incident a incité le Service correctionnel du Canada à lancer une révision complète des protocoles de sécurité à Port-Cartier. Le ministre de la Sécurité publique Jonathan Reynolds a appelé à un “examen approfondi de la façon dont les armes sont fabriquées dans nos établissements correctionnels” et a promis une action législative si des défaillances systémiques étaient identifiées.
Les experts juridiques notent que bien que la violence carcérale contre les délinquants notoires ne soit pas sans précédent dans le système pénal canadien, les attaques mortelles restent relativement rares. “La philosophie correctionnelle canadienne met l’accent sur la réhabilitation plutôt que sur la rétribution,” a expliqué la criminologue Dre Elaine Sutherland de l’Université de Toronto. “Mais la réalité entre les murs de la prison reflète souvent un code de justice différent.”
Le détenu soupçonné d’avoir mené l’attaque a été identifié et placé en isolement en attendant une enquête interne et d’éventuelles accusations criminelles. Des sources proches du dossier indiquent que le suspect purgeait une peine pour des délits violents sans rapport avec les crimes de Pickton.
Alors que les enquêteurs reconstituent les circonstances entourant la fin de l’un des tueurs les plus tristement célèbres du Canada derrière les barreaux, nous sommes amenés à nous demander : dans un système conçu pour rendre justice par une punition légale, que signifie-t-il lorsque ce système devient le théâtre d’un nouvel acte de violence?