La menace des tarifs douaniers de Trump plane sur les importations canadiennes en 2025
Donald Trump a provoqué une onde de choc dans les relations commerciales nord-américaines hier, en menaçant d’imposer des tarifs douaniers généralisés sur les importations canadiennes s’il est élu en novembre. L’ancien président et actuel candidat républicain a déclaré qu’il mettrait en œuvre un tarif de 25 % sur toutes les marchandises canadiennes entrant aux États-Unis, à moins qu’Ottawa ne fasse des “concessions substantielles” sur l’agriculture, l’énergie et la fabrication.
“Le Canada profite des travailleurs américains depuis des décennies,” a affirmé Trump lors d’un rassemblement électoral au Michigan. “Soit ils commencent à jouer franc jeu, soit dès le premier jour, nous imposerons une taxe de 25 % sur tout ce qui traverse cette frontière.”
L’annonce a ébranlé les marchés financiers, la Bourse de Toronto chutant de 3,2 % et le dollar canadien glissant à son plus bas niveau face au dollar américain depuis 14 mois. Les exportations canadiennes vers les États-Unis ont totalisé 479 milliards de dollars en 2024, représentant près de 75 % des exportations totales du Canada.
La première ministre Anand a répondu fermement, qualifiant la menace de “profondément préoccupante” et soulignant la nature intégrée de l’économie nord-américaine. “La réalité est que notre relation commerciale bénéficie aux deux nations. Près de 9 millions d’emplois américains dépendent directement du commerce avec le Canada,” a-t-elle noté lors d’une conférence de presse d’urgence à Ottawa.
Les experts économiques préviennent que les tarifs perturberaient considérablement les chaînes d’approvisionnement qui sont devenues de plus en plus intégrées depuis la mise en œuvre de l’ALENA en 1994 et de son successeur, l’ACEUM. Les industries particulièrement vulnérables comprennent la fabrication automobile, le bois d’œuvre, l’énergie et l’agriculture.
“Ce n’est pas seulement de la posture—cela représente une menace fondamentale pour l’économie canadienne,” a déclaré Dre Élaine Chen, économiste principale à la Banque Royale du Canada. “Le secteur automobile à lui seul pourrait voir ses coûts de production augmenter de 18 % si ces tarifs se matérialisent, éliminant potentiellement des milliers d’emplois des deux côtés de la frontière.”
Plusieurs groupes d’affaires américains ont déjà exprimé leur opposition à cette proposition. La Chambre de commerce américaine a publié un communiqué qualifiant la menace tarifaire de “contre-productive” et avertissant qu’elle augmenterait les coûts pour les consommateurs américains déjà aux prises avec l’inflation.
Le moment choisi pour l’annonce de Trump coïncide avec les différends en cours concernant l’accès au marché laitier canadien et les tarifs américains sur l’aluminium qui ont été partiellement rétablis plus tôt cette année. Les représentants commerciaux des deux pays devaient se rencontrer le mois prochain à Washington pour aborder ces questions avant cette escalade.
Pour le Canada, les enjeux ne pourraient être plus élevés. Avec près d’un emploi canadien sur quatre lié aux exportations et le marché américain représentant sa bouée de sauvetage économique prédominante, la menace a déjà déclenché des discussions sur la planification d’urgence économique à Ottawa.
Alors que les marchés digèrent ce dernier développement, une chose reste claire : l’économie nord-américaine intégrée fait face à son plus grand défi depuis les négociations controversées de l’ACEUM de 2018-2019. Que cela représente de sérieuses intentions politiques ou de la rhétorique de campagne, l’incertitude à elle seule crée des conséquences économiques immédiates qui se répercuteront probablement dans les deux économies dans les mois à venir.