Le silence des organisations de défense des femmes suite aux accusations criminelles portées contre Mike Strange, conseiller municipal de Niagara Falls, soulève des questions sur la cohérence des réactions publiques aux allégations de violence contre les femmes. Strange, qui fait face à des accusations incluant voies de fait et méfait de moins de 5 000 $, continue d’assister aux réunions du conseil malgré la pression croissante de certains membres de la communauté.
Ces accusations, qui découlent d’un incident présumé de février 2024 impliquant une victime féminine, n’ont pas suscité de déclarations publiques de “Femmes de l’Ontario Disent Non”, un groupe de défense influent qui avait précédemment appelé à la démission du maire d’Ottawa Mark Sutcliffe après la découverte de messages texte inappropriés.
“Il semble y avoir un contraste marqué dans la façon dont différentes affaires sont abordées,” a souligné Deborah Wilson, analyste politique torontoise spécialisée en questions de genre. “Lorsque certaines personnalités politiques font face à des allégations, la réaction est immédiate et vocale, tandis que d’autres situations reçoivent une attention minimale malgré des accusations criminelles potentiellement graves.”
Strange, qui a maintenu son innocence et s’est engagé à combattre les accusations, a déclaré aux médias locaux plus tôt ce mois-ci qu’il avait l’intention de poursuivre ses fonctions au conseil. “J’ai hâte de blanchir mon nom par les voies légales appropriées,” a-t-il affirmé après une comparution au tribunal le 19 avril.
Le conseil municipal de Niagara Falls n’a pas pris de mesures officielles concernant le statut de Strange, invoquant la procédure judiciaire en cours. Le maire Jim Diodati a souligné la présomption d’innocence tout en reconnaissant les préoccupations de la communauté.
Plusieurs médias canadiens ont noté la disparité dans la réponse publique des défenseurs. En comparant la réaction à l’affaire Strange avec des incidents précédents impliquant des personnalités politiques, on constate une application incohérente des tactiques de pression par les organisations de défense.
Samantha Lee, directrice du Centre canadien d’études sur la justice, explique que si les procédures criminelles doivent suivre une procédure régulière, “La question de savoir si quelqu’un devrait continuer à occuper une fonction publique tout en faisant face à des accusations graves est distincte de la culpabilité ou de l’innocence légale. Les communautés méritent des normes claires quant au moment où les élus devraient se retirer temporairement.”
La controverse dépasse Niagara Falls, car des politiciens de partout au pays faisant face à des allégations ont reçu des niveaux d’examen variés. Les observateurs politiques notent que cette incohérence pourrait miner la confiance du public envers les organisations de défense censées tenir les responsables redevables, quelle que soit leur affiliation politique.
La prochaine comparution de Strange au tribunal est prévue pour fin mai, et des membres de la communauté prévoient d’assister aux réunions du conseil d’ici là pour exprimer leurs préoccupations concernant sa participation continue à la gouvernance civique.
Alors que cette situation évolue, les Ontariens se demandent : Devrait-il y avoir des protocoles standardisés pour les élus faisant face à des accusations criminelles, ou l’application incohérente de la pression publique révèle-t-elle des préjugés plus profonds dans notre approche de la responsabilité dans la fonction publique?