Hikvision Canada fait appel de la fermeture d’Ottawa pour des raisons de sécurité nationale

Olivia Carter
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Dans une contestation sans précédent des directives de sécurité canadiennes, Hikvision Canada a lancé un appel formel contre l’ordre du gouvernement fédéral de cesser ses activités dans tout le pays, marquant une escalade significative dans les tensions continues entre Ottawa et les entreprises technologiques chinoises.

Le géant des équipements de surveillance a déposé son appel auprès de la Cour fédérale mardi dernier, contestant directement la conclusion du gouvernement selon laquelle l’entreprise pose “des risques inacceptables pour la sécurité nationale”. Cette démarche intervient trois semaines seulement après que le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a annoncé l’interdiction, citant des évaluations des services de renseignement qui liaient Hikvision à des préoccupations potentielles d’ingérence étrangère.

“Nous rejetons catégoriquement la caractérisation de notre entreprise comme une menace pour la sécurité,” a déclaré Jeffrey He, président de Hikvision Canada, dans une déclaration exclusive. “Nos opérations au Canada ont toujours adhéré aux normes les plus élevées de protection de la vie privée et de conformité réglementaire, et nous avons l’intention de défendre vigoureusement notre réputation par ce recours juridique.”

Au cœur des préoccupations d’Ottawa se trouve le lien entre Hikvision et le gouvernement chinois, qui maintient une participation majoritaire dans l’entreprise par le biais d’entreprises d’État. Les experts en sécurité consultés pendant le processus d’examen du gouvernement ont souligné que les systèmes de surveillance de l’entreprise sont déployés au Xinjiang, où des groupes de défense des droits de l’homme ont documenté l’oppression systématique des minorités ouïghoures.

La directive fédérale, qui prendra effet en novembre, forcerait environ 180 employés canadiens au chômage et affecterait des milliers d’entreprises qui ont installé des systèmes de sécurité Hikvision dans des installations gouvernementales, des propriétés commerciales et des complexes résidentiels à travers le Canada. Les analystes de l’industrie estiment que la valeur totale des équipements Hikvision installés au Canada dépasse 500 millions de dollars.

La spécialiste en cybersécurité Dre Stephanie Warren du Citizen Lab de l’Université de Toronto note que l’affaire représente plus qu’un simple différend commercial. “Ce défi juridique mettra à l’épreuve la capacité du Canada à mettre en œuvre des politiques de sécurité face à l’opposition déterminée d’entreprises internationales bien financées bénéficiant d’un soutien étatique,” a-t-elle confié à nos journalistes.

L’appel a déjà attiré l’attention dans la politique canadienne, les critiques de l’opposition se demandant si le gouvernement a mené des consultations suffisantes avant d’émettre l’ordre de fermeture. Pierre Paul-Hus, ministre fantôme conservateur de la sécurité publique, a appelé à une plus grande transparence concernant les évaluations de renseignement qui ont conduit à cette décision.

“Bien que nous soutenions la protection de la sécurité nationale, les Canadiens méritent de comprendre les menaces spécifiques identifiées et si des mesures moins drastiques ont été envisagées,” a déclaré Paul-Hus pendant la période des questions.

La bataille juridique se déroule dans un contexte de détérioration des relations Canada-Chine, qui sont restées tendues depuis la détention en 2018 de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, et l’arrestation subséquente de deux citoyens canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, en Chine. En 2022, le Canada a également interdit à Huawei de participer à ses réseaux 5G, citant des préoccupations de sécurité similaires.

Les experts de l’industrie dans la communauté des affaires préviennent que le résultat de cet appel pourrait créer des précédents sur la façon dont le Canada gère les relations avec d’autres entreprises technologiques chinoises opérant sur son territoire. La Chambre de commerce du Canada a exhorté le gouvernement à établir des lignes directrices plus claires pour les entreprises technologiques étrangères afin d’assurer la certitude des affaires.

L’équipe juridique de Hikvision a demandé une audience accélérée, faisant valoir que l’entreprise subira un “préjudice irréparable” si elle est forcée de cesser ses activités avant que le tribunal puisse examiner correctement les preuves du gouvernement. Les experts juridiques suggèrent que l’affaire pourrait potentiellement atteindre la Cour suprême étant donné son importance pour le droit de la sécurité nationale.

Alors que ce différend continue de se développer, une question cruciale se pose pour les Canadiens et les décideurs politiques: comment pouvons-nous équilibrer efficacement les préoccupations légitimes de sécurité nationale tout en maintenant une économie ouverte qui bénéficie des innovations technologiques mondiales sans devenir vulnérable à l’influence étrangère?

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