Carney déclenche des élections anticipées sur fond de tensions commerciales avec les États-Unis et fixe le vote au 28 avril

Jack Martin
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OTTAWA — Le Premier ministre Mark Carney a déclenché des élections fédérales anticipées, envoyant les Canadiens aux urnes le 28 avril, quelques semaines seulement après son entrée en fonction — un pari politique audacieux visant à capitaliser sur une brève montée du soutien libéral dans un contexte de friction économique croissante avec les États-Unis.

Les brefs électoraux devraient être émis aujourd’hui suite à la visite de M. Carney à la Gouverneure générale Mary Simon, six mois avant la date d’élection fixe prévue par la loi. Cette décision lance une campagne de cinq semaines — la plus courte légalement permise — et déclenche une lutte aux enjeux élevés pour le leadership à une époque de profonde incertitude tant au pays qu’à l’étranger.

M. Carney, ancien gouverneur de banque centrale sans siège à la Chambre des communes, a été officiellement assermenté Premier ministre le 14 mars, à la suite d’une course éclair à la direction du Parti libéral qui l’a vu remplacer le chef de longue date du parti, Justin Trudeau. Sa décision rapide de retourner à Rideau Hall alimente les spéculations selon lesquelles il espère obtenir un mandat avant que le vent politique ne tourne à nouveau — et avant que tout le poids de la gouvernance en situation minoritaire fragile ne s’installe.

Le contexte est volatile : une guerre commerciale croissante avec les États-Unis, menée par l’ancien président américain Donald Trump, qui a réimposé des droits de douane de 25 % sur l’acier, l’aluminium et d’autres exportations canadiennes clés. Ottawa a riposté avec 60 milliards de dollars de contre-mesures, mais M. Trump a déjà menacé d’imposer des ‘tarifs réciproques’ plus larges à compter du 2 avril — une menace imminente qui pourrait perturber davantage un paysage économique déjà précaire.

Bien qu’ils aient été derrière les Conservateurs dans les sondages nationaux pendant près de deux ans, la nomination de M. Carney semble avoir donné un coup de fouet aux Libéraux. Les sondages récents suggèrent que le parti a comblé l’écart et, dans certains cas, pris une légère avance, une rare fenêtre d’opportunité politique que le nouveau chef est impatient d’exploiter.

Cette élection marquera la première campagne fédérale depuis 2011 sans Justin Trudeau à la tête du Parti libéral — et la première pour le chef conservateur Pierre Poilievre, qui a pris la direction du parti en 2022 après trois défaites consécutives face aux Libéraux. M. Poilievre lancera officiellement sa campagne aujourd’hui à Manotick, en Ontario, la circonscription qu’il représente depuis 2004.

Au cours d’un bref mandat déjà marqué par des revirements audacieux, M. Carney a tenu ses promesses d’abolir la taxe fédérale sur le carbone et d’annuler une augmentation prévue du taux d’inclusion des gains en capital. Il s’est également engagé à éliminer la TPS pour les acheteurs d’une première propriété, une mesure reprise par les Conservateurs dans leurs propres propositions sur l’abordabilité du logement.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, et les co-chefs du Parti Vert, Elizabeth May et Jonathan Pedneault, devraient tous lancer leurs campagnes depuis leurs bastions respectifs aujourd’hui.

Le vote du 28 avril déterminera non seulement qui gouvernera, mais aussi comment le Canada répondra à une confrontation commerciale historique avec son plus grand allié, à l’instabilité mondiale croissante et à une crise générationnelle de l’abordabilité au pays. Avec 343 sièges en jeu suite au redécoupage électoral, la campagne promet d’être l’une des plus imprévisibles de mémoire récente — et peut-être la plus lourde de conséquences depuis la Confédération.

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Jack Martin is a seasoned investigative journalist and Editor-in-Chief at CanadaOps24. With over 20 years in media, he specializes in deep analysis and public interest stories. A firm believer in honest journalism and the power of facts.
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