Règlement conclu au Canada par un père canadien concernant le Boeing 737 Max

Olivia Carter
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Boeing 737 Max : un père canadien parvient à un accord avec Boeing

Dans une résolution historique qui marque l’un des chapitres les plus sombres de l’aviation, Boeing a conclu un accord avec Paul Njoroge, résident canadien qui a perdu toute sa famille dans le crash dévastateur du vol 302 d’Ethiopian Airlines. La catastrophe de mars 2019, qui a coûté la vie à 157 personnes lorsque le Boeing 737 Max s’est écrasé peu après son décollage d’Addis-Abeba, a finalement apporté une certaine forme de conclusion pour au moins un survivant endeuillé.

Njoroge, qui a perdu sa femme, ses trois enfants et sa belle-mère dans l’accident, est devenu une voix puissante après la tragédie. Son témoignage déchirant devant le Congrès américain en juillet 2019 a dressé un portrait dévastateur de sa perte qui a résonné dans le monde entier.

“Je pense souvent à leurs six dernières minutes,” a confié Njoroge aux législateurs lors de cette audience émouvante. “Ma femme et ma belle-mère savaient qu’elles allaient mourir. Elles ont dû d’une certaine façon réconforter les enfants pendant ces derniers moments, sachant qu’ils allaient tous mourir.”

Les conditions financières de l’accord restent confidentielles, mais cette entente survient alors que Boeing poursuit ses efforts pour résoudre les litiges découlant à la fois du crash d’Ethiopian Airlines et de la catastrophe antérieure du vol 610 de Lion Air en Indonésie qui a tué 189 personnes en octobre 2018. Les deux accidents impliquaient le même modèle d’avion et résultaient de dysfonctionnements similaires dans le système de commande de vol MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System).

L’annonce de cet accord coïncide avec le procès criminel en cours contre Boeing au Texas, où le géant de l’aérospatiale fait face à des accusations de complot de fraude liées au développement du 737 Max. Le ministère américain de la Justice a allégué que Boeing a induit les régulateurs en erreur pendant le processus de certification de l’appareil, privilégiant le profit à la sécurité.

Des documents judiciaires révélés le mois dernier indiquent que Boeing a maintenant réglé environ 95% des réclamations pour décès injustifié des deux écrasements. Les analystes de l’industrie estiment que le coût total de ces règlements pourrait dépasser 2,5 milliards de dollars.

Les accidents du 737 Max ont déclenché une immobilisation mondiale de ce type d’appareil pendant 20 mois, la plus longue de l’histoire de l’aviation commerciale. L’immobilisation n’a pris fin qu’après que Boeing ait mis en œuvre des modifications logicielles complètes, révisé les protocoles de formation des pilotes et fait face à une surveillance réglementaire accrue. Les autorités canadiennes de Transports Canada figuraient parmi les dernières à recertifier l’appareil, imposant des exigences de sécurité supplémentaires au-delà de celles mandatées par l’Administration fédérale de l’aviation américaine.

Pour le Canada, où 18 citoyens ont péri dans l’écrasement éthiopien, les règlements de Boeing représentent un chapitre important dans une histoire qui continue d’influencer la politique nationale des transports. L’année dernière, Transports Canada a annoncé des mesures de surveillance renforcées pour tous les avions Boeing entrant dans les flottes canadiennes, y compris la vérification indépendante des systèmes de sécurité.

“Les règlements de Boeing reconnaissent la responsabilité, mais ils ne peuvent pas effacer les défaillances systémiques qui ont mené à ces tragédies,” a déclaré Julien Tremblay, expert en sécurité aérienne de l’Université de Toronto. “Les régulateurs canadiens doivent maintenir leur vigilance pour s’assurer que des lacunes similaires en matière d’ingénierie et de certification ne se reproduisent jamais.”

Dave Calhoun, PDG de Boeing, qui a pris les commandes en janvier 2020 au lendemain de la crise, a souligné à plusieurs reprises l’engagement de l’entreprise à rebâtir la confiance. Cependant, des problèmes récents de contrôle de qualité avec d’autres modèles d’avions Boeing ont soulevé des questions quant à savoir si la transformation culturelle nécessaire a vraiment pris racine au sein de l’entreprise.

Alors que le procès criminel se poursuit et que d’autres règlements sont finalisés, une question fondamentale demeure pour l’industrie aéronautique et ses régulateurs : avons-nous suffisamment tiré les leçons de ces tragédies pour éviter des catastrophes similaires, ou les pressions commerciales finiront-elles par éroder les leçons de sécurité acquises à un prix aussi inconcevable?

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