Lois sur la condamnation des jeunes au Canada : Comment le Canada décide si les jeunes sont jugés comme des adultes

Olivia Carter
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Suite à la récente décision de sentence dans la tragédie de Quadeville, où un adolescent agresseur a reçu une peine adulte pour une attaque violente en 2022 qui a coûté la vie à quatre personnes, de nombreux Canadiens font face à des questions difficiles concernant la justice juvénile. Cette affaire a relancé le débat national sur la façon dont notre système juridique équilibre la réhabilitation des jeunes délinquants avec la sécurité publique et la punition proportionnelle pour les crimes graves.

“La gravité de certains crimes commis par des jeunes exige une réponse qui reconnaît à la fois leur âge et l’impact profond de leurs actions,” explique Dr. Mira Patel, experte en justice criminelle à l’Université de Toronto. “L’approche canadienne tente de naviguer ce terrain complexe avec une nuance remarquable.”

Selon la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents du Canada, la position par défaut est de traiter les jeunes délinquants différemment des adultes, reconnaissant leur maturité en développement et leur plus grand potentiel de réhabilitation. Cependant, la loi contient des dispositions spécifiques permettant aux tribunaux d’imposer des peines adultes dans des circonstances exceptionnelles, particulièrement pour les infractions violentes graves.

Pour qu’un jeune reçoive une peine adulte, plusieurs seuils critiques doivent être atteints. L’infraction doit typiquement être un acte criminel commis après que le jeune ait atteint l’âge de 14 ans (bien que les provinces puissent augmenter ce minimum à 15 ou 16 ans). Plus important encore, les procureurs doivent démontrer qu’une peine juvénile serait insuffisante pour tenir le délinquant responsable compte tenu de la gravité du crime.

L’affaire de Quadeville illustre cette rare circonstance. Le jugement du juge Pierre Roger a souligné la nature “calculée et extrêmement violente” de l’attaque, concluant que seule une peine adulte pouvait refléter adéquatement la gravité du meurtre de quatre personnes et de la tentative de meurtre de trois autres.

L’avocat de la défense James Chen offre une perspective sur la façon dont ces décisions se déroulent dans les tribunaux : “Lorsqu’ils envisagent des peines adultes pour les jeunes, les juges entreprennent une analyse extraordinairement approfondie. Ils examinent les évaluations psychologiques, les perspectives de réhabilitation, les circonstances familiales et de nombreux autres facteurs avant de prendre des déterminations aussi conséquentes.”

Les statistiques du ministère de la Justice du Canada révèlent la nature exceptionnelle des peines adultes pour les jeunes. Moins de 2% des affaires criminelles impliquant des jeunes aboutissent à des peines adultes, soulignant l’engagement du Canada envers une justice adaptée à l’âge dans la plupart des circonstances.

Lorsque des peines adultes sont imposées, elles entraînent des conséquences significativement différentes. Alors que les peines pour jeunes selon la LSJPA sont plafonnées à un maximum de trois ans pour la plupart des infractions (avec des exceptions pour le meurtre), les peines adultes suivent les lignes directrices de détermination de la peine pour adultes, pouvant inclure l’emprisonnement à vie avec des périodes prolongées d’inadmissibilité à la libération conditionnelle.

Fait crucial, les jeunes recevant des peines adultes purgent leurs peines dans des établissements de garde pour jeunes jusqu’à l’âge de 18 ans, après quoi ils peuvent être transférés dans des établissements pour adultes. Cette approche progressive reconnaît leur développement continu même dans le cadre d’une peine adulte.

Les considérations de santé mentale jouent un rôle de plus en plus important dans ces déterminations. Les tribunaux doivent tenir compte des antécédents de traumatisme, du développement cognitif et des conditions de santé mentale lors de l’évaluation de la culpabilité et du potentiel de réhabilitation.

“La science du développement du cerveau adolescent a transformé notre compréhension de la criminalité juvénile,” note Dr. Elena Rodriguez, neuropsychologue et consultante médico-légale. “Nous reconnaissons maintenant que le cortex préfrontal, responsable du contrôle des impulsions et de la prise de décision, continue de se développer jusqu’à la vingtaine. Cette réalité biologique influence notre approche de la détermination de la peine des jeunes, même pour les infractions les plus graves.”

L’opinion publique canadienne reste divisée sur la façon appropriée de traiter les jeunes qui commettent des crimes graves. Un récent sondage d’Angus Reid indique que 68% des Canadiens soutiennent l’option de peines adultes pour les infractions violentes commises par des personnes de 14 ans et plus, tandis que 58% croient que le système de justice pour les jeunes devrait privilégier la réhabilitation plutôt que la punition.

Les comparaisons internationales montrent que l’approche du Canada n’est ni la plus punitive ni la plus clémente. Les États-Unis permettent des procès pour adultes pour des enfants dès l’âge de 10 ans dans certains États, tandis que de nombreux pays scandinaves maintiennent des protections pour les jeunes délinquants jusqu’à l’âge de 21 ans.

Alors que notre société continue de lutter avec ces profondes questions de justice, de réhabilitation et de responsabilité, l’affaire de Quadeville sert de rappel sévère de l’équilibre délicat que notre système juridique tente d’établir lorsqu’il s’agit de la criminalité juvénile. La décision de condamner un jeune comme un adulte reste ce que le juge Roger a décrit comme “un remède extraordinaire pour des circonstances extraordinaires.”

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